Epervier : Edgar Alain Mebe Ngo’o confond ses 'bourreaux'
Englué dans un procès qui s’éternise et où le Ministère public peine à rassembler des preuves accablantes, l’ancien ministre de la Défense qui était à nouveau, devant le juge hier jeudi 24 juin, est bassement cité dans une tonne de dossiers juridiquement infondés et dont il nie tout en bloc.
Le brouillard ! De procès en procès, l’on continue de s’engouffrer dans un impressionnant feuilleton qui n’est pas prêt de livrer son dernier épisode. L’affaire Mebe Ngo’o, telle une pieuvre qui étend ses tentacules, continue de dévoiler au fil des mois, de nouveaux rebondissements les uns plus retentissants que les autres. Hier jeudi, les protagonistes dans l’affaire « Etat du Cameroun contre Mebe Ngo’o Edgard Alain et ses coaccusés », se sont retrouvés pour la suite de l’Examination-en-chief du principal accusé qui n’est autre que le bien nommé Mebe Ngo’o concernant l’acte d’accusation de « violation du code des marchés publics dans la convention Polytechnologies ayant causé à l’Etat un préjudice d’un montant total de 196.800.000.000 Fcfa » entamé le 25 mai dernier. A la suite de son avocat Me Koe Amougou qui a fait lire les annexes 2 et 4 du contrat commercial, l’ancien Mindef a démontré devant le tribunal qu’il n’a jamais signé un marché public dans le cadre du projet Polytechnologies, comme l’avait déclaré le très controversé Contre-Amiral Nsola Jean Pierre, soutenu par le Ministère public, mais qu’il s’est agi d’une convention entre les États du Cameroun et de Chine.
Bien plus, l’homme a insisté sur le fait que les annexes au contrat n’étaient pas des fractionnements de marché, mais des parties intégrantes dudit contrat. On apprendra à la lecture de l’avenant 2, que « l’avenant 1 était une partie du contrat. Par la suite l’avenant 2 détaille les conditions et échéances de la dette contractée sur 10 ans et qui est payée par la Caisse autonome d’amortissement jusqu’en 2023 ». De quoi pousser Me Amougou a ironisé en demandant à son client par quel tour de magicien pouvait-il détourner une dette qui est entrain d’être payée, car il a été démontré par Mebe Ngo’o que les remboursements sont effectués dans le compte de Polytechnologies logé à Eximbank. Des documents officiels de gestion de la dette de la Caa fournis au tribunal montrent effectivement que le service de cette dette, due à Polytechnologies, est effectif jusqu’en 2023. Et l’ex patron de la Défense de conclure sur cette accusation en affirmant que « le projet Polytechnologies a été exécuté conformément à l’esprit et la lettre de ce contrat selon les quantités, la qualité et les spécifications techniques de départ des matériels ».
Indignation
Prenant à témoin les différents chefs militaires qui pouvaient l’attester, il n’a pas manqué de relever que les victoires militaires engrangées face aux différents défis sécuritaires sont dus en partie aux matériels issus de ce projet.Avant de passer au 2ème chef d’accusation Me Koe Amougou va donner lecture du décret N° 2013/468 du 26/12/2013, portant révocation d’un Officier général des Forces de défense, qui stipule que « le ContreAmiral Nsola est révoqué des Forces de défense pour faute majeure, pour compter dudit jour, avec perte du grade de Contre-Amiral, et que ses droits à pension étaient calculés sur la base du grade de Capitaine de vaisseau 3ème échelon ». Une piqure de rappel qui va susciter l’indignation de Mebe Ngo’o qui ne comprends pas comment le Ministère public avait basé son accusation sur les déclarations d’un militaire révoqué, en lui servant un grade que lui avait retiré le président de la République dans ses prérogatives constitutionnelles de nommer aux emplois civils et militaires.