Enseignement Supérieur: La déconvenue des étudiants boursiers camerounais en Chine

Yaoundé, 29 avril 2013
© GUY RAYMOND ELOKAN | L'Anecdote

Avec 18 mois d'arriérés, plusieurs envisagent de quitter les amphis pour «se battre» avec la vie dans de la débrouillardise.

La lettre qu'ils balancent sur le net au monde entier est pathétique. «Notre situation s'empire de jour en jour, la confiance en l'avenir se dissipe, et nos rêves s'envolent», peut-on lire. Dans le fonds de la missive, le lecteur découvre qu'il s'agit de 18 mois assidus d'arriérés de compléments de bourse. Soit, quatre trimestres de bourses non payés pour le compte de l'année académique 2011/2012, et déjà deux trimestres pour le compte de la nouvelle année académique 2012/¬2013. Langoureusement, ils écrivent: «Nous sommes dos au mur et l'abandon des études est envisageable dans le cas échéant», avant de conclure: «A l'impossible nul n'est tenu».


Blocage

D'où part le drame de ces étudiants en Chine? Les premières enquêtes débouchent sur une malheureuse négligence entretenue par des responsables du Ministère de l'Enseignement Supérieur. Et pour cause, ces étudiants en détresse affirment que leur percepteur de passage au Cameroun, courant février 2013 dernier, a eu à rencontrer les responsables du MINESUP, et clairement poser les problèmes qui entravent la bonne marche académique des étudiants boursiers camerounais dans l'empire du milieu. Les décisions, engagements et délégations relatives au paiement de bourses seraient restés sans suite. Naturellement, la démarche du percepteur aura accusé un échec cuisant pour la simple raison que les éléments nécessaires à tout décaissement à son niveau ne furent point commis à sa disposition pour action. Ceci, à cause selon des sources très crédibles, du refus de certains responsables du MINESUP de transmettre les copies de décisions à la paierie de la perception pour suivi du dossier. Ce qui pénalise inutilement les bénéficiaires. Les étudiants boursiers en Chine expliquent: «A la date de signature du by Text-Enhance">document engageant le paiement des arriérés de bourse en Chine (...) le 14 décembre 2012, l'exercice budgétaire touchait à sa fin. Alors qu'une diligence était requise pour éviter la forclusion des engagements, pire le fax du MINESUP du 14 décembre en question n'est parvenu à l'Ambassade qu'à la date du 11 mars 2013. Etant donné que le budget 2012 était désormais forclos, il y a que l'autorisation du Ministère des Finances pour liquider le dossier. Ici, l'on constate tout bonnement une négligence ou désintéressement des services du MINESUP. Ces agissements mettent en péril la bonne relation qu'ont toujours entretenue les étudiants et l'Ambassade qui, d'ailleurs, n'a jamais failli à ses devoirs». Constat clair et sans besoin de démonstration autre pour prouver la mauvaise foi entretenue dans ce dossier par les responsables du MINESUP. Bien plus grave.


De l'argent en balade

A la suite de multiples requêtes des étudiants boursiers camerounais en Chine, le MINESUP réagit par by Text-Enhance">Fax le 14 décembre 2012. Fax adressé à l'Ambassadeur, faisant état des engagements financiers effectués par ses services et correspondant au paiement du 4ème trimestre de l'année académique 2010/2011, ainsi que le 1er, 2ème et 3ème trimestre 2011/2012. Puis à son tour, le Payeur Général du Trésor, dans le Fax N°002143932021 du 18 février 2013, fait mention du transfert d'un montant de 123 millions 360 mille FCFA au compte N°8120113927 à la Banque de Chine Head Office. De l'argent qui devrait servir au paiement des arriérés de compléments de bourse et qui n'est jamais arrivé à destination. Alors question, où est passé l'argent qui continue de se balader entre le Cameroun et la Chine ? Quel est l'aéronef qui l'a transporté? Ou simplement, est-il en chute libre dans un tonneau de danaïdes? Quel est le criminel économique qui continue de courir avec cet argent au moment où des Camerounais broient du noir en terre lointaine? Qu'attend l'Agence Nationale d'Investigations Financières pour entrer en branle? Voici une autre affaire comme certaines autres qui donnent à penser que l'ennemi du Camerounais, c'est le Camerounais lui-même. Affaire à suivre.



01/05/2013
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