Enrichissement-Gabon: M. Ali Bongo possède le château le plus cher en France
YAOUNDÉ - 03 Octobre 2012
© Sylvain Andzongo | Repères
Le classement et du site web yahoo. La demeure en question a été acquise par le président gabonais en 2010.
© Sylvain Andzongo | Repères
Le classement et du site web yahoo. La demeure en question a été acquise par le président gabonais en 2010.
Mercredi 26 septembre 2012, le site de
yahoo-finance, publie le classement de la maison la plus chère au
monde. Fait inattendu au regard du fait que la l'Afrique croule sous le
poids de la dette et de la pauvreté: un président africain est désigné
comme propriétaire de «la demeure la plus chère de France». «Un petit
bijou parisien, l'hôtel Soyecourt, dans le 7ème arrondissement, semble
mériter le titre de la demeure la plus chère de France. Longtemps loué
au couturier Karl Lagerfeld, il a été vendu par la famille Pozzo di
Borgo à Ali Bongo, le président gabonais, pour une modique somme estimée
à 98 millions d'euros (à peu près 64, 190` milliards de FCFA)», écrit,
Emmanuel Schafroth, l'auteur de l'article.
En effet, par le biais d'un communiqué solennel diffusé le 19 mai 2010, Libreville annonçait que le président Ali Bongo Ondimba «vient de faire procéder en toute transparence à l'acquisition d'un bien immobilier à Paris, rue de l'Université, dans le 7e arrondissement, pour le compte de l'Etat». Seulement, au moment où Libreville parle d'un bien état, d'autres informations indiquent qu'il s'agit d'une acquisition intuitu personae du président Ali Bongo. L'investissement est «au profit de l'ambassade du Gabon», avec pour vocation de «réduire notablement les frais d'hôtels lors des missions officielles».
Comme l'indique Le Canard Enchaîné du 26 mai, la transaction, d'un montant d'environ 100 millions d'euros, porte sur un hôtel particulier détenu jusqu'alors par les Pozzo di Borgo. Pour l'heure, plusieurs membres de la lignée résident encore dans les étages, aménagés en appartements, de cette somptueuse bâtisse située précisément au n°51 de la rue de l'Université.
Quant aux salons du rez-de-chaussée, flanqués de magnifiques jardins, ils ont accueilli maintes soirées chic du Tout-Paris. Eurostar y a fêté son 15e anniversaire en novembre dernier, un mois après un défilé de la styliste anglaise Vivienne Westwood. Auparavant, le «51» fut par exemple le théâtre d'un cocktail Dom Pérignon parrainé par Karl Lagerfeld, lequel a vécu un temps dans la place.
Construit à partir de 1706 par l’architecte Pierre Cailleteau, dit L’assurance, doté d'un portail attribué à Claude-Nicolas Ledoux, l'hôtel de Longueuil rebaptisé ensuite au gré des cessions d'Angervilliers, puis de Soyecourt sera remanié au 19e siècle par Joseph-Antoine Froelicher pour le compte des Pozzo di Borgo.
Même si Libreville a pris les devants, rappelant qu’Ali Bongo avait "fait le serment" au lendemain d'une élection controversée, de «restaurer l'image du Gabon à l'extérieur», le placement en pierre de taille n'en sera pas moins délicat à gérer sur le front de l'image. D'autant que le défunt Omar Bongo Ondimba, père et prédécesseur d'Ali, fut comme le Congolais Denis Sassou Nguesso la cible, en 2007 et 2008, de plaintes pour "détournements de fonds publics" émanant de citoyens gabonais ou d'ONG telles que Sherpa ou Transparency International France.
Démarche jugée en partie recevable en mai dernier par Françoise Desset, juge d'instruction au pôle financier, mais que le parquet de Paris s'emploie à torpiller avec une touchante opiniâtreté.
L'affaire dite des «biens mal acquis» (BMA), relative au patrimoine immobilier et mobilier accumulé par divers membres du clan Bongo, dont Ali lui-même, avait suscité côté gabonais un ressentiment patent envers les autorités françaises, soupçonnées de "lâcher" un allié ô combien loyal.
Informé par une source fiable de la finalisation de l'opération immobilière, négociée depuis plusieurs semaines, lexpress.fr avait dès le 14 mai 2010 joint par téléphone l'un des membres de la famille Pozzo di Borgo. «Une vente au Gabon? Je n'en ai aucune idée. Je suis encore dans les lieux. Ce genre d'information ne se divulgue pas», répondit alors l'intéressé, avant de raccrocher sèchement. Finalement, les démentis s'envolent, les photos restent.
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En effet, par le biais d'un communiqué solennel diffusé le 19 mai 2010, Libreville annonçait que le président Ali Bongo Ondimba «vient de faire procéder en toute transparence à l'acquisition d'un bien immobilier à Paris, rue de l'Université, dans le 7e arrondissement, pour le compte de l'Etat». Seulement, au moment où Libreville parle d'un bien état, d'autres informations indiquent qu'il s'agit d'une acquisition intuitu personae du président Ali Bongo. L'investissement est «au profit de l'ambassade du Gabon», avec pour vocation de «réduire notablement les frais d'hôtels lors des missions officielles».
Comme l'indique Le Canard Enchaîné du 26 mai, la transaction, d'un montant d'environ 100 millions d'euros, porte sur un hôtel particulier détenu jusqu'alors par les Pozzo di Borgo. Pour l'heure, plusieurs membres de la lignée résident encore dans les étages, aménagés en appartements, de cette somptueuse bâtisse située précisément au n°51 de la rue de l'Université.
Quant aux salons du rez-de-chaussée, flanqués de magnifiques jardins, ils ont accueilli maintes soirées chic du Tout-Paris. Eurostar y a fêté son 15e anniversaire en novembre dernier, un mois après un défilé de la styliste anglaise Vivienne Westwood. Auparavant, le «51» fut par exemple le théâtre d'un cocktail Dom Pérignon parrainé par Karl Lagerfeld, lequel a vécu un temps dans la place.
Construit à partir de 1706 par l’architecte Pierre Cailleteau, dit L’assurance, doté d'un portail attribué à Claude-Nicolas Ledoux, l'hôtel de Longueuil rebaptisé ensuite au gré des cessions d'Angervilliers, puis de Soyecourt sera remanié au 19e siècle par Joseph-Antoine Froelicher pour le compte des Pozzo di Borgo.
Même si Libreville a pris les devants, rappelant qu’Ali Bongo avait "fait le serment" au lendemain d'une élection controversée, de «restaurer l'image du Gabon à l'extérieur», le placement en pierre de taille n'en sera pas moins délicat à gérer sur le front de l'image. D'autant que le défunt Omar Bongo Ondimba, père et prédécesseur d'Ali, fut comme le Congolais Denis Sassou Nguesso la cible, en 2007 et 2008, de plaintes pour "détournements de fonds publics" émanant de citoyens gabonais ou d'ONG telles que Sherpa ou Transparency International France.
Démarche jugée en partie recevable en mai dernier par Françoise Desset, juge d'instruction au pôle financier, mais que le parquet de Paris s'emploie à torpiller avec une touchante opiniâtreté.
L'affaire dite des «biens mal acquis» (BMA), relative au patrimoine immobilier et mobilier accumulé par divers membres du clan Bongo, dont Ali lui-même, avait suscité côté gabonais un ressentiment patent envers les autorités françaises, soupçonnées de "lâcher" un allié ô combien loyal.
Informé par une source fiable de la finalisation de l'opération immobilière, négociée depuis plusieurs semaines, lexpress.fr avait dès le 14 mai 2010 joint par téléphone l'un des membres de la famille Pozzo di Borgo. «Une vente au Gabon? Je n'en ai aucune idée. Je suis encore dans les lieux. Ce genre d'information ne se divulgue pas», répondit alors l'intéressé, avant de raccrocher sèchement. Finalement, les démentis s'envolent, les photos restent.
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