Pas sûr que le rapport qui sera remis au chef de l’Etat après l’enquête du Pm aidera à résoudre le mal du football camerounais
Une fois de plus, Paul Biya, le président de la République a essayé de contenter les Camerounais, de leur donner l’impression qu’il travaille pour leur bonheur. Mais, très peu de ses « chers » compatriotes ont été sensibles au fait que « l’homme-Lion » - comme il s’est fait appeler lors de l’élection présidentielle contestée de 1992 - commandite une enquête au sujet de la débâcle des Lions Indomptables à la dernière Coupe du Monde de football. Parce que, nombreux considèrent cette enquête comme un acte politique, de la poudre aux yeux pour distraire.
Cette manière de voir est confortée par le fait que, à chaque compétition sportive de l’envergure de la Coupe du Monde, la délégation du Cameroun est truffée d’agents de renseignements et autres fonctionnaires qui font des rapports au jour le jour. En outre, il est prévu que chaque institution présente à une telle compétition ramène un rapport. Mais, à peine le chef avait-il demandé que les collaborateurs mènent l’enquête, ceux-ci se sont aussitôt mis au travail.
Pour un mois. Juste. Comme si les profonds problèmes du football camerounais pouvaient être résolus en un coup de baguette. Le résultat de tout ceci est, comme on pouvait s’y attendre, « catastrophique », pour reprendre l’expression d’un cadre des Services du Premiers ministre, qui était de ceux qui entendaient les acteurs du football, les accompagnateurs, les anciens Lion Indomptables, les membres du staff des Lions Indomptables, les responsables du ministère des Sports, de la Fédération camerounaise de football, etc.
Catastrophique parce que, au lieu d’une enquête fouillée, les fonctionnaires du Premier ministère, qui s’apprêtent à rendre leur copie (sans avoir demandé de moratoire malgré la complexité de leur tache) se sont contentés des rapports venus ça et là, des ragots qu’ils ont écouté ici et là. Parfois lors des débats dans les radios. Tenez ! Une source proche de Samuel Eto’o nous apprend que la commission Motaze (nom du secrétaire général des Services du Pm, qui préside la commission d’enquête mise sur pied par Philémon Yang) a demandé au capitaine des Lions Indomptables si les joueurs jouent au cartes et pourquoi.
Or, les maux qui minent le football camerounais ont fait l’objet de tout un forum en mai 2010. Les résolutions de ce théâtre qui a coûté des millions francs au contribuable camerounais sont restées dans les tiroirs, comme si, une fois de plus, il fallait contenter quelques uns à la veille de la Coupe du Monde.