Enquête : Révélations sur le salaire et les avantages de Paul Biya
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- Publié le Mardi 5 juin 2012 07:20
- Écrit par Boris Bertolt
Dans sa livraison de cette semaine, l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, également des détails sur les revenus des ministres.
En Afrique au Sud du Sahara, le salaire du chef de l’Etat et sa santé relèvent presque du secret d’Etat. L’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, dans son édition de cette semaine, a décidé de percer le mystère des salaires des présidents africains, des avantages dont ils jouissent ainsi que ceux de leurs ministres. Le cas de Paul Biya, président de la République du Cameroun est tout naturellement abordé.
Jeune Afrique nous apprend que le salaire mensuel offciel de Paul Biya est de 200 euros, soit 131 000 Fcfa. Cependant, «ce montant indiqué ne prend pas en compte les primes fixes, ni les frais de souveraineté », note l’hebdomadaire. Ainsi, « outre les indemnités, qui atteignent plus 790 000 Fcfa (1200 euros) par mois (logement, transport,…) », note le journal de Béchir Ben Yamed, « ‘’les frais de souveraineté ‘’ trimestriels de Paul Biya se chiffrent à 30 millions de Fcfa (45 700 euros) ». « A cela s’ajoute la possibilité d’acheter le véhicule de fonction à un prix défiant toute concurrence et une commission de 10% sur les marchés publics ».
A priori, Paul Biya touche officiellement moins que ses ministres et encore moins que les autres chefs d’Etat de la sous-région. Mais, comme le relève si bien Jeune Afrique, « ce sont les primes et autres indemnités fixées en catimini qui font la différence ». Se référant aux confidences d’un ancien ministre, l’hebdomadaire panafricain parle d’une « liste longue comprenant : La caisse du cabinet dans laquelle on peut éventuellement puiser, les déplacements généreusement défrayés… Et pour les moins scrupuleux, il y a les commissions prélevées sur les contrats publics ».
Parlant des contrats publics, le budget de la présidence de la République pour le compte de l’exercice 2012 s’élève à environ 40 milliards de Fcfa. Soit une augmentation de près d’un milliard de Fcfa par rapport à 2011. Dans ce budget, la part consacré à l’investissement (à travers les marchés publics) s’élèvent à 6,5 milliard de Fcfa. D’après Jeune Afrique, le chef de l’Etat du Cameroun pourrait au terme de l’exercice budgétaire 2012 se retrouver avec 650 millions de Fcfa. Ainsi, un petit calcul nous permet de constater qu’au terme de l’année, avec 30 921 000Fcfa par mois (salaires et avantages compris), plus les 650 millions de Fcfa liés aux 10% de commissions sur les marchés publics dans le budget d’investissement, Paul Biya pourrait se retrouver avec un peu plus de 781.052.000Fcfa.
Les ministres camerounais ne sont pas moins épargnés. Toujours d’après Jeune Afrique, « les ministres des six pays de la sous-région Afrique centrale gagnent en moyenne 25 370 000 de Fcfa (38734 euros) par an, pour un Pib moyen par habitant de 1545800Fcfa (2360 euros) par an ». S’agissant des véhicules de fonction, le journal note qu’ « au Cameroun, le véhicule de fonction, d’une valeur pouvant aller jusqu’à 80 millions de Fcfa, peut-être racheté par le ministre au bout de trois ans pour 5 millions de Fcfa. Ces derniers jouissent également comme le président de la République, souligne l’hebdomadaire panafricain, de 10% sur les marchés passés par le ministère. « Elle est parfaitement légale », note le journal. Mais il convient de noter que ces revenus déclarés du chef de l’Etat et des ministres n’intègrent pas leurs « avantages informels », qui sont jugés faramineux.