En visite à Douala… Le chef Bamendjou veut exorciser le Cameroun
DOUALA - 17 SEPT. 2012
© Valgadine TONGA | Le Messager
Tribalisme, acculturation, Opération épervier, autant de sujets sur lesquels Sa Majesté Jean-Rameau Sokoudjou s’est appesanti au cours de sa conférence de presse vendredi 14 septembre 2012 à Douala.
© Valgadine TONGA | Le Messager
Tribalisme, acculturation, Opération épervier, autant de sujets sur lesquels Sa Majesté Jean-Rameau Sokoudjou s’est appesanti au cours de sa conférence de presse vendredi 14 septembre 2012 à Douala.
Un sage. Le mot est revenu plusieurs
fois dans les commentaires des journalistes à la fin de la conférence de
presse de vendredi 14 septembre 2012. La salle de l’hôtel Sawa à Douala
qui a accueilli l’évènement s’est avérée étroite, pour toutes ces
personnes (hommes de médias nationaux et internationaux, artistes entre
autres) venues l’écouter. Cette bibliothèque de l’histoire du Cameroun
(en visite dans la communauté Bamendjou du Wouri) qui célèbre ses
soixante ans de règne à la tête de la chefferie Bamendjou, village de
l’Ouest Cameroun, arrondissement du département des Hauts-plateaux a
justement tenu à réunir les journalistes en prélude à son anniversaire
de règen pour dire ce qu’il pense du Cameroun de maintenant.
La culture camerounaise est en voie de perdition, c’est du moins ce que soutient Sa Majesté Jean-Rameau Sokoudjou. «Les Occidentaux veulent conserver leur culture et nous faire renier les nôtres. Ils disent par exemple que le culte du crâne est mauvais, prétextant qu’on adore le crâne. Ce qui est totalement faux. On n’adore pas le crâne, mais on se souvient juste des morts, ce que, eux les Occidentaux font également.» Sa Majesté se souvient alors que pendant une conférence de presse avec les Camerounais de Lille en France en 2001, ceux-ci lui ont demandé comment faire pour conserver leur patrimoine culturel. En réponse à cette préoccupation ô combien importante, le chef a mis sur pied il y a dix ans déjà le «Chepan» (eau rouge de purification), une fête annuelle pendant laquelle les fils et filles bamendjou commémorent leur origine, se purifient, se ressourcent dans leur haute tradition. C’est aussi un grand moment d’initiation. L’initiation n’est par contre pas nécessaire pour savoir combien la question du tribalisme au Cameroun fait des vagues. De quoi susciter l’étonnement du Fo’o. «Je suis le fruit de l’intégration nationale. Je dois ma vie, pas à ma famille, mais à tous les Camerounais. J’ai été adopté par un nordiste, nourri par les Bassa. Je suis d’ailleurs le successeur de mon père qui est originaire du Centre. Il ne peut pas avoir de nation sans tribus, mais c’est le tribalisme qui est mauvais.» S’agissant de la lettre de Monseigneur Tonyè Bakot, «Monseigneur a mal fait d’écrire cette lettre parce qu’il a oublié qu’on entre dans cette université sur concours. Ce n’est cependant pas une raison pour dramatiser, car il n’a dit que ce qu’il avait longtemps sur le cœur.»
Contestataire du régime
Autant de révélations qui ont arraché des éclats de rire de l’assistance. Mais quand cette mémoire de 79 ans revient sur l’histoire de la colonisation au Cameroun, l’émotion étreint l’assistance, surtout qu’il reconnaît aussi que : «Ça fait mal quand je raconte cette histoire. Comment mes frères ont été tués devant moi, mes épouses violées sous mes yeux par les colons français. Je suis un survivant.»
Plusieurs autres sujets ont été évoqués, dont l’Opération épervier. Pour celui qui se dit contestataire du régime, l’opération épervier est due à la «mauvaise gestion de nos ressources. Je pense que l’opération épervier n’est pas la solution, parce qu’on envoie les gens en prison sans toutefois récupérer l’argent qu’ils ont détourné. Ils sont de surcroît nourris en prison sur le dos du contribuable.» Pour le Fo’o, il s’agit encore là de la preuve manifeste de l’égoïsme des dirigeants, car, «toutes les personnes que le chef d’Etat a appelées pour l’aider à gérer le Cameroun sont venues avec leurs intérêts personnels en vidant les fonds publics.» Au lieu d’envoyer les victimes de l’Opération Epervier en prison, Sa Majesté propose à l’Etat de récupérer tous les biens détournés pour les investir dans des projets pouvant servir à toute la nation. Vous avez dit un sage ?
La culture camerounaise est en voie de perdition, c’est du moins ce que soutient Sa Majesté Jean-Rameau Sokoudjou. «Les Occidentaux veulent conserver leur culture et nous faire renier les nôtres. Ils disent par exemple que le culte du crâne est mauvais, prétextant qu’on adore le crâne. Ce qui est totalement faux. On n’adore pas le crâne, mais on se souvient juste des morts, ce que, eux les Occidentaux font également.» Sa Majesté se souvient alors que pendant une conférence de presse avec les Camerounais de Lille en France en 2001, ceux-ci lui ont demandé comment faire pour conserver leur patrimoine culturel. En réponse à cette préoccupation ô combien importante, le chef a mis sur pied il y a dix ans déjà le «Chepan» (eau rouge de purification), une fête annuelle pendant laquelle les fils et filles bamendjou commémorent leur origine, se purifient, se ressourcent dans leur haute tradition. C’est aussi un grand moment d’initiation. L’initiation n’est par contre pas nécessaire pour savoir combien la question du tribalisme au Cameroun fait des vagues. De quoi susciter l’étonnement du Fo’o. «Je suis le fruit de l’intégration nationale. Je dois ma vie, pas à ma famille, mais à tous les Camerounais. J’ai été adopté par un nordiste, nourri par les Bassa. Je suis d’ailleurs le successeur de mon père qui est originaire du Centre. Il ne peut pas avoir de nation sans tribus, mais c’est le tribalisme qui est mauvais.» S’agissant de la lettre de Monseigneur Tonyè Bakot, «Monseigneur a mal fait d’écrire cette lettre parce qu’il a oublié qu’on entre dans cette université sur concours. Ce n’est cependant pas une raison pour dramatiser, car il n’a dit que ce qu’il avait longtemps sur le cœur.»
Contestataire du régime
Autant de révélations qui ont arraché des éclats de rire de l’assistance. Mais quand cette mémoire de 79 ans revient sur l’histoire de la colonisation au Cameroun, l’émotion étreint l’assistance, surtout qu’il reconnaît aussi que : «Ça fait mal quand je raconte cette histoire. Comment mes frères ont été tués devant moi, mes épouses violées sous mes yeux par les colons français. Je suis un survivant.»
Plusieurs autres sujets ont été évoqués, dont l’Opération épervier. Pour celui qui se dit contestataire du régime, l’opération épervier est due à la «mauvaise gestion de nos ressources. Je pense que l’opération épervier n’est pas la solution, parce qu’on envoie les gens en prison sans toutefois récupérer l’argent qu’ils ont détourné. Ils sont de surcroît nourris en prison sur le dos du contribuable.» Pour le Fo’o, il s’agit encore là de la preuve manifeste de l’égoïsme des dirigeants, car, «toutes les personnes que le chef d’Etat a appelées pour l’aider à gérer le Cameroun sont venues avec leurs intérêts personnels en vidant les fonds publics.» Au lieu d’envoyer les victimes de l’Opération Epervier en prison, Sa Majesté propose à l’Etat de récupérer tous les biens détournés pour les investir dans des projets pouvant servir à toute la nation. Vous avez dit un sage ?