En tournée en France: Alice Nkom massacre Paul Biya et Tonye Bakot
Douala, 28 Mars 2013
© Ouest Littoral
Ouest littoral reprend pour ses lecteurs l'intégralité de l'interview accordée hier par l'Avocate à Radio France Internationale (RFI).
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Ouest littoral reprend pour ses lecteurs l'intégralité de l'interview accordée hier par l'Avocate à Radio France Internationale (RFI).
- Radio France Internationale: Vous
êtes devenue la voix des homosexuels. On apprend aujourd’hui que vos
clients ont été pris à partie à Douala. Qu'est-ce que cela vous inspire?
- Alice Nkom: Un petit peu d'inquiétude comme toute maman lorsque ses enfants ont été en difficulté et qu'elle n'est pas là. Je crois savoir que c'est parce qu'ils sont sortis habillés comme ils ont l'habitude de s'habiller. Ils se sont maquillés et je crois que c'est leur liberté. Nous devons accepter que ce ne soit pas en vertu d'un décret qu'on se rend dans sa garde robe le matin pour s'habiller.
- RFI: Avez-vous le sentiment que cette liberté ne passe pas au Cameroun?
- A.N: Moi j'étais jeune quand on avait dans mon quartier une femme qui s'appelait Amina mais qui n'était pas une femme mais plutôt une «trans» et qui s'habillait toujours en femme. Je souhaiterais qu'on vive comme avant en respectant l'autre tel qu'il est et tel qu'il se présente à vous le matin.
- RFI: A quand datez-vous cette radicalisation de l’homophobie dans votre pays?
- A.N: Le Cameroun est indépendant depuis 1960. En 1965, on a voté le code pénal et en 1972 seulement on a introduit dans ce code pénal passé à l’Assemblée et qui ne prévoyait pas du tout la pénalisation de l'homosexualité, on a ajouté un délit à l'article 347 bis qui s'appelle homosexualité. Puis on n'en a plus entendu parler, il y'a eu des gens qui ont été arrêtés, mais qui n'ont jamais fait de la prison ferme jusqu'au jour où, un Archevêque de Yaoundé a choisi de délivrer les permis d'agresser les homosexuels en disant que c' était eux, notamment dans la haute sphère administrative, qui étaient à l'origine du chômage au Cameroun.
- RFI: En 2005 en effet il parlait de mœurs contre l'humanité et de perversion.
- A.N: Cette année il a recommencé et savez-vous comment il a qualifié les homosexuels au Cameroun? Des criminels contre l'humanité et la famille. Il a recommencé, il a même laissé entendre que l'homosexualité était de l'importation et qu'il ne comprenait pas comment les Européens pouvaient nous imposer ce genre de pratiques alors qu'ils n'acceptent pas des pratiques très Africaines de polygamie. Je ne savais pas que l'Eglise Catholique qui refuse le mariage monogame imposant le célibat à des êtres qui ont été formés pour aller se multiplier selon les ordres de la Bible, je ne savais pas qu'ils allaient faire l'apologie de la polygamie. Alors ce nouveau phénomène homophobe, la répression vient de l'extérieur à travers des prêtres qui ont embrassés une religion qui vient de l'extérieur, du colon et qui veulent aujourd'hui vous faire croire que ne pas être ce qu'on est, c'est plus criminel que de refuser qu'on est prêtre, de refuser d'obéir à Dieu qui vous dit mariez-vous et multipliez-vous.
RFI: selon vous, c'est l'institution catholique qui encourage l'homophobie?
- A.N: Ils distillent çà dans les Paroisses et dans les Eglises tous les jours. Les mauvaises négociations de l'Eglise Catholique avec le pouvoir à qui on reproche du côté de l'Eglise Catholique d'avoir conduit la population à la pauvreté, d'avoir installé la corruption etc....et lorsque le Président de la République veut faire taire l'Eglise Catholique eh bien lui aussi, les laisse manger de l'os homosexuel, s'exiler là-dessus, comme-ça on ne parle pas de la démocratie, de la bonne gouvernance et d'élections libres.
RFI: vous avez été menacée de mort. Savez-vous aujourd'hui d'où elles viennent?
- A.N: J'aurais pu le savoir si les autorités de mon pays, (et j'appartiens à la famille judiciaire pendant plus de 40 ans) avaient acceptés d'instruire notre plainte qu'ils ont en main depuis octobre 2012. Notre plainte est tombée entre les mains des policiers homophobes qui ne veulent pas donner de suites. De toute façon, même si je ne le sais pas, je ne baisse pas la garde parce qu'on ne sait pas d'où ça peut venir. J'ai eu à lire des propos de journalistes bien connus qui écrivent que si on dépénalisait l'homosexualité, ils mettraient le pays à feu et à sang. Et là le pays ne réagit pas non plus; comme je suis entrain de me battre pour la dépénalisation universelle, je ne pense pas qu'ils vont me laisser tranquille. Ils vont encore m'attendre parce que je vais encore m'engager plus que cela pour que la dépénalisation soit une réalité au niveau de l'ONU.
Source: Radio France Internationale
- Alice Nkom: Un petit peu d'inquiétude comme toute maman lorsque ses enfants ont été en difficulté et qu'elle n'est pas là. Je crois savoir que c'est parce qu'ils sont sortis habillés comme ils ont l'habitude de s'habiller. Ils se sont maquillés et je crois que c'est leur liberté. Nous devons accepter que ce ne soit pas en vertu d'un décret qu'on se rend dans sa garde robe le matin pour s'habiller.
- RFI: Avez-vous le sentiment que cette liberté ne passe pas au Cameroun?
- A.N: Moi j'étais jeune quand on avait dans mon quartier une femme qui s'appelait Amina mais qui n'était pas une femme mais plutôt une «trans» et qui s'habillait toujours en femme. Je souhaiterais qu'on vive comme avant en respectant l'autre tel qu'il est et tel qu'il se présente à vous le matin.
- RFI: A quand datez-vous cette radicalisation de l’homophobie dans votre pays?
- A.N: Le Cameroun est indépendant depuis 1960. En 1965, on a voté le code pénal et en 1972 seulement on a introduit dans ce code pénal passé à l’Assemblée et qui ne prévoyait pas du tout la pénalisation de l'homosexualité, on a ajouté un délit à l'article 347 bis qui s'appelle homosexualité. Puis on n'en a plus entendu parler, il y'a eu des gens qui ont été arrêtés, mais qui n'ont jamais fait de la prison ferme jusqu'au jour où, un Archevêque de Yaoundé a choisi de délivrer les permis d'agresser les homosexuels en disant que c' était eux, notamment dans la haute sphère administrative, qui étaient à l'origine du chômage au Cameroun.
- RFI: En 2005 en effet il parlait de mœurs contre l'humanité et de perversion.
- A.N: Cette année il a recommencé et savez-vous comment il a qualifié les homosexuels au Cameroun? Des criminels contre l'humanité et la famille. Il a recommencé, il a même laissé entendre que l'homosexualité était de l'importation et qu'il ne comprenait pas comment les Européens pouvaient nous imposer ce genre de pratiques alors qu'ils n'acceptent pas des pratiques très Africaines de polygamie. Je ne savais pas que l'Eglise Catholique qui refuse le mariage monogame imposant le célibat à des êtres qui ont été formés pour aller se multiplier selon les ordres de la Bible, je ne savais pas qu'ils allaient faire l'apologie de la polygamie. Alors ce nouveau phénomène homophobe, la répression vient de l'extérieur à travers des prêtres qui ont embrassés une religion qui vient de l'extérieur, du colon et qui veulent aujourd'hui vous faire croire que ne pas être ce qu'on est, c'est plus criminel que de refuser qu'on est prêtre, de refuser d'obéir à Dieu qui vous dit mariez-vous et multipliez-vous.
RFI: selon vous, c'est l'institution catholique qui encourage l'homophobie?
- A.N: Ils distillent çà dans les Paroisses et dans les Eglises tous les jours. Les mauvaises négociations de l'Eglise Catholique avec le pouvoir à qui on reproche du côté de l'Eglise Catholique d'avoir conduit la population à la pauvreté, d'avoir installé la corruption etc....et lorsque le Président de la République veut faire taire l'Eglise Catholique eh bien lui aussi, les laisse manger de l'os homosexuel, s'exiler là-dessus, comme-ça on ne parle pas de la démocratie, de la bonne gouvernance et d'élections libres.
RFI: vous avez été menacée de mort. Savez-vous aujourd'hui d'où elles viennent?
- A.N: J'aurais pu le savoir si les autorités de mon pays, (et j'appartiens à la famille judiciaire pendant plus de 40 ans) avaient acceptés d'instruire notre plainte qu'ils ont en main depuis octobre 2012. Notre plainte est tombée entre les mains des policiers homophobes qui ne veulent pas donner de suites. De toute façon, même si je ne le sais pas, je ne baisse pas la garde parce qu'on ne sait pas d'où ça peut venir. J'ai eu à lire des propos de journalistes bien connus qui écrivent que si on dépénalisait l'homosexualité, ils mettraient le pays à feu et à sang. Et là le pays ne réagit pas non plus; comme je suis entrain de me battre pour la dépénalisation universelle, je ne pense pas qu'ils vont me laisser tranquille. Ils vont encore m'attendre parce que je vais encore m'engager plus que cela pour que la dépénalisation soit une réalité au niveau de l'ONU.
Source: Radio France Internationale