En route pour l’Ouest…: Frayeurs sur le pont sur la Sanaga

DOUALA - 03 SEPT. 2013
© Souley ONOHIOLO | Le Messager

 

La traversée de l’ouvrage, long de plus d’un km, reliant les départements de la Lékié à celui du Mbam et Inoubou sur la route nationale qui mène vers le grand Ouest, provoque de grosses peurs et des émotions vives sur les passagers qui redoutent le pire et l’hécatombe, du fait de la désagrégation et la ruine des gardes fous.

 

 

Il y a un peu plus de six mois. Un grand bus, ayant à son bord plus de soixante-dix personnes et venant de Bafoussam, dans une folle allure, fait une fausse manœuvre sur le pont sur le fleuve Sanaga. Des deux cotés des arrondissements d’Ebebda (département de la Lékié) et de Bokito (département du Mbam et Inoubou), les populations accourent, craignant que l’irréparable se soit produit. Fort heureusement, le gros porteur a heurté avec fracas, les garde fous, sur le pan droit, dès que l’on amorce la traversée du pont en venant de Yaoundé. « On a frôlé l’hécatombe. A l’allure où roulait le chauffeur, s’il n’y avait pas eu les garde-fous comme obstacle, la chute aurait été fatale » avoue un des occupants de l’automobile. Des mois plutôt, l’irréparable est évité de justesse en pleine moitié du pont. Une voiture ayant à son bord des passagers et des biens marchands, freine à vive allure, heurte à son tour les garde-fous. Aucune victime au décompte final ; plus de peur que de mal. 

Beaucoup de temps a passé depuis lors, des pans tout entiers des bordures du pont sur le fleuve Sanaga entre Ebebda et Bokito, sont endommagés. En spectateurs, les autorités préfectorales des deux départements, les pouvoirs publics, les influents membres de l’élite aux affaires, ministres, Dg, hommes d’affaires, commerçants, directeurs de l’administration centrale, chefs d’entreprises, enseignants…, tout le monde passe par-là, puis rien. Chacun, à la traversée, murmure quelques mots de désolation, croise les doigts et prie, retient son souffle, panique de frayeur, prend peur le temps de la traversée du pont ; une fois la frayeur passée, avance quelques commentaires sur les risques énormes qu’il y a lorsqu’on laisse un tel danger planer sur les populations. « L’obstacle est visible. Une mauvaise manœuvre, un dépassement ou un freinage approximatif ; à la moindre hésitation du conducteur, le pire et l’hécatombe seront inévitables. Les garde-fous, qui pouvaient diminuer l’ampleur du choc, n’existent plus » se plaint un passant. 


Indifférence et inertie 

De jour comme de nuit, il est difficile de laisser croire que les dommages causés sur le pont ne sont pas visibles ; non moins encore, qu’ils échappent à la vigilance et à l’attention de ceux qui gèrent la fortune publique et qui ont accès à la signature permettant de faire puiser une partie des fonds issus de la collecte des impôts, pour réparer l’ouvrage. L’on a souvent puisé de faramineuses sommes d’argent pour des dépenses inutiles. Comment comprendre que rien jusqu’ici, n’est fait ; par prudence, par anticipation. Il s’agit des vies humaines et des biens à préserver ; en faisant simplement arranger le pont. Gouverner c’est prévoir ; mieux, c’est savoir prévenir des hécatombes et des accidents de circulation ; des pertes en vies humaines ; quels que soient leur ampleur et les dégâts. Doit-on penser que les politiques publiques et les gouvernants qui aiment le vice et le jaillissement attendent tranquillement la survenance d’un accident ; ou encore qu’une voiture se retrouve au fond du fleuve, pour enfin se remuer les pouces ? 

Souley ONOHIOLO, Envoyé spécial sur le pont sur la Sanaga



03/09/2013
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