En pleine campagne…: Le SDF brimé à Bafia
Douala, 08 avril 2013
© Jean François CHANNON | Le Messager
© Jean François CHANNON | Le Messager
L’autorité
administrative reproche à Emmanuel Bityeki, candidat du « parti de la
balance » de n’avoir pas obtenu son autorisation pour réunir les
conseillers municipaux de la commune.
Vendredi 5 avril 2013. Il est presque
13h à Bafia. Comme longtemps convenu, et apparemment connu de toutes les
autorités administratives et politiques du département du Mbam et
Inoubou, l’ingénieur centralien Emmanuel Bityeki, ancien député de
l’Union des populations du Cameroun (Upc) et désormais candidat du
Social democratic front (Sdf) doit rencontrer 13 des 22 conseillers
municipaux de la commune urbaine de Bafia pour des besoins de sa
campagne électorale. Le rendez-vous de « causerie de campagne électorale
» pris pour ce 5 avril 2013 se déroule au domicile du doyen des
conseillers municipaux M. Mwampaen à Zok, sis au quartier du Plateau,
juste derrière la mairie de Bafia.
Comme convenu, Emmanuel Bityeki qu’accompagne son équipe de campagne est présent. Les 13 conseillers aussi. S’engage alors un dialogue entre le candidat et les conseillers municipaux, membres du collège électoral dans le Mbam et Inoubou. Ceux-ci, après lui avoir rappelé qu’ils sont conseillers municipaux et militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir, lui demandent alors de présenter son projet politique comme futur sénateur pour le Mbam et Inoubou. L’échange politique entre ces conseillers du Rdpc et le candidat du Sdf aux sénatoriales est à la fois vif et houleux. Le candidat Emmanuel Bityeki après avoir écouté les électeurs essaye maintenant de répondre aux questions qui lui ont été posées.
Alors que la réunion de campagne bat son plein, on entend un vacarme à l’entrée du domicile du doyen des conseillers municipaux de Bafia. Il s’agit du commissaire spécial et du commissaire de sécurité publique de Bafia, qui viennent d’arriver. Ils vont forcer l’entrée du domicile de M. Mwampaen à Zok. Accompagnés d’un membre du bureau de la section du Mbam et Inoubou centre I, M. Anguisso, les deux policiers demandent que soit immédiatement mis fin à cette réunion. Le commissaire spécial qui conduit la mission punitive se montre ferme et violent dans ses propos, indiquant que ladite réunion qui se tient au domicile de M. Mwampaen à Zok est « illégale parce que non déclarée à l’autorité administrative compétente ». Il demande à tout le monde de présenter sa carte nationale d’identité, et précise alors de manière tonitruante que tous ceux qui n’ont pas cette pièce sur eux doivent déjà se considérer comme étant mis aux arrêts.
Commissaire spécial
Emmanuel Bityeki tente de raisonner le policier en lui expliquant qu’il est là dans le cadre de la campagne électorale qu’il est chargé de mener pour le compte du Sdf dans le Mbam et Inoubou, notamment à Bafia, avant l’étape de Bokito et les autres localités. Le commissaire spécial se montre curieusement encore plus intransigeant. C’est alors qu’Emmanuel Bityeki demande à appeler son avocat au téléphone pour lui exposer la situation qu’il vit. Refus catégorique du commissaire spécial. « Personne n’a le droit de téléphoner», crie le commissaire spécial de Bafia. Qui indique par la suite que son collègue de la sécurité publique et lui sont envoyés par le sous-préfet de Bafia qui leur a demandé d’interpeller tous ceux qui ont organisé cette réunion politique qualifiée d’illégale.
La tension va monter lorsque les conseillers vont rappeler au commissaire spécial et à sa suite qu’en période électorale il n’est pas besoin de demander une autorisation pour tenir un meeting ou une réunion de campagne surtout dans un domicile privé. Les 13 conseillers municipaux de Bafia et le candidat Emmanuel Bityeki seront ainsi séquestrés au domicile de leur doyen pendant à peu près 45 minutes. Personne ne peut sortir ni téléphoner. Jusqu’à ce que le commissaire spécial qui a dû certainement pris conscience, peu à peu, de son «abrutissement», consente subitement à revenir à de meilleurs sentiments et desserrer l’étau qu’il avait placé autour des 13 conseillers municipaux de Bafia et du candidat Emmanuel Bityeki. C’est alors qu’arrive sur les lieux le sous-préfet de Bafia, M. Souaïbou. Celui-ci justifie alors cette situation dont il est à l’origine par le fait que les conseillers municipaux et le candidat Emmanuel Bityeki auraient dû l’informer de la tenue de cette réunion « pour [leur] propre sécurité».
Aux sources de ces bisbilles, il y a qu’à Bafia, depuis 2009, les conseillers municipaux de la commune urbaine du chef-lieu du département du Mbam et Inoubou sont divisés. La grande majorité de ceux-ci, c'est-à-dire 13 sur les 22 (il faut savoir que deux conseillers sont décédés en cours de mandat et une conseillère vit désormais hors du pays), avec à leur tête le doyen du conseil M. Mwampaen à Zok s’opposent depuis de la gestion de l’actuel maire, M. Issah Ahmed. Ils l’accusent de mauvaise gestion et de détournements des fonds divers de leur commune. La tutelle a d’ailleurs été régulièrement saisie à ce propos et une plainte avec constitution de partie civile a été déposée au Tribunal criminel spécial. Le maire Issah Ahmed n’a avec lui aujourd’hui, que seulement 9 conseillers qui lui sont restés fidèles. Et c’est donc, dans cette atmosphère de division que se déroulent actuellement la campagne électorale des élections sénatoriales dans la commune de Bafia. Le candidat Emmanuel Bityeki a donc choisi de rencontrer d’abord le groupe de conseillers frondeurs et qui est majoritaire, avant d’aller vers l’autre groupe de conseillers restés fidèles au maire Issah Ahmed.
Jean François CHANNON
Comme convenu, Emmanuel Bityeki qu’accompagne son équipe de campagne est présent. Les 13 conseillers aussi. S’engage alors un dialogue entre le candidat et les conseillers municipaux, membres du collège électoral dans le Mbam et Inoubou. Ceux-ci, après lui avoir rappelé qu’ils sont conseillers municipaux et militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir, lui demandent alors de présenter son projet politique comme futur sénateur pour le Mbam et Inoubou. L’échange politique entre ces conseillers du Rdpc et le candidat du Sdf aux sénatoriales est à la fois vif et houleux. Le candidat Emmanuel Bityeki après avoir écouté les électeurs essaye maintenant de répondre aux questions qui lui ont été posées.
Alors que la réunion de campagne bat son plein, on entend un vacarme à l’entrée du domicile du doyen des conseillers municipaux de Bafia. Il s’agit du commissaire spécial et du commissaire de sécurité publique de Bafia, qui viennent d’arriver. Ils vont forcer l’entrée du domicile de M. Mwampaen à Zok. Accompagnés d’un membre du bureau de la section du Mbam et Inoubou centre I, M. Anguisso, les deux policiers demandent que soit immédiatement mis fin à cette réunion. Le commissaire spécial qui conduit la mission punitive se montre ferme et violent dans ses propos, indiquant que ladite réunion qui se tient au domicile de M. Mwampaen à Zok est « illégale parce que non déclarée à l’autorité administrative compétente ». Il demande à tout le monde de présenter sa carte nationale d’identité, et précise alors de manière tonitruante que tous ceux qui n’ont pas cette pièce sur eux doivent déjà se considérer comme étant mis aux arrêts.
Commissaire spécial
Emmanuel Bityeki tente de raisonner le policier en lui expliquant qu’il est là dans le cadre de la campagne électorale qu’il est chargé de mener pour le compte du Sdf dans le Mbam et Inoubou, notamment à Bafia, avant l’étape de Bokito et les autres localités. Le commissaire spécial se montre curieusement encore plus intransigeant. C’est alors qu’Emmanuel Bityeki demande à appeler son avocat au téléphone pour lui exposer la situation qu’il vit. Refus catégorique du commissaire spécial. « Personne n’a le droit de téléphoner», crie le commissaire spécial de Bafia. Qui indique par la suite que son collègue de la sécurité publique et lui sont envoyés par le sous-préfet de Bafia qui leur a demandé d’interpeller tous ceux qui ont organisé cette réunion politique qualifiée d’illégale.
La tension va monter lorsque les conseillers vont rappeler au commissaire spécial et à sa suite qu’en période électorale il n’est pas besoin de demander une autorisation pour tenir un meeting ou une réunion de campagne surtout dans un domicile privé. Les 13 conseillers municipaux de Bafia et le candidat Emmanuel Bityeki seront ainsi séquestrés au domicile de leur doyen pendant à peu près 45 minutes. Personne ne peut sortir ni téléphoner. Jusqu’à ce que le commissaire spécial qui a dû certainement pris conscience, peu à peu, de son «abrutissement», consente subitement à revenir à de meilleurs sentiments et desserrer l’étau qu’il avait placé autour des 13 conseillers municipaux de Bafia et du candidat Emmanuel Bityeki. C’est alors qu’arrive sur les lieux le sous-préfet de Bafia, M. Souaïbou. Celui-ci justifie alors cette situation dont il est à l’origine par le fait que les conseillers municipaux et le candidat Emmanuel Bityeki auraient dû l’informer de la tenue de cette réunion « pour [leur] propre sécurité».
Aux sources de ces bisbilles, il y a qu’à Bafia, depuis 2009, les conseillers municipaux de la commune urbaine du chef-lieu du département du Mbam et Inoubou sont divisés. La grande majorité de ceux-ci, c'est-à-dire 13 sur les 22 (il faut savoir que deux conseillers sont décédés en cours de mandat et une conseillère vit désormais hors du pays), avec à leur tête le doyen du conseil M. Mwampaen à Zok s’opposent depuis de la gestion de l’actuel maire, M. Issah Ahmed. Ils l’accusent de mauvaise gestion et de détournements des fonds divers de leur commune. La tutelle a d’ailleurs été régulièrement saisie à ce propos et une plainte avec constitution de partie civile a été déposée au Tribunal criminel spécial. Le maire Issah Ahmed n’a avec lui aujourd’hui, que seulement 9 conseillers qui lui sont restés fidèles. Et c’est donc, dans cette atmosphère de division que se déroulent actuellement la campagne électorale des élections sénatoriales dans la commune de Bafia. Le candidat Emmanuel Bityeki a donc choisi de rencontrer d’abord le groupe de conseillers frondeurs et qui est majoritaire, avant d’aller vers l’autre groupe de conseillers restés fidèles au maire Issah Ahmed.
Jean François CHANNON