Les entreprises chinoises font fi de manière expresse des dispositions du code du travail camerounais.
Belmond T, ingénieur, se rend en mission à Douala. Dans la capitale économique camerounaise, le consultant doit mener des activités pendant trois jours. Il lui faut trouver un hôtel digne de son rang. Direction Akwa. Ici, lieu dit « La Douche», trône un hôtel tenu par les Chinois. A l’accueil, un Camerounais le reçoit et lui donne les modalités pratiques de son éventuel séjour ici. Après un conciliabule de deux minutes, le tour du propriétaire est fait.
Mais Belmond T. n’est pas satisfait de la première chambre et opte pour une autre plus confortable. Puis soudain, il est surpris par la débauche d’énergie de son compatriote qui se met à laver à grande eau la première chambre visitée. « Si mes patrons voient une trace de poussière. Ils vont me virer sans ménagements. Il en est ainsi tous les jours » relate le réceptionniste à son hôte non sans lui dire que son travail s’apparente à de l’esclavage. « Les Chinois sont arrogants. Et ne respectent aucunement les droits des travailleurs camerounais ».Poursuit-il.
Ici, les ouvriers de la CWE en arrêt de travail exigeaient avant l’arrivée du chef de l’Etat prévue quelques jours plus tard, «l’établissement des contrats de travail, le respect de la grille des salaires de la Convention collective des bâtiments et travaux publics, le paiement par bulletin de solde, l’existence d’une classification professionnelle, le paiement des heures supplémentaires et des indemnités de mission et de transport, l’immatriculation à la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale) et la prise en charge des malades». Dans la foulée, ils dénonçaient « les logements mal construits (sol non lissé, ouvertures laissant passer froid et moustiques) et non sécurisés (absence de cadenas aux portes, lumière jusqu’à 22 heures et cohabitation avec des serpents) ».
Les salaires constituaient l’autre motif de leur courroux avec une ration alimentaire dont le coût élevé influe gravement sur les salaires. On parlait même «d’esclavage, car sur un salaire mensuel de 45.000 F CFA, la ration alimentaire coûtait 36.000 F CFA. Cela faisait un salaire réel de 9.000 FCFA». Selon les motifs avancés par les grévistes. Ces récriminations avaient eu le don de courroucer le Mintss qui a exigé séance tenante de Ding Wang Long, le directeur général de la CWE, «le respect scrupuleux de la réglementation en vigueur au Cameroun et des résolutions que nous allons adopter au terme de cette séance de travail. Et dont les plus importantes, sont la conformité des salaires avec la Convention collective des bâtiments et des travaux publics, et le paiement des heures supplémentaires effectif et automatique ».