Emmanuel Ngassa Happi, président du Conseil supérieur des sages de l’Union de Douala : « Les blancs ne peuvent pas nous apporter un plus »

Emmanuel Ngassa Happi, président du Conseil supérieur des sages de l’Union de Douala : « Les blancs ne peuvent pas nous apporter un plus »

mercredi 23 juin 2010

En 2007 ; le prince Emmanuel NGASSA HAPPI délarait : Je n’ai pas changé d’avis depuis 30 ans. Les Fobete, Nseke Léonard, Nyongah Jules, Manga Onguene, Akono Jean Paul ont fait leurs preuves. La seule chose que l’on peut souvent reprocher aux Africains, c’est le manque d’autorité, le problème tribal et l’argent. Mais je ne pense pas que Fobete ou Nseke étaient à ça près. Bref, les entraîneurs expatriés ne m’intéressent pas. L’Union, le Canon, le Tonnerre ont gagné des coupes d’Afrique avec des entraîneurs camerounais. Aujourd’hui, il y a dans ce pays de grands entraîneurs. Si on leur donne le tiers ou le quart de ce qu’on donne aux expatriés, c’est-à-dire qu’on les met à l’aise, à l’abri des tentations, et qu’on leur donne les moyens de prospecter à travers le pays et le monde, ils feront les mêmes résultats que les expatriés à qui l’on donne des dizaines de millions et qui passent le temps à se balader dans les avions pour chercher des joueurs en Europe au lieu de chercher à dénicher des joueurs valables au pays. C’est une honte. Quand on donne 500 000 aux locaux alors que les joueurs ont des millions, que voulez-vous qu’il fassent ?

Akono Jean Paul a été entraîneur national au Tchad. D’autres Camerounais sont aujourd’hui au Gabon et en Guinée Equatoriale, sans oublier Abong Théophile qui a terminé sa grande carrière au Zaïre. C’est tout dire.

En juin 2010, quelques jours après l’élimnation de nos lions indomptables devenus lions de cirque, donc à jamais domptables, voici ce que disent des grands noms du foot camerounais sur les entraineurs expatriés et locaux Eteki Charles Dikongue, Pca de Tiko United : « Il y a des compétences au Cameroun »

C’est une question de mérite. S’il faut nommer un entraîneur local ou expatrié, il faut qu’il le mérite. Ce qui est incompréhensible, c’est la complaisance qu’il y a dans les nominations d’entraîneurs au Cameroun, même dans les sélections inférieures.

On préfère enlever quelqu’un qui donne les résultats dans une catégorie qu’il maîtrise pour le nommer ailleurs. Quand un entraîneur camerounais est nommé, on ne lui donne pas les moyens nécessaires. Si on donne des moyens à un entraîneur camerounais, il fera l’affaire. Il y a des compétences au Cameroun. Il faut prendre un bon coach, pas forcément un Européen. Il y en a aussi en Afrique. Pour choisir un coach camerounais ou africain, il faut qu’il ait un palmarès. Il doit vivre la réalité du championnat local en résidant ici, pour y apporter quelque chose. Le travail que Pierre Lechantre avait fait est un exemple. C’est à partir de son travail que le Cameroun a refait surface au début des années 2000.

Emmanuel Wakam, président de la Fécakada : « Il y a un manque de planification et d’organisation »

Le problème ne se situe pas sur la question de l’entraîneur local ou étranger. Le problème se situe au niveau du manque de planification et d’organisation. Heureusement que le ministre des Sports a promis qu’il y aura les états généraux du sport au Cameroun au mois de septembre. Ce qui arrive au football est la même chose dans les sélections nationales d’autres disciplines. Il va falloir repenser, reconstruire, et c’est à ce moment-là qu’on va voir s’il faut confier les sélections nationales aux techniciens locaux. Quand on fait venir un préparateur physique d’Europe pour une équipe nationale, c’est faire insulte aux compétences locales. On doit faire un programme sur une projection de 10 ans, sans attendre des résultats immédiats. Nos équipes locales se font éliminer facilement en compétitions africaines, parce que les compétitions locales ne sont pas bien organisées ».

Saidou Maïdadi, secrétaire général de l’Afp : « Nous devons avoir notre propre système de jeu »

Au stade actuel, c’est l’homme politique qui doit prendre des mesures qui s’imposent. Je veux parler du chef de l’Etat. Le Cameroun a eu une piètre prestation au mondial 2010. Ce qu’il faut faire maintenant, c’est dissoudre la Fécafoot, dissoudre l’équipe nationale et tout réorganiser avant d’aller affilier une nouvelle fédération à la Fifa. De même, au prochain remaniement ministériel, il faut que l’actuel ministre des Sports et de l’Education physique, Michel Zoa, saute. Aujourd’hui, nous devons avoir notre propre système de jeu. Les systèmes de jeu européens que nous copions ont échoué. On le voit bien à travers les équipes asiatiques et américaines qui battent les équipes européennes au mondial. Ceci parce qu’elles ont leur propre système de jeu. Bien évidemment, pour avoir notre propre système de jeu, il faut que nous ayons un entraineur national.

Timoléon Bouka Wambo, S.g d’Union de Douala : « Nous aurons des garanties du patriotisme du coach local »

Il n’y a pas de mal à ce que l’entraîneur des Lions Indomptables soit un Camerounais. Il nous coûte moins cher et nous aurons des garanties du patriotisme de celui à qui on confie la tâche. Pour éviter des calamités comme celle que nous avons vécue en Coupe du Monde, il faut faire d’abord une autopsie du football camerounais, bien l’organiser, avant de confier la charge de l’équipe nationale à un entraîneur local. Le problème est de refonder le football local. Si nous avons un football local bien structuré, il y aura des répercussions sur l’équipe nationale. On ne peut pas faire une équipe nationale digne de ce nom si on n’a pas une compétition locale bien organisée. Quel que soit l’entraîneur, il ne fera pas de miracle ».

Jacques Essombè Doumbè, président de Friendship Foot Academy : « Nommer un entraîneur local, c’est faire preuve de perversion »

Ils peuvent être adjoints, mais pas numéro un. S’ils sont sélectionneurs, l’indiscipline sera accentuée. Pour gérer un milliardaire comme Eto’o, il faut être ne serait-ce que modestement à sa dimension. Sinon, il va leur marcher dessus. Il y aura donc une indiscipline caractérisée parce que le sélectionneur local n’aura ni la poigne, ni la rigueur nécessaire pour imposer la discipline. Le foot, ce n’est pas seulement le terrain de jeu, c’est aussi le vestiaire. Donc, nommer un national à la tête des Lions, c’est faire preuve de perversion.

Emmanuel Lebou, président d’Unisport de Bafang : « Un Camerounais et de lui donner les mêmes moyens »

Je pense qu’il y a des entraîneurs locaux qui peuvent entraîner les Lions Indomptables, au regard des diplômes qu’ils ont. Il suffit de nommer un Camerounais, de lui laisser les mains libres et de lui donner les moyens comme on l’a fait pour Paul Le Guen. C’est juste une question de confiance et de compétence. Sur ce plan, nous avons des compétences qui ont fait des preuves. Maintenant, est-ce que les autorités en charge du sport peuvent donner les mêmes moyens à un entraîneur local pour entraîner l’équipe nationale ? Il faut nommer un entraîneur local en lui donnant les moyens sur une durée, avec un cahier des charges. Je suis convaincu qu’un entraîneur camerounais peut entraîner cette équipe s’il a les moyens.

Jean-Marie Tchantchou, président de Noblesse du Ndé : « Il y a des camerounais qui peuvent se surpaser »

Je ne vois pas de mal à ce qu’on nomme des entraîneurs camerounais à la tête des Lions Indomptables. Le problème est de savoir s’ils ont les mêmes capacités que les Européens. Je ne pense pas qu’ils soient exposés à la corruption. Il y a des camerounais honnêtes, qui peuvent se surpasser. Tous les camerounais ne sont pas corrompus. Le problème c’est de pouvoir chercher le meilleur et le mettre à la bonne place.

Patou Bass, musicien : « On a besoin d’un entraîneur impartial »

Pour le moment, on a besoin d’un entraineur impartial. S’il y a un entraîneur camerounais, il sera plus ou moins influencé par les clans et des intérêts égoïstes. Or, il s’agit de l’équipe nationale. C’est de l’intérêt de la nation dont il s’agit. Il faut tenir compte de cela. Je déplore simplement le fait que l’entraîneur actuel, Paul le Guen, soit entré dans le jeu des clans et qu’il ait choisi le mauvais clan.

Bertrand Magloire Mendouga, président de la Fécaboxe : « Donner une mission sur la durée »

Le débat n’est pas sur la question d’entraîneur local ou expatrié. La question est de savoir s’il faut prendre un entraîneur sélectionneur compétent. Pour moi, la couleur de la peau importe peu. Ce qui est important, c’est de prendre quelqu’un et lui donner une mission sur une bonne durée, pour le juger au résultat. Cette histoire de nous prendre un entraîneur six mois avant une échéance et lui donner tous les pouvoirs a montré ses limites.

Petit- Pays, président du Caïman de Douala : « Il faut donner du travail aux entraîneurs Camerounais »

Qu’on leur donne simplement les moyens, c’est tout. Qu’on le rémunère comme les entraîneurs expatriés qu’on recrute habituellement. Cela les empêchera de sombrer dans la corruption. Il faut donner du travail aux entraîneurs Camerounais. Il ne faut pas les laisser au chômage, sinon ils vont s’appauvrir. Il faut juste les mettre à l’aise et tout ira pour le mieux.

Racine Sagath, musicien : « L’essentiel c’est d’avoir un entraîneur respecté »

L’important c’est que l’entraîneur des Lions réside au Cameroun. En plus, il faut un entraineur que les Lions respectent. Certains joueurs gagnent 100 millions de francs Cfa dans leur club. S’ils ont un entraîneur local qui gagne trois millions de francs Cfa, ils vont le mépriser. Certains diront même, celui-là peut être mon employé. Donc, c’est une situation compliquée. Mais, l’essentiel c’est d’avoir un entraineur respecté, un homme qui a du charisme.

Serge Siméon Noumba, député Sdf : « Donner des moyens aux entraîneurs locaux »

Pour le mondial 2010, Paul le Guen a échoué. C’est un expert du football, mais ce n’est pas un entraîneur. 2012 c’est demain. Nous devons avoir un entraîneur camerounais. Nous avons déployé beaucoup d’argent pour que Paul le Guen nous ramène la victoire. Cela a été un échec. Il faut à présent que l’on donne ces moyens aux entraîneurs locaux. Ils peuvent faire mieux.

Emmanuel Ngassa Happi, président du Conseil supérieur des sages de l’Union de Douala : « Les blancs ne peuvent pas nous apporter un plus »

Si les nationaux laissent de côté leur penchant tribal, je suis le premier à penser qu’ils peuvent faire de bons résultats. Ce ne sont pas les blancs qui peuvent nous apporter un plus. Dans le temps, nous avons vu Raymond Fobété et d’autres entraîneurs camerounais qui ont fait leurs preuves. Malheureusement, on n’a pas confiance en eux. Ma position est claire depuis longtemps. Je dis pour ma part que si nous avons de bons joueurs, on peut les confier à l’un de nos compatriotes sans crainte.

Richard Tchéda, membre ligue sport pour tous : « Il est temps de confier les Lions à un jeune entraineur camerounais »

Pour dire vrai, je crois qu’il est temps de confier l’équipe nationale du Cameroun à un jeune entraineur de nationalité camerounaise. Je ne veux pas citer des noms, mais nous avons des Camerounais pétris d’expérience qui peuvent diriger cette équipe. Il faudra mettre à la disposition de cet entraineur local les mêmes moyens que l’on donne aux expatriés. Le résultat va suivre. Le plus vite sera le mieux pour lui permettre de préparer le mondial 2014 et la Coupe d’Afrique des nations de 2012. Cela va nous éviter de vivre le drame que les millions de Camerounais ont vécu il y a quelques jours.

Aminou Yaya, vice président section Ojrdpc : « Que se soit Pagou de Ngaoundéré ou Mourinho du Réal… »

Pour ma part, l’équipe du Cameroun n’a pas besoin d’un entraineur qu’il soit camerounais ou étranger. Nos joueurs doivent retrouver la cohésion et l’esprit lion indomptable qui a accompagné la cuvée 2000 et 2002 puis celle de 1990. N’importe quel entraineur peut diriger l’équipe du Cameroun. Que se soit Pagou de Ngaoundéré ou Mourinho. Il faut juste l’esprit lion à cette équipe pour gagner des compétions.

Moktar Oumarou, membre ligue régional Fécafoot pour le Nord : « Un entraineur camerounais face aux caprices d’Eto’o ? »

Non ! Les entraineurs locaux nous ont prouvé qu’ils ne peuvent pas diriger l’équipe nationale du Cameroun. La corruption et l’influence de nos joueurs qui se disent stars vont freiner leurs actions. Rappelez-vous du collectif d’entraineurs camerounais et des un mois de Thomas Nkono comme entraineur des Lions indomptables. Je ne crois pas qu’un entraineur camerounais puisse faire face aux caprices et aux désordres d’un Samuel Eto’o.

Joseph Takam, président de Sawa United (football féminin) : « Qu’on lui laisse les mains libres »

On peut nommer un national, mais qu’on lui laisse les mains libres. Il ne faut pas que son travail soit perturbé par des interventions et des ingérences. Je souhaiterais que ce soit un national.

Tchoupo clément, président du Racing de Bafoussam : « Il y a un manque de formation au niveau local »

Il faut mener une étude avant de nommer un entraîneur camerounais à l’équipe nationale de football. Il faut savoir qui et pourquoi. Il ne suffit plus de choisir pour choisir. Il faut tenir compte de l’aptitude et des capacités de cet entraîneur. Il y a très longtemps que le Cameroun n’envoie plus ses entraîneurs se former. Avant, ils allaient en Allemagne. Ceux qui sont là maintenant n’y sont jamais allés. Donc, s’il faut un entraîneur national, ce serait un ancien déjà formé depuis longtemps, et ce serait risqué. Je pense que cette question pose plutôt le problème de la formation des entraîneurs locaux. Il y a un manque de formation au niveau local.

Richard Ngane, photographe à Ebolowa : « Il est temps de donner la chance aux locaux »

Je pense qu’avec ce qui vient de se passer à la Coupe du Monde, nous commençons à comprendre que ces entraîneurs expatriés nous coûtent cher pour rien, alors que nous pouvons avoir les mêmes compétences sur place au pays. Considérez un temps soit peu le salaire de Paul Le Guen, quel gâchis pour quels résultats enfin de compte ! Et dire que c’est l’argent du contribuable camerounais. Je crois qu’il est temps de donner la chance aux locaux avec les mêmes moyens et la même marge de manœuvre et nous verrons ce qu’ils sont capables de réaliser.

Amélie Birikem, agent commercial à Ebolowa : « Ils sont souvent accusés de monnayer les sélections »

C’est vrai qu’il existe des compétences au pays à même de rivaliser d’adresse avec les entraîneurs expatriés, mais vous savez bien comme moi ce qui est souvent reproché aux entraîneurs nationaux, notamment le manque de charisme et le monnayage des sélections. S’il est possible que ces derniers puissent jouir des mêmes privilèges que leurs confrères expatriés, et qu’il leur est accordé des coudés franches, alors je pense qu’ils sont capables d’imprimer leurs marques dans l’encadrement technique du onze national.

Hamadou Baba, homme politique : « Il n’y a pas de différence »

Il n’y a pas de différence entre un local et un expatrié. L’équipe du Cameroun a juste besoin d’un entraineur qui puisse signer un contrat à long terme et travailler sans pression. L’équipe nationale n’est pas un club où il faut à chaque fois changer d’entraîneur. Si non, à la fin, le résultat sera celui qu’on a vu à la Coupe du Monde. Le plus important c’est de faire signer à un entraineur un contrat à long terme. Ainsi, nous remporterons des titres.

Véronique Boyomo, fonctionnaire à Ebolowa : « Un entraîneur national peut avoir son mot à dire »

Au regard de ce qui s’est passé dans l’encadrement technique des Lions indomptables, je me rends compte qu’il ne sert à rien de faire venir de loin un technicien qui nous coûte les yeux de la tête pour un pays pauvre et très endetté comme le notre, alors qu’au pays, des équivalences existent en terme d’expertise. Je suis par conséquent de cet avis qu’un entraîneur national peut avoir son mot à dire au sein de l’encadrement technique de notre équipe national

Dussice Tenda, commerçant à Ebolowa : « Les expatriés demeurent de bons entraîneurs »

Il est vrai que cette Coupe du Monde a été un coup dur pour les camerounais avec l’élimination précoce de notre onze national, mais il convient de tenir compte de plusieurs facteurs qui pourraient à mon avis justifier la débâcle de l’équipe nationale du Cameroun, la faute n’est pas au seul entraîneur comme on voudrait nous le faire croire, nous avons connu des entraîneurs expatriés qui nous ont donné satisfaction dans l’encadrement de la sélection camerounaises, donc, les expatriés demeurent de bons entraîneurs, et il faut éviter la chasse aux sorcières.

Solange Ngueng, caissière à Ebolowa : « On a vu Jean Paul Akono rempoter les jeux olympiques »

Je ne m’y connais pas trop au football, cependant comme tout Camerounais, j’aime bien les Lions Indomptables. Je dois avouer que ça a été un coup dur pour moi de voir notre équipe nationale condamnée à sortir de la compétition dès le premier tour. Or, on nous raconte que l’entraîneur perçoit beaucoup d’argent pour permettre à notre équipe d’aller le plus loin possible dans une telle compétition. Je ne sais pas pourquoi on ne fait pas confiance aux compétences locales. On a vu Jean Paul Akono remporter les jeux olympiques. Les entraîneurs locaux ont, en dehors de la compétence, une valeur ajoutée à savoir qu’il ne coûte pas cher à l’Etat camerounais.

Moustapha Dogo, président de l’University FC de Ngaoundéré : « Les entraineurs camerounais ne sont pas à la hauteur »

Non ! L’équipe du Cameroun n’a pas besoin d’un entraineur local pour qu’elle engrange des victoires. Les entraineurs africains ou camerounais ne sont pas à la hauteur d’entrainer l’équipe de leur pays. La discipline et le respect mutuel entre joueurs et eux ne sera pas de mise, car il y aura des petits bisbilles. Il sera la risée des joueurs évoluant en Europe. Ça sera un échec que de choisir un entraineur local pour entrainer cette équipe.

Source : Lejour/chapeau de AEUD



24/06/2010
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