En 2008, nos compatriotes ont subi une entreprise monstrueuse organisée par un régime totalitaire et meurtrier. Des femmes et des enfants furent conduits à la torture et à la mort. Des abîmes d’horreur ont été atteints. Des centaines de camerounais ont été tués. D’autres qui ont été blessés sont aujourd’hui pour la plupart mutilés. Plusieurs familles portent et porteront à jamais les stigmates de cette sauvagerie d’Etat. Tous ceux qui ont vécu cette terrible épreuve ont été les témoins de la barbarie du régime qui nous gouverne depuis trois décennies. Pourtant cette année-là, chacun d’entre nous avait une raison personnelle de protester pacifiquement : la précarité, la cherté de la vie, le désespoir du fait de l’absence de perspective, la perte des repères et des valeurs, le déni de démocratie et de liberté qui allaient s’accentuer avec l’instauration d’une présidence à vie de M. Biya à travers son projet funeste de modification de la Constitution. Malheureusement, l’oligarchie régnante nous avait dénié le droit de manifester qui est pourtant un droit constitutionnel.
La 5ème édition de la Semaine des martyrs de février 2008 aura lieu du lundi 25 au jeudi 28 février de cette année.
Cette commémoration est organisée chaque année, non pas pour satisfaire une obligation répétitive, mais pour nous donner l’occasion de nous pencher sur un drame qui a marqué notre Histoire commune en 2008.
En ce mois de février, c’est une nouvelle fois la mémoire qui nous rassemble.
Nous serons rassemblés pour nous souvenir de la souffrance de nos
compatriotes, de toutes ces destinées broyées par la folie criminelle de
ceux qui ont pris l’option démentielle de s’éterniser au pouvoir à tout
prix et à tous les prix.
Nous serons rassemblés au cours de cette édition pour rendre l’hommage des hommes et des femmes d’aujourd’hui à toutes celles et à tous ceux qui ont connu ces supplices et pour saluer avec respect leur courage.
Plus que jamais, nous devons être engagés dans la défense des valeurs républicaines. Pas pour des motifs égoïstes, mais par conviction que combattre pour la justice, le Droit, la liberté, la démocratie et le mieux-être est dans l’intérêt de tous.
Se souvenir, c’est transmettre. Il faut que cette période sombre de notre Histoire soit régulièrement dite et inlassablement répétée. Nous avons le devoir historique de lutter contre la banalisation et l’oubli. En cela, nous serons fidèles à la mémoire des martyrs de février 2008.