NON A LA MANIPULATION ETHNIQUE
Une partie de la ville de Douala vit dans l’émeute depuis quelques
jours. Ces émeutes ont été déclenchées par l’agression par des malfrats à
bord d’une moto, d’un couple dans la matinée du 31 décembre au quartier
Deido. Un jeune homme a perdu la vie à la suite de cette agression.
L’on a assisté par la suite à un enchainement de violences, de
vandalisme et d’agressions à répétition.
La gestion frileuse et irresponsable de cette crise a donné une connotation intercommunautaire à ces affrontements. Les victimes de ces violences sont tous des Kamerunais. Il n’y a donc aucune raison d’exacerber les tensions ethniques ou communautaristes à Douala.
On ne le dira jamais assez, le désordre urbain et les problèmes posés par le phénomène des Mototaxis à Douala et dans d’autres villes du Kamerun, ont pour cause originelle l’absence et le faible niveau des transports en commun. En ce qui concerne Douala, c’est la faillite de la SOTUC et l’absence d’une politique de transport urbain qui ont favorisé le développement du transport par Mototaxis. Les responsables de cette faillite sont toujours les mêmes – ils sont connus de tous -, ce sont les élites et le Gouvernement RDPC.
Pour résoudre un tel problème, il faut une solution globale.
Les Mototaxis transportent tous les jours des centaines de milliers de
Kamerunais, toutes ethnies confondues. Ces Kamerunais sont obligés de
les emprunter, faute de mieux. One ne peut donc pas, du jour au
lendemain, les supprimer. D’autre part, c’est bien le chômage endémique
des jeunes diplômés ou non qui pousse ces derniers vers ce semblant de
travail épuisant et ingrat. Ce n’est pas la politique économique du
régime RDPC qui pourrait apporter une solution au chômage des jeunes
Kamerunais.
L’organisation de la société est régie par des lois et règlements que tout le monde doit respecter ; surtout ceux qui ont pour champ d’action la voie publique. Il est donc hors de question que chaque quartier de Douala décide unilatéralement du sort de la libre-circulation dans son aire géographique. Et enfin, les autorités départementales du Wouri devraient en priorité s’atteler à rechercher les solutions viables pour l’exercice règlementé de cette profession, au lieu de vociférer sur les fantasmes liés à de mystérieux manipulateurs cachés dans l’ombre. En réalité, cette fuite en avant masque difficilement l’impuissance des pouvoirs publics à trouver des solutions aux problèmes qui minent notre société.
Les Moto-taximen doivent s’organiser en toute liberté, dans des syndicats autonomes et représentatifs. Or cette volonté d’organisation est combattue par le pouvoir RDPC et les autorités administratives qui créent de toute pièce, des syndicats jaunes qu’ils manipulent souvent et qu’ils instrumentalisent pour casser les mouvements de revendications des Moto-taximen. En agissant ainsi, le pouvoir RDPC et les autorités administratives ont rendu les Moto-taximen incontrôlables, car ne se reconnaissent pas dans des syndicats illégitimes et non représentatifs.
Une société sans interlocuteurs légitimes et représentatifs produit toujours des situations chaotiques et difficilement gérables.
La loi doit être respectée par tous, en commençant par les autorités politiques et administratives. Le territoire kamerunais appartient à tous le Kamerunais, sans exclusive. Nous sommes dans une république et non dans un agrégat de Bantoustans.
Le Manidem exhorte les Moto-taximen à mieux s’organiser afin d’exercer tranquillement, pour le moment, leur profession, dans le strict respect de la loi. Le Manidem exige des gouvernants qu’ils ouvrent immédiatement un dialogue franc, sincère et républicain avec toutes parties en présence.
Douala, le 04 janvier 2012
Pierre ABANDA KPAMA
President National
Manidem
Guillaume NANGA
Secrétaire à l’Organisation
Chargé du Mouvement social