Elites de l'Ouest: Pius Njawé lâché par les siens
YAOUNDE - 06 AOUT 2010
© DALLE NGOK PIERRE | Aurore Plus
Peut être qu'il a fallu attendre sa mort pour comprendre qu'ici bas on meurt seul face à son destin.
Peut être qu'il a fallu attendre sa mort pour comprendre qu'ici bas on meurt seul face à son destin. S'ils étaient nombreux qui attendaient de voir la dépouille avant de croire qu'effectivement Pius Njawé n'est plus, il faut déplorer l'absence des élites de l'ouest à l'aéroport pour accueillir la dépouille mortelle de Pius. Même les contributions ont été rares.
Sa famille, ses proches et amis, ses confrères, tous avaient massivement répondu présents à l'aéroport international de Douala cet après midi du mardi 03 août 2010.
Mais on n'a vu aucune élite de renom parmi ceux qui se sont servis de lui durant son parcours ici bas. Ni Shanda Tonme le chantre de la grande tribu, ni Jean Nkuete qui était un de ses soutiens de l'ombre, ni encore Françoise Foning, André Siaka, qui soutenaient son 'combat' la nuit durant son parcours, ni l'inénarrable Nzongang qui a eu ce mot assassin: «du vivant de Pius, on ne le voyait a aucun deuil».
Peur de paraître devant les télés afin de ne pas offusquer le gouvernement RDPC ? Il a fallu le communiqué de la présidence de la République exprimant sa compassion pour la mort de Njawé; il a fallu ce geste tout en générosité du Président de la République pour que les uns et les autres sortent des sissonghos pour assister a la levée du corps, édifiés que les intentions du régime n'étaient pas hostile à Pius Njawé.
Déjà que l'on pouvait compter sur les doigts d'une main quelques frères bamiléké présents a l'hôpital général de Douala: Seuls Jean Michel Nintcheu, Kadji Defosso et Noucti Tchokwago liés a Pius pour des raisons sociologiques ont fait le déplacement, aux cotés de Garga Haman, Ekane Anicet et Mboua Massock ma Batalong, rares leaders politiques qui ont osé se montrer.
Plus grave, Njawé qui était obnubilé par sa célébrité avait fini par se tourner vers l'extérieur qu'il estimait avoir valeur à ses yeux. On se souvient que pour fêter les trente ans du messager, une batterie de hautes personnalités du monde avaient été conviés aux festivités, de Nelson Mandela à Koffi Annan, en passant par Yacoubou Gowon, Abdou Diouf et bien d'autres. Certains avaient honorés de leur présence, l'invitation à célébrer la fête de l'endurance, d'autres pour des raisons de calendriers ne s'étaient pas déplacés ; d'autres encore avaient décliné l'offre. Cette fois-ci, on n'a vu personne, du moins au niveau du programme qui avait prévu la levée de corps ce jeudi, 5 août 2010 à 10 heures.
Apres les cérémonies mortuaires, la dépouille a traversé plusieurs quartiers de la ville, avec un arrêt au siège du journal Le Messager, sis à la Rue des écoles à Akwa, avant le départ aux alentours de 14 heures pour le domicile du défunt à Bonamatoumbé par Bonabéri, où une veillée mortuaire a eu lieu. La journée de ce vendredi 6 août 2010 prévoit le départ du cortège funèbre pour le village Babouantou par Bafang où aura lieu une dernière veillée à partir de 20 heures. L'inhumation suivra le samedi 7 août.
Mais si Pius n'a pas été pleuré par les grands dont il se croyait familier, disons qu'avant son dernier voyage dans son pays natal, Pius Njawé, fervent militant de la liberté et des droits de l'homme, a eu droit ce week-end à un hommage à lui rendu par des Camerounais résidant aux Etats- Unis, aux rangs desquels les membres de la CAMDIAC (Cameroon diaspora for change). Une messe a eu lieu le samedi 31 juillet au National presbytérien Church and center de Washington DC. Etaient présents des figures de la diaspora camerounaise telles Célestin Monga, Eric Chinje ou Christopher Fomunyoh.
Ici au moins, deux représentants de l'ambassade du Cameroun aux Etats-Unis étaient également présents. Plusieurs cérémonies ont également été organisées dans divers pays européens, pour rendre hommage à ce pionnier de la presse indépendante en Afrique. Pour rappel, c'est le 12 juillet dernier que Pius Njawé a trouvé la mort dans un accident de la circulation aux Etats- Unis, alors qu'il s'y trouvait dans le cadre d'une conférence sur l'alternance à la tête du pays.
Le jour de l'arrivée de la dépouille, patrons de presse, membres de la famille, Michèle EBONGUÈ, Déléguée Régionale de la Communication pour le Littoral, qui accompagnait le Représentant du Ministre de la Communication, forces de maintien de l'ordre étaient au rendez- vous.
La corporation des journalistes de Douala, était bien représentée par
- Emmanuel Tchatué, le PDG de la chaîne de télévision privée Canal 2;
- Peter William Mandio du journal Le Front ;
- Samuel Nongowé, Chef de Station de la CRTV ;
- Melvin Akam, Responsable de la Communication à MTN Cameroun ;
- Une forte délégation de la diaspora et des anciens collaborateurs du Messager
Pius était donc en fin de compte un homme seul, un géant aux pieds d'argile, un chêne qui ne voyait pas le roseau à ses pieds. A sa mort, les bamiléké l'ont lâché. La preuve, la cagnotte prévue pour les obsèques ne contenait pas grand chose. Seule la corporation a fait un travail de haute facture, réunissant quelques millions de Francs auxquels s'est ajouté le salutaire don présidentiel pour un homme qui admirait le renouveau originel, mais qui déplorait que le père du renouveau s'en soit écarté pour la conservation d'un pouvoir personnel.
© DALLE NGOK PIERRE | Aurore Plus
Peut être qu'il a fallu attendre sa mort pour comprendre qu'ici bas on meurt seul face à son destin.
Peut être qu'il a fallu attendre sa mort pour comprendre qu'ici bas on meurt seul face à son destin. S'ils étaient nombreux qui attendaient de voir la dépouille avant de croire qu'effectivement Pius Njawé n'est plus, il faut déplorer l'absence des élites de l'ouest à l'aéroport pour accueillir la dépouille mortelle de Pius. Même les contributions ont été rares.
Sa famille, ses proches et amis, ses confrères, tous avaient massivement répondu présents à l'aéroport international de Douala cet après midi du mardi 03 août 2010.
Mais on n'a vu aucune élite de renom parmi ceux qui se sont servis de lui durant son parcours ici bas. Ni Shanda Tonme le chantre de la grande tribu, ni Jean Nkuete qui était un de ses soutiens de l'ombre, ni encore Françoise Foning, André Siaka, qui soutenaient son 'combat' la nuit durant son parcours, ni l'inénarrable Nzongang qui a eu ce mot assassin: «du vivant de Pius, on ne le voyait a aucun deuil».
Peur de paraître devant les télés afin de ne pas offusquer le gouvernement RDPC ? Il a fallu le communiqué de la présidence de la République exprimant sa compassion pour la mort de Njawé; il a fallu ce geste tout en générosité du Président de la République pour que les uns et les autres sortent des sissonghos pour assister a la levée du corps, édifiés que les intentions du régime n'étaient pas hostile à Pius Njawé.
Déjà que l'on pouvait compter sur les doigts d'une main quelques frères bamiléké présents a l'hôpital général de Douala: Seuls Jean Michel Nintcheu, Kadji Defosso et Noucti Tchokwago liés a Pius pour des raisons sociologiques ont fait le déplacement, aux cotés de Garga Haman, Ekane Anicet et Mboua Massock ma Batalong, rares leaders politiques qui ont osé se montrer.
Plus grave, Njawé qui était obnubilé par sa célébrité avait fini par se tourner vers l'extérieur qu'il estimait avoir valeur à ses yeux. On se souvient que pour fêter les trente ans du messager, une batterie de hautes personnalités du monde avaient été conviés aux festivités, de Nelson Mandela à Koffi Annan, en passant par Yacoubou Gowon, Abdou Diouf et bien d'autres. Certains avaient honorés de leur présence, l'invitation à célébrer la fête de l'endurance, d'autres pour des raisons de calendriers ne s'étaient pas déplacés ; d'autres encore avaient décliné l'offre. Cette fois-ci, on n'a vu personne, du moins au niveau du programme qui avait prévu la levée de corps ce jeudi, 5 août 2010 à 10 heures.
Apres les cérémonies mortuaires, la dépouille a traversé plusieurs quartiers de la ville, avec un arrêt au siège du journal Le Messager, sis à la Rue des écoles à Akwa, avant le départ aux alentours de 14 heures pour le domicile du défunt à Bonamatoumbé par Bonabéri, où une veillée mortuaire a eu lieu. La journée de ce vendredi 6 août 2010 prévoit le départ du cortège funèbre pour le village Babouantou par Bafang où aura lieu une dernière veillée à partir de 20 heures. L'inhumation suivra le samedi 7 août.
Mais si Pius n'a pas été pleuré par les grands dont il se croyait familier, disons qu'avant son dernier voyage dans son pays natal, Pius Njawé, fervent militant de la liberté et des droits de l'homme, a eu droit ce week-end à un hommage à lui rendu par des Camerounais résidant aux Etats- Unis, aux rangs desquels les membres de la CAMDIAC (Cameroon diaspora for change). Une messe a eu lieu le samedi 31 juillet au National presbytérien Church and center de Washington DC. Etaient présents des figures de la diaspora camerounaise telles Célestin Monga, Eric Chinje ou Christopher Fomunyoh.
Ici au moins, deux représentants de l'ambassade du Cameroun aux Etats-Unis étaient également présents. Plusieurs cérémonies ont également été organisées dans divers pays européens, pour rendre hommage à ce pionnier de la presse indépendante en Afrique. Pour rappel, c'est le 12 juillet dernier que Pius Njawé a trouvé la mort dans un accident de la circulation aux Etats- Unis, alors qu'il s'y trouvait dans le cadre d'une conférence sur l'alternance à la tête du pays.
Le jour de l'arrivée de la dépouille, patrons de presse, membres de la famille, Michèle EBONGUÈ, Déléguée Régionale de la Communication pour le Littoral, qui accompagnait le Représentant du Ministre de la Communication, forces de maintien de l'ordre étaient au rendez- vous.
La corporation des journalistes de Douala, était bien représentée par
- Emmanuel Tchatué, le PDG de la chaîne de télévision privée Canal 2;
- Peter William Mandio du journal Le Front ;
- Samuel Nongowé, Chef de Station de la CRTV ;
- Melvin Akam, Responsable de la Communication à MTN Cameroun ;
- Une forte délégation de la diaspora et des anciens collaborateurs du Messager
Pius était donc en fin de compte un homme seul, un géant aux pieds d'argile, un chêne qui ne voyait pas le roseau à ses pieds. A sa mort, les bamiléké l'ont lâché. La preuve, la cagnotte prévue pour les obsèques ne contenait pas grand chose. Seule la corporation a fait un travail de haute facture, réunissant quelques millions de Francs auxquels s'est ajouté le salutaire don présidentiel pour un homme qui admirait le renouveau originel, mais qui déplorait que le père du renouveau s'en soit écarté pour la conservation d'un pouvoir personnel.