Elections municipales: Paul Biya entre respect des délais et tensions de trésorerie

DOUALA - 02 JUIL. 2013
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager

La loi donne encore la possibilité au président de la République de proroger le mandat des conseillers municipaux jusqu’au 1er février 2014. C’est dire que Paul Biya est tenu d’organiser les municipales avant le 12 janvier 2014, faute de quoi, tous les conseillers municipaux seront dans l’illégalité absolue.

La loi donne encore la possibilité au président de la République de proroger le mandat des conseillers municipaux jusqu’au 1er février 2014. C’est dire que Paul Biya est tenu d’organiser les municipales avant le 12 janvier 2014, faute de quoi, tous les conseillers municipaux seront dans l’illégalité absolue.

Seuls des observateurs avertis le perçoivent. Le gouvernement est face à un dilemme concernant la convocation du corps électoral pour les élections législatives et municipales. Et pour cause, de la centaine de milliards sollicitée par Elections Cameroon (Elecam) pour couvrir l`organisation matérielle de ces consultations électorales, seuls huit milliards seraient disponibles jusqu`ici, selon des sources dignes de foi. La prorogation du mandat des conseillers municipaux mercredi dernier, pour une durée de trois mois à compter du 1er août 2013, suivie de la mention « sauf convocation avant la fin du mandat du corps électoral », illustre bien l’embarras du chef de l’Etat.

Avec cette énième prorogation, Paul Biya n’est plus loin d’atteindre la durée maximale prescrite par la loi, à savoir 18 mois. Si la dernière devait atteindre son échéance, il ne lui resterait alors plus que trois mois de prorogation possible du mandat de ces magistrats municipaux élus depuis le 22 juillet 2007, notamment à compter du 1er novembre 2013. « Le chef de l’Etat a une grosse contrainte juridique. Il doit mettre tout en jeu pour que les élections soient organisées avant février 2014, car au soir du 31 janvier de l’année prochaine, il ne pourra plus légitimement proroger le mandat des conseillers municipaux. C’est seulement avec les députés qu’il peut le proroger comme bon lui semble au regard de la loi», explique Hilaire Kamga, un acteur de la société civile, expert des questions électorales au Cameroun.

L’équation est d’ailleurs très difficile à résoudre. Surtout que selon des sources informées, les élections couplées législatives et municipales pourraient avoir lieu le même jour, compte tenu des tensions de trésorerie que connaît le Cameroun. Sauf révision de la Constitution pendant la session ordinaire de juin en cours au Parlement, le chef de l’Etat devrait donc, s’il veut respecter les lois en vigueur, libérer les conseillers municipaux de ce mandat devenu perpétuel (?) En attendant, d’autres acteurs du processus électoral en plus des hommes politiques, piaffent d’impatience. C’est le cas notamment des observateurs de la Communauté économique des Etats de l`Afrique centrale (Ceeac), qui au cours d’un atelier sur la prévention des conflits postélectoraux à Yaoundé, se sont dits déjà prêts pour l`observation des élections législatives et municipales au Cameroun. Selon Pierre Athomo Ndong, le représentant du secrétaire général de la Ceeac à cette rencontre, les fonds auraient déjà été débloqués par l`organisation qui n`attend plus que la convocation du corps électoral pour se déployer sur le terrain.


02/07/2013
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