Elections : Le Rdpc vide les administrations publiques

Cameroun - Elections : Le Rdpc vide les administrations publiquesPour les raisons des investitures, dans les rangs du Rdpc, les services centraux sont vidés au grand dam des usagers.

L’absence des primaires comme mode de sélection des candidats du Rdpc aux élections municipales et législatives du 30 septembre prochain ne fait des mécontents uniquement dans les rangs des militants. Les usagers des services publics sont davantage en colère. Et pour cause, depuis la publication de la circulaire signée le 05 juillet 2013, par le président national du Rdpc et portant sur ce qu’on peut considérer comme le mode opératoire des investitures des candidats du Rdpc aux élections législatives et municipales, suivie le 06 juillet des décisions portant désignation des membres des différentes commissions de supervision, et celles qui concernent les 360 communes d’arrondissement, les services centraux de divers ministères sont vides. Les hauts cadres des administrations publiques qui se recrutent essentiellement dans le parti du flambeau, ont replié dans leurs régions natales laissant ainsi les usagers orphelins.

« Le ministre n’est pas là. On ne sait pas quand il sera de retour. Dans quelle direction peut-on se diriger ? Parce que c’est le directeur qui est là ? Vous ne savez pas ce qui se passe en ce moment dans le pays ? Ils sont tous et chacun dans leur région pour  suivre et contrôler les investitures à la candidature. Sauf à penser que vous avez du temps à perdre, le conseil qu’on peut vous donner c’est de revenir dans une dizaine de jours… Et même ».

Telle est la substance du dialogue entre un usager et une secrétaire en position d’oisiveté au ministère des Enseignements secondaires. La paralysie observée dans les administrations publiques et le flagrant délit d’absence au travail de hauts cadres, directeurs et ministres du gouvernement de Paul Biya, n’est pas l’exclusivité du département ministériel que dirige Louis Bapes Bapes. Le tour d’horizon des ministères, services centraux clé, entreprises publiques et parapubliques, établissements scolaires…, dans les services stratégiques de la gendarmerie, de l’armée, de la Délégation  générale de la Sûreté nationale, montre à l’évidence que les bureaux administratifs, sont vides de leur hiérarchie ; celle-ci étant mise à contribution pour défendre les couleurs du Rdpc.

Quand tout le monde veut être député ou maire

Cette frénésie dans le contexte et la météo politique actuel est compréhensible. Le fait est qu’on s’achemine vraisemblement vers le crépuscule des forces de l’opposition, la stérilisation de la vie politique à l’avantage du Rdpc et la perpétuation du règne de Paul Biya, car aujourd’hui, il ne fait pas de doute que le Rdpc est le parti qui offre les meilleures garanties et les gages de succès aux différentes échéances électorales à venir.

Outre les administrations publiques, la convoitise à la candidature aux différentes échéances électorales, fait de grands bonds dans les administrations privées et les autres corps de métiers. Les spécialistes de la médecine, l’avocature, la magistrature, opérateurs économiques, hommes d’affaires… Ils ont de nouveaux appétits et cristallisent leurs ambitions aux prochaines échéances électorales.

« L’avalanche des postulants, prétendants à la candidature dans les rangs du Rdpc, s’explique du fait que lorsqu’on réussi a faire partie du casting des jokers du parti de la flamme, dans la grande majorité des circonscriptions électorales, l’on est sûr d’être élu. Telle est la raison pour laquelle, les responsables des différentes administrations accourent… », souligne le président d’une commission départementale du Rdpc. C’est dire si, le Cameroun n’a pas définitivement pris un ticket pour le retour à peine voilé au parti unique.

© Le Messager : Souley ONOHIOLO


10/07/2013
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