La cinquième reprise de l’audience ouverte lundi dernier par la Chambre administrative de la Cour suprême siégeant en matière de contentieux préélectoral des municipales a favorablement accueilli cinq requêtes mercredi.Principal bénéficiaire de cette justice rendue, le Sdf, puis l’Undp.
Comme à l’accoutumée, entre 9 h 30 mn et 17 h 15 mn, cette partie de l’audience a précédé une autre qui se tenait en soirée. Elle a pareillement mis en débat dans le prétoire, des questions déjà entendues où la jurisprudence établie s’est confirmée.
Au nombre des heureux requérants, Jacques Ivagle. Candidat du Sdf au conseil municipal de Nyanon (Sanaga-Maritime), M. Ivagle se voyait réclamer les originaux des certificats de paiement des cautionnements. « Ils se trouvaient bien dans le dossier pourtant », clameront les avocats du Sdf. Prétendant accuser une main malveillante qui guiderait les agents d’Elecam dans la Sanaga-Maritime, au regard des cas similaires passés. Suivant les réquisitions de l’avocat général qui a appelé le Sdf à la tempérance compte tenu de la simplicité du cas et de l’absence de preuves contre les fonctionnaires électoraux, la cour a ordonné à Elecam que la liste plaignante soit prise en compte.
A Konye (Sud-Ouest) en revanche, la discussion a pris une tournure plus vive entre le Sdf et le Rdpc accusé d’avoir « poussé » un agent d’Elecam à disparaître dans la nature. Mais, là encore, ce sont les questions du ministère public qui ont fixé la faute. Vraisemblablement, le chef de l’antenne communale d’Elecam dans la région n’était pas à son poste au moment où les candidatures du Sdf y sont parvenues. De sorte que c’est à l’agence départementale à Kumba que les mandataires de ce parti se sont rabattus. Le lendemain de la date butoir de dépôt, soit le 18 juillet 2013, le chef de l’antenne introuvable a été sommé par son supérieur hiérarchique de recevoir les pièces en souffrance dans son bureau. « Nous nous en remettons à la sagesse du tribunal », plaidera le représentant d’Elecam, avant même la décision favorable au requérant.
Laquelle préfigurait le sort d’une autre requête où le juge a aisément dit oui au Sdf. L’ordre de présentation des candidats du parti à Douala IV, modifié par Elecam, devra être rétabli tel qu’à l’origine. Des questions formelles, au tour de l’Undp, seront tout aussi aisément expédiées. Ainsi, à Messondo (Nyong-et-Kellé), à la demande de Mme Ekoh Eboubou, la chambre a ordonné le remplacement d’un candidat âgé de 21 ans (au lieu de 23 ans au minimum). Idem à Tombel (Kupe-Muanenguba) où la requête approuvée de l’Undp autorise la substitution de plusieurs candidats.
Hormis ces quelques cas de remise en selle, la Chambre administrative de la Cour suprême a dû faire face à une avalanche de contestations liées aux « voyageurs », suivant le mot de son président qui a mis à chaque fois les rieurs de son côté. Clément Atangana et ses collègues désignaient ainsi ces militants politiques qui font la navette, au gré des chances électorales, entre les partis et singulièrement entre le Rdpc et le Sdf ou l’Upc. Le Sdf notamment est revenu à la charge à plusieurs reprises pour obtenir du juge qu’il sanctionne de tels comportements.
Partant de cas de simples militants jusqu’aux conseillers municipaux sortants qui choisissent de se représenter sous les couleurs de l’adversaire. « Le problème n’est pas tant qu’ils soient partis. Mais comment accepter que quelqu’un parte sans démissionner, en détenant de l’argent du parti ou même comment peut-on être conseiller Sdf et candidat Rdpc ? » s’interrogera Me Joseph Mbah-Ndam. Beau joueur, le président Atangana a promis aux protagonistes un débat juridique à la fin de l’audience, sur ce sujet.