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D’ici quelques mois (mi 2013) Elecam aura son fichier à lui. L’organe en charge de l’organisation des élections et des référenda se félicite même de pouvoir à date, doter le Cameroun de son fichier électoral endossé sur la biométrie. Mettant ainsi fin à toute sorte de polémique sur les doublons et les triplons, origines des votes multiples. Il sera jugé comme il le souhaite « au pied du mur », le moment venu. Mais, pour l’instant, il peine à convaincre sur la qualité du début du processus devant conduire à la mise en place d’un fichier électoral efficient. Et pour cause, les inscriptions annoncées pour demain ne débuteront à quelque exception près que dans les capitales régionales, dévoilant ainsi l’impréparation. Sans compter le rendez-vous manqué de septembre 2012 annoncé à la fin de la tenue d’un conseil électoral à Yaoundé.

D’après des sources généralement bien informées, la difficulté ainsi constatée a obligé Elecam à lancer les inscriptions le 3 octobre 2012 alors qu’il n’était pas prêt, réside dans l’intégration de la plus-value technologique dont l’organe se targue depuis quelques mois : la biométrie. A peine 800 kits seulement (chaque kit est composé de live scanner, access readers, bio stations, Pc solutions, etc.) sur plus de 1 200 ont été livrés par l’opérateur allemand choisi par Elecam. Du coup, l’organe que préside Samuel Fonkam Azu’u éprouve un mal de chien à faire débuter l’opération de refonte simultanément dans les 350 communes que compte le Cameroun et les centres de vote de l’étranger. Obligé qu’il est de lancer lesdites opérations en début octobre, à défaut de le faire comme promis en septembre.


Responsabilité de Giesecke & Devrient

Fait inédit, dans l’histoire de la vie électorale post démocratie du Cameroun, l’ouverture des listes électorales ne s’est jamais déroulée en deux temps. Elecam innove donc dans ce registre. Et pour s’en défendre, l’organe créé en 2006 estime qu’il avait le choix entre démarrer les inscriptions quelques semaines après le 3 octobre et les lancer plus tôt, mais de façon parcellaire.

L’option du démarrage des inscriptions sur une partie du pays a donc prospéré comme on le sait depuis jeudi 27 septembre 2012. Mais, ni au Conseil électoral, ni à la direction générale des élections (Dge) personne n’ose mettre le doigt là où ça fait mal : la responsabilité de l’opérateur allemand Giesecke & Devrient. Selon son cahier de charge, tout le matériel nécessaire aux inscriptions devait être livré avant le mois d’août. Mais, parvenu en octobre l’entreprise qu’a imposée le gouvernement à Elecam n’a pas bouclé la livraison de tout le matériel informatique utile pour le démarrage des inscriptions sur l’ensemble du territoire et à l’étranger.

A Elecam, d’autres voix s’élèvent pour critiquer l’origine du matériel transféré qui serait de fabrication coréenne alors que c’est la technologie allemande qui avait été mise en avant au moment de son offre. L’opérateur allemand a ainsi dû faire recours, pour des raisons inconnues, à Supréma une firme coréenne pour la fourniture alors que lors des démonstrations, le jury avait eu droit à des produits allemands. Il n’y aura donc pas de transfert de technologie pavoisé à l’orée du processus de refonte du fichier électoral, et encore moins de calendrier précis (Elecam ignore la date précise de la fermeture des listes). Les acteurs du processus électoral comptent le redire à Elecam ce jour même au palais des Congrès de Yaoundé, au cours du forum d’échange précédant le lancement de la refonte demain.