Le sociologue décrypte le phénomène d'escroquerie dans des églises.
Qu’est ce qui pousse les fidèles des églises et paroisses à faire don de leurs biens à leur pasteur ?
Les églises et paroisses issues de la génération spontanée,
appelées, avec beaucoup de politesse, église de réveil sont les «
officines païennes d’escroquerie et d’arnaque », vivant des conséquences
de la précarisation des conditions de vie. Les fidèles qui les
fréquentent, sont appelés clients. Les dons sont donc à comprendre dans
le registre d’une économie de gestion de la vulnérabilité. Les raisons
qui motivent les dons des adeptes de ces églises autant variées que les
donateurs euxmêmes.
c’est la volonté de juguler sa blessure affective, d’espérer le coup de pouce du seigneur pour sortir de la précarité, obtenir un by Savings Wave">emploi, le visa de séjour, enfanter ou se maintenir à un poste, échapper à une agression mystique, etc. Les raisons ne manquent pas. La croyance est un élément qui permet d’accéder à l’intimité de la motivation de ces dons par ceux qui offrent, à l’efficacité du travail d’intercession de chacune de leurs causes par ces entrepreneurs dans le champ religieux qui se présentent sous le prestigieux statut de pasteurs. Les pratiquants de don le sont donc de bonne foi. Les dons faits aux pasteurs sont aussi la conséquence d’un abus de faiblesse de la part des soi disant pasteurs ; par leur discours piège, ceux-ci abusent de la vulnérabilité de nobles citoyens en quête de quiétude, de sécurité, de réussite et de succès.
La pratique des dons dans les nouvelles églises est en cela, à bien des égards, la conséquence de l’apparition de nouveaux acteurs sociaux qu’il est convenu d’appeler les vulnérocrates, c’est-à-dire ces entrepreneurs qui tirent leur pouvoir de subsistance de la vulnérabilité des autres. a travers les discours rassurant et emprunts de sécurité que l’on trouve auprès de Dieu en passant exclusivement par eux, ces pasteurs suscitent les dons de ces individus vulnérables.
La question de la productivité des dons et de l’efficacité du travail d’intercession des soi disant pasteurs ne peut être pertinente que dans un contexte où les dons prennent une valeur d’offrande, c’est-à-dire s’ils valent autre chose que leurs véritables prix aux yeux des hommes. or, ici par le sens et la valeur que les pastos ont attribués aux dons, ces derniers ont été sortis de l’économie des échanges symboliques pour prendre place dans le champ des échanges marchands. Les donateurs sont toujours des perdants, ils perdent leurs biens matériels et leur argent sans en espérer la contrepartie tout en gaspillant leur temps et leur énergie à dire qu’ils prient. C’est en cela qu’ils sont victimes d’une arnaque et d’une manoeuvre d’escroquerie de la part des entrepreneurs à l’oeuvre dans le champ religieux.
Une fois transformés à leur insu en clients, ceux qui se croient fidèles sont donc victimes d’une fey mania bien orchestrée par les prêches flambants et nourris des commerçants de biens cultuels qui se font appeler, sans crainte d’accusation d’hérésie, pasteurs.
Quel conseil pouvez-vous donner aux familles victimes d’abus de confiance des pasteurs ?
Je dis à ceux à qui il reste un minimum de jugeote parce que ces églises
ont pour conséquence d’anesthésier les consciences au point de rendre
leurs adeptes fondamentalement indifférents et incapables de faire la
part des choses entre le bien et le mal, l’escroquerie et le don. mon
avis est donc qu’il est très difficile de donner des conseils aux
adeptes de ces nouvelles officines d’escroquerie parce qu’elles sont
dans un processus dont la finalité est la zombification des individus.
Ces derniers sont de fait vidés de tout leur contenu de rationalité et
mène une vie végétative. C’est pourquoi, je pense que c’est à la société
de réagir en activant les forces collectives de protection. Le
ministère de la promotion de la famille, les organisations de la société
civile et vous autres médias de même que les leaders d’opinion ont donc
ainsi du pain sur la planche.