L'abbé Jean Bosco Kapinga, de nationalité congolaise (Rdc) et prêtre au diocèse de Kribi, séjourne depuis quelques jours à la prison centrale de Nkondengui à Yaoundé. Son arrestation puis son incarcération dans l’une des cellules infectes de ce pénitentier situé au cœur de la capitale politique camerounaise fait suite à une plaine déposée contre lui par Monseigneur Joseph Befe Ateba, évêque du diocese de Kribi. Le prélat accuse entre autres, le prêtre de diffamation.
L’évêque de Kribi accuse l’homme de Dieu, de nationalité congolaise de diffamation et autres griefs.
Tout commence lorsque Jean Bosco Kapinga saisit la
délégation générale à la Sûreté nationale. L’homme de Dieu accuse Mgr
Befe Atéba et son vicaire général, l'abbé Omer Mbouli, d'avoir tué
l'abbé Laurent Byemba Mambo, prêtre congolais (Rdc) en service au
diocese de Kribi. Lequel est porté-disparu mais dont le décès a été
rendu public au Congo par l'archevêque de Bukavu, son diocese d'origine.
Embarrassé par les sorties de ce prêtre qui réclame notamment
l’ouverture d’une enquête par la Sureté nationale, l'évêque de Kribi se
fend de deux lettres d’explication aux prêtres et fidèles de son
diocèse. La première, datée du 19 novembre dernier est un véritable
réquisitoire contre l’abbé Jean Bosco Kapinga qui y est stigmatisé pour «
diffamation, désobeissance manifeste, insubordination caracterisée,
arrogance, intrigue, manipulation et agitation repétée » (lire encadré
ci-dessous). La seconde lettre (voir fac similé) est commise une semaine
plus-tard, c’est-à-dire le 26 novembre dernier. Dans cette missive dont
l’objet porte sur le décès du prêtre Byemba Mambo, le prélat retrace
les circonstances de la mort de cet homme de Dieu et comment il a pu
remonter l’aventure « rocambolesque » ayant conduit l’autre prêtre
congolais du Cameroun au Congo en passant par le Bénin, le Burundi, etc.
Suspendu
Rappelons que l'abbé Kapinga était curé de la paroisse de Ngovayang dans
l'arrondissement de Lolodorf. Suspendu de toutes les activités du
diocèse par Mgr Befe Atéba, l’abbé Jean Bosco Kapinga a été arrêté alors
qu’il se trouvait à Yaoundé dans l'agence « Kribienne voyage… » Les
nombreuses tentatives du Messager de joindre le prélat pour en savoir
davantage sur la suite de la procédure contre le prêtre congolais se
sont avérées vaines. Le président du Conseil national de la
communication étant resté injoingnable sur son téléphone toute la
journée d’hier lundi 10 décembre.
Focal: Un prêtre insoumis?
Et de citer, Raphaël-Marie Zé aujourd’hui disparu et Jean Mbarga,
archevêque de Dijon en France. Le troisième grief contre le prêtre
congolais a trait à ce que l’évêque de Kribi qualifie de désobéissance
manifeste et récurrente envers les évêques, délation. « En dehors de son
refus de prendre possession de la charge qui lui a été confiée, charge
qu’il estime répugnante et inférieure à son niveau académique ( !), il
est à signaler qu’il est allé aux études malgré son évêque (…) et en le
narguant avec la complicité de certains de ses amis… » , explique-t-il.
Jean Bosco Kapinga serait aussi « arrogant ». « Il a toujours raison
et est la victime. Se plaint de xénophobie alors qu’il inflige tant de
dommages à son diocèse d’incardination », accuse Befe Atéba. Cinquième
grief : instabilité, intrigues et manipulations. Enfin, Jean Bosco
Kapinga est accusé par sa hiérarchie d’« agitation repétée » qui se
traduirait par les querelles qu’il laisse sur son passage. Voilà les
raisons qui ont conduit, selon l’évêque de Kribi, à la suspension du
concerné de toutes les activités du diocèse de Kribi conformément au
canon 1333 du Code de 1983.