Edzoa Titus: «Dieudonné Mapouna est un Brutus»
Douala, 22 Mars 2012
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
L’ex secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), accusé de tentative de détournement de deniers publics en coaction avec Michel Thierry Atangana et de trafic d’influence, a comparu devant le tribunal de grande instance de Yaoundé, centre administratif. Son ex secrétaire particulier, un fils adoptif qui a trahi son père.
Paradoxe. L’image d’un Dieudonné Mapouna cirant le siège de Titus Edzoa avant de l’y installer ce 21 mars 2012 dans le box des accusés que les deux partagent avec deux autres coaccusés dans le cadre de la nouvelle affaire Edzoa/Atangana tranche avec le prologue de la déposition l’ex-Sgpr faite quelques minutes après comme témoin de sa propre défense. Tant l’agrégé de médecine est allé puiser dans l’histoire antique, celle de Jules César pour illustrer «le drame humain dont il fait l’objet». Il s’agit notamment du coup fatal que Brutus, fils adoptif de l’empereur à vie de Rome lui porta en plein Senat accomplissant avec de nombreux conspirateurs, un complot contre sa personne. L’histoire est connue, César succombât à ses blessures et Brutus rentrera dans la légende pour son parricide.
Titus Edzoa n’a pas succombé à ses blessures. Et ne prétend pas être César, décrit comme un des plus célèbres tyrans de l’histoire de l’humanité. Mais il voit en l’acte de trahison de Brutus, une analogie symbolique qui résume l’accusation qu’avait faite contre lui, son ex-secrétaire particulier à ses fonctions respectives de ministre chargé de mission à la présidence de la République ; de ministre de l’Enseignement supérieur et de Sgpr, son fils adoptif en somme. Car, c’est partant de la seule accusation de ce fils, que Titus Edzoa mais aussi Michel Thierry Atangana ont été inculpés en 1997 pour «trafic d’influence» sur les dirigeants de la société nationale de raffinage (Sonara) en vue du déblocage de 400 millions FCFA consécutif au marché d’extension de ladite raffinerie.
Or, devant le même tribunal et le précédant dans le box des témoins au cours d’audiences antérieures à celle de ce 21 mars 2012, Dieudonné Mapouna affirmait que «les propos tenus en 1997 [lesquels chargeaient Edzoa et Atangana devant le procureur, ndlr] étaient infondés et n’étaient que le fruit des pressions». En d’autres termes, qu’il n’avait vécu ou n’avait jamais été au centre d’un trafic d’influence exercé sur la Sonara par Edzoa et Atangana comme allégué autrefois. En conclusion, qu’il n’existe aucune preuve de cette infraction.
Conspiration
Bien Plus, Titus Edzoa déplore quelque peu devant le tribunal et la galerie qui héberge l’assistance «jamais, même du bout des lèvres des excuses, fussent-elles velléitaires si elles ne peuvent être sincères ou formelles» n’aient été faites. «Mais des excuses de qui»? A-t-on murmuré aussitôt dans l’assistance. Certainement celles de tous les «sénateurs» qui ont ourdi la conspiration avec Brutus. C'est-à-dire dans une vision plus contemporaine, celle de Mapouna : Brutus de notre ère et celle du parquet appuyée par l’Etat du Cameroun : représentant les «sénateurs» de notre époque. Mais le temps de cette discussion à voix basse dans la galerie de la salle d’audience, Titus Edzoa tranche que ces excuses importent peu. Puisque «Tout a déjà été consommé, [faisant allusion à ses quinze ans de prison]».
Aussi comme César entaillé par des coups de poignard, Titus Edzoa réussit par la force des choses à «dévisager ses adversaires, [Tous les acteurs de la fameuse affaire du rouleau compresseurs, ndlr]» mais principalement Brutus à qui il dira la mort dans l’âme : «tu quoque mi fili, [Toi aussi étais du complot mon fils!, ndlr]».
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
L’ex secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), accusé de tentative de détournement de deniers publics en coaction avec Michel Thierry Atangana et de trafic d’influence, a comparu devant le tribunal de grande instance de Yaoundé, centre administratif. Son ex secrétaire particulier, un fils adoptif qui a trahi son père.
Paradoxe. L’image d’un Dieudonné Mapouna cirant le siège de Titus Edzoa avant de l’y installer ce 21 mars 2012 dans le box des accusés que les deux partagent avec deux autres coaccusés dans le cadre de la nouvelle affaire Edzoa/Atangana tranche avec le prologue de la déposition l’ex-Sgpr faite quelques minutes après comme témoin de sa propre défense. Tant l’agrégé de médecine est allé puiser dans l’histoire antique, celle de Jules César pour illustrer «le drame humain dont il fait l’objet». Il s’agit notamment du coup fatal que Brutus, fils adoptif de l’empereur à vie de Rome lui porta en plein Senat accomplissant avec de nombreux conspirateurs, un complot contre sa personne. L’histoire est connue, César succombât à ses blessures et Brutus rentrera dans la légende pour son parricide.
Titus Edzoa n’a pas succombé à ses blessures. Et ne prétend pas être César, décrit comme un des plus célèbres tyrans de l’histoire de l’humanité. Mais il voit en l’acte de trahison de Brutus, une analogie symbolique qui résume l’accusation qu’avait faite contre lui, son ex-secrétaire particulier à ses fonctions respectives de ministre chargé de mission à la présidence de la République ; de ministre de l’Enseignement supérieur et de Sgpr, son fils adoptif en somme. Car, c’est partant de la seule accusation de ce fils, que Titus Edzoa mais aussi Michel Thierry Atangana ont été inculpés en 1997 pour «trafic d’influence» sur les dirigeants de la société nationale de raffinage (Sonara) en vue du déblocage de 400 millions FCFA consécutif au marché d’extension de ladite raffinerie.
Or, devant le même tribunal et le précédant dans le box des témoins au cours d’audiences antérieures à celle de ce 21 mars 2012, Dieudonné Mapouna affirmait que «les propos tenus en 1997 [lesquels chargeaient Edzoa et Atangana devant le procureur, ndlr] étaient infondés et n’étaient que le fruit des pressions». En d’autres termes, qu’il n’avait vécu ou n’avait jamais été au centre d’un trafic d’influence exercé sur la Sonara par Edzoa et Atangana comme allégué autrefois. En conclusion, qu’il n’existe aucune preuve de cette infraction.
Conspiration
Bien Plus, Titus Edzoa déplore quelque peu devant le tribunal et la galerie qui héberge l’assistance «jamais, même du bout des lèvres des excuses, fussent-elles velléitaires si elles ne peuvent être sincères ou formelles» n’aient été faites. «Mais des excuses de qui»? A-t-on murmuré aussitôt dans l’assistance. Certainement celles de tous les «sénateurs» qui ont ourdi la conspiration avec Brutus. C'est-à-dire dans une vision plus contemporaine, celle de Mapouna : Brutus de notre ère et celle du parquet appuyée par l’Etat du Cameroun : représentant les «sénateurs» de notre époque. Mais le temps de cette discussion à voix basse dans la galerie de la salle d’audience, Titus Edzoa tranche que ces excuses importent peu. Puisque «Tout a déjà été consommé, [faisant allusion à ses quinze ans de prison]».
Aussi comme César entaillé par des coups de poignard, Titus Edzoa réussit par la force des choses à «dévisager ses adversaires, [Tous les acteurs de la fameuse affaire du rouleau compresseurs, ndlr]» mais principalement Brutus à qui il dira la mort dans l’âme : «tu quoque mi fili, [Toi aussi étais du complot mon fils!, ndlr]».