L’éducation nationale camerounaise est forcément à l’image de son développement ou mieux de son sous-développement ; mais étant un secteur sensible de part sa vocation intrinsèque de formateur de l’avenir du pays, il est précisément le maillon faible là où il aurait dû être l’enfant chéri ! Mis en jachère par l’Etat son créateur, agit par un personnel inspirant plutôt méfiance et fréquentée par parents et élèves impotents, l’éducation nationale a viré au rouge !
Instruction calamiteuse !
L’instruction calamiteuse, c’est, au-delà de la pertinence même du savoir enseigné et de comment est-il enseigné, l’ensemble des défauts de l’éducation nationale, que ce soit le système, l’intelligence livresque ou le cadre social parental, qui influencent directement la qualité, la perspicacité et la subtilité de sa science et qui la déroutent de sa finalité, celle de l’acquisition des connaissances par les élèves.
Tout commence, il est vrai, à la base : au Minedub, les choix d’avance sont discutables, et in fine, bonne frange des écoliers envoyés pour le secondaire sont des ignorants finis ! Toutes les difficultés sont leurs que ce soit en grammaire, orthographe ou arithmétique. Bien entendu, tous les élèves ne sont pas concernés, mais il suffit de prendre le cahier d’un enfant pour s’en convaincre que c’est plus que l’écrasante majorité! Nombre d’établissements secondaires recrutent pour avoir plutôt le chiffre qui va influer les caisses de l’APEE c’est-à-dire la quantité des élèves que l’élite intellectuelle à savoir la qualité. Du coup, il passe au niveau supérieur un élève qui ne mérite pas et qu’enfin la diplomation va certifier !
Le corps du métier ou les savants enseignants dispose d’une science qu’il faut de l’intelligence pour distiller aux élèves. Chose qui conduit à une question : y’a-t-il de l’intelligence dans le recrutement des enseignants ? A priori, la réponse est positive, mais dans un environnement cancérisé de tribalisme, de corruption et de favoritisme, où une simple décision ministérielle rend quiconque enseignant d’Etat, légion sont ceux qui sont entrés par la fenêtre dans l’éducation nationale et du coup y passent une sinécure royale !
Et ce n’est pas le contenu livresque qui fait ses preuves irréfutables, bien qu’on ne puisse pas trop lui en vouloir, il n’est pas saint ! Mais le démon, c’est la symbiose et la miscibilité des matières enseignées qui sont au programme : pourquoi les cours de SVT et de Chimie s’arrêtent-ils subitement en PA si c’était important d’avoir continué à l’enseigner depuis la Seconde ? Quelle est la pertinence de l’Histoire –Géographie pour une couturière ? Faut-il vraiment de la Physique-Chimie pour comptabiliser ? Sinon, pourquoi un seul cours d’Agriculture ou d’élevage n’a jamais été enseigné nulle part ? Est-ce vraiment raisonnable en zone équatoriale que notre école ne nous serve pas à utiliser notre environnement? Les questions, on en poserait en milliards !
Diplomation de niaiserie !
Pour un enseignement bâclé voire débâclé, la diplomation subséquente est aussi logiquement catastrophique : les diplômes se donnent par pitié aux parents, élèves, enseignants et l’Etat lui-même afin de sauver la face de tout le monde face à la honte d’un fort taux d’échec devant réellement sanctionner les examens officiels ! Les uns, il est vrai, le passe haut la main, mais le diplôme camerounais, c’est en général un moyen de cacher la poubelle du système scolaire échouant ou même échoué , où avec des délibérations notoires à 6/20 pour certains diplômes , en tout cas, en dessous du seuil minimal de 10/20. Il est donné à l’élève un parchemin pour le rendre content d’être aller à l’école( sans matériel didactique) que l’Etat( sans y mettre les moyens) a crée et les parents (pauvres) ont payés pour que des enseignants (dans des mauvaises conditions ) distillent les leçons ! Il s’agit là d’un rectangle mafieux Etat-parent-élève-professeurs qui fonctionne à merveille et chacun y tire son compte au bout du désordre total: l’un se frotte les mains d’avoir délivré des diplômes, l’autre jubile de l’avoir obtenu, l’enseignant est satisfait du devoir accompli et les parents fiers des enfants ! Quoi demander d’autre alors ?
La diplomation de niaiserie découle donc de la conjonction des défauts existentiels dans le comment le savoir est-il enseigné, elle sanctionne les études en incluant une plus grosse part aux aspects négatifs ayant nuit au bon fonctionnement de l’école qu’aux valeurs positives .
A ce niveau, une opération de sauvetage est mise sur pied afin de pouvoir déclarer qu’en définitive il y a eu école et que certains ont tiré leurs épingles du jeu ! L’an dernier, une simulation de délibération en vrais résultats dans un lycée de la république avait donné un nombre d’admis égale à 10 sur 400 au BEPC ! Chose inacceptable par les belligérants car ceci jette l’opprobre sur tout le monde dans ce secteur, et du coup, tout est mis en œuvre pour éviter la honte : un tripatouillage en tout genre est mis sur pied par le certificateur pour fabriquer de toutes pièces les résultats convenables aux parties en présence. Tantôt, il faut avoir 8/20 à l’examen officiel puis 9/20 dans le livret scolaire et la moyenne dans les matières de base sans avoir eu 0/20 en travail manuel au cours de l’année scolaire, tantôt tel ou autre critère est argué pour faire passer le plus des élèves !
A la diplomation, le ridicule tue donc, ce qui motive les acteurs à tout faire pour éviter une insulte à l’intelligence de l’éducation nationale en affichant des résultats intéressés qui satisfont leur monde.