Education : L’Addec juge les droits universitaires «illégaux»
Education : L’Addec juge les droits universitaires «illégaux»
Cette association des étudiants réfute ces frais qui vont jusqu’à
600.000 Fcfa dans certaines filières professionnelles des établissements
publics.
Il était question pour le bureau de l’Association de
défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec) de renouer avec sa
base de Douala. Toute la journée de samedi dernier, ils se sont
retrouvés et ont débattu autour du thème, «la gouvernance universitaire
face au défi du progrès ». Il était donc question pour eux de débattre
du système universitaire autour des thèmes qui traitent du rôle de
l’étudiant dans la gouvernance universitaire, des droits universitaires
illégaux comme entrave à la bonne gouvernance et des contours du concept
contemporain de la gouvernance universitaire. Un thème qui se justifie,
d’après Hervé Nzouabet, par les manquements constatés dans les
enseignements et le système universitaire.
L’Addec dénonce la
disparité dans le paiement des frais universitaires dans certaines
universités. Particulièrement à Douala et à Yaoundé. Le paiement de
50.000Fcfa de droit universitaire ne s’applique donc pas partout. «Nous
dénonçons le fait que dans certaines universités, on crée des cellules
où on administre des frais universitaires élevés», dénonce Hervé
Nzouabet. A en croire le président de l’Addec, Il faut savoir que le
décret présidentiel de 1996 fixe le montant de paiement des droits
universitaires à 50.000 Fcfa. «Il ne revient pas à un conseil
d’université ou à un ministre d’administrer de nouveaux prix au delà de
ce montant », précise t-il.
Les défenseurs des droits des
étudiants citent entre autres certaines facultés de l’université de
Douala et des filières professionnelles des universités d’Etat dont les
frais universitaires coûtent 600.000Fcfa. «Nous dénonçons de façon
active ces droits illégaux. Les prochains jours, nous descendrons sur le
terrain, en dénonçant ces responsables, en créant le rapport de force
qu’il faut. Cette pratique est devenue extrêmement courante à Douala où
il y a énormément d’écoles et de facultés », annonce t-il.
Bob
Ngamoe, un des panélistes par ailleurs promoteur du Groupe universitaire
Isma, quant à lui est clair. «Le système universitaire camerounais
souffre de la mal gouvernance universitaire. Ces gens qui dirigent ces
universités n’ont aucun projet, aucune ambition pour ces universités, ce
d’autant plus qu’ils ne se sentent pas concernés », s’offusque Bob
Ngamoe. Pour ce dernier, il ne s’agit pas «d’ingurgiter » les grandes
théories qui ont marqué l’histoire des autres pays. «Dans un tel
système, on ne peut aboutir à rien du tout. Ce type de gouvernance ne
peut pas permettre aux camerounais d’éclore leur géni », poursuit-il.
Pour le promoteur de Isma, cela est dû au fait que des gens qui sont
nommés mettent des années à un poste et ne rendent compte de leur
gestion à personne. «On devrait dire aux Camerounais de voter les
patrons des universités. Ainsi au moins, ils devront rendre des comptes
et en cas de mauvaise gestion, ne pas voir leur mandat renouvelé »,
propose t-il.
Blaise Djouokep