Education-Co: Des fondateurs d'établissements scolaires analphabètes bientôt hors course
YAOUNDÉ - 05 Avril 2012
© Gaby Noé (Liberation Plus) | Correspondance
© Gaby Noé (Liberation Plus) | Correspondance
Les
revers du libéralisme ne manquent pas de faire valoir leurs effets
pervers, dans notre système éducatif où aura pris place une floraison
d'opérateurs plus ou moins avertis de l'importance que revêt ce pan
déterminant dans la formation des jeunes. C'est du moins ce qui
transparaît dans la compétition frénétique à laquelle se livrent nombre
des acteurs dans ce domaine.
S'il y a des secteurs névralgiques qui
relèveraient raisonnablement du domaine de souveraineté nationale,
c'est bien ceux de l'éducation et de la santé qu'il s'agirait, de façon
prioritaire et indiscutable. Seulement, le libéralisme à outrance aura
consacré le procédé des intrusions massives dans tous les milieux
socioprofessionnels de notre pays, de manière telle qu'il n'est
nullement étonnant de voir un rempailleur se prévaloir des attributs
d'un pilote de ligne, métier dont il ne se soucierait nullement de
s'adjuger les pré requis, en l'absence de toute vocation. La
déliquescence ainsi induite dans tous les corps professionnels
infligerait à coup sûr d'interminables cauchemars à qui s'inquiéterait
un tant soit peu, de l'avenir académique de nos tous petits.
Une activité commerciale
Tout commence dès la base, avec la pléthore d'établissements scolaires, de la maternelle aux universités. L'on y observe alors de quasi analphabètes, incapables de conjuguer le verbe être au présent de l'indicatif sans se tromper autant de fois qu'il butent sur les prénoms personnels, se gondolant de leur titre de fondateur d'établissements scolaires. Il s'agirait pour ceux-ci d'une activité commerciale, donc hautement lucrative et extraordinairement rentable. La possession du capital aidant, nos usurpateurs au fond feront construire quelques bâtiments en guise de salles de classes. Un tableau noir collé sur le mur en sus de quelques tables-bancs et le tour est joué. La prochaine rentrée scolaire sera fructueuse, le portefeuille frétillant, sans avoir une moindre idée de ce que signifie la syllabe, encore moins la gestion d'un établissement scolaire. Seule compte alors pour eux, la perspective de se faire un nom, en sus des billets de banque.
Dépréciation des manuels scolaires
Pourtant, la création d'établissement scolaire se devrait d'être assortie des exigences de fond et non de simples formalités administratives et infrastructurelles, le domaine relevant en toute exclusivité de la compétence des pouvoirs publics. Mais notre Gouvernement inutilement réactionnaire, s'accommode bien du mercantilisme ambiant dans cet univers dans lequel il aura largement fait étalage de son incapacité à promouvoir une instruction de qualité appréciable à ses jeunes. L'on pensait que le drame survenu au lieu-dit Warda à Yaoundé qui, en 1988, avait vu d'innombrables vies emportées lors d'une secousse d'un bâtiment scolaire abritant de milliers d'élèves, aurait eu pour effet d'instaurer des mesures draconiennes préalables à cette activité. Que non. Dans les marécages des sous quartiers, l'on trouve encore ces semblants d'écoles, où très souvent les enfants sont assieds par terre, écrivant sur les genoux, en pleine ville de Yaoundé.
Le comble de l'infamie dans ce sillage se situe dans la dépréciation des manuels scolaires. Des inspecteurs pédagogiques se rongent les pouces dans les ministères des enseignements secondaires, de l'Education de base, et de l'Enseignement supérieur, privés des moyens de contrôle sur les méthodes de délivrances des connaissances aux jeunes et se voyant carrément renvoyés dans leurs plantations, alors qu'ils justifient d'un salaire pour ce faire. Il leur était également dévolue jadis la noble tâche d'opérer le choix des manuels utilisables en milieux scolaires, du temps où l'Etat du Cameroun affichait le souci d'une formation efficiente de sa jeunesse. Il est ainsi froissant de constater que ce sont ceux-là même qui avaient jadis bénéficié de tels privilèges, qui s'obstinent à détruire les valeureux programmes qui leur auront permis de se hisser sur les firmaments où ils se trouvent en ce moment, non pour construire, mais plutôt pour détruire l'avenir d'un pays qui leur aura tout donné.
Vulgarisation de la corruption dans le choix des manuels
Pour leur part, les Ministres des Enseignement secondaires et de l'Education de base se contentent tout simplement de balancer des appels d'offres à qui mieux, à l'effet de proposer des manuels susceptibles d'être exploités dans le cadre de la formation académique de la jeunesse. Cette délirante méthode aurait pour conséquence la vulgarisation de la corruption dans le choix des manuels scolaires. Il suffirait dès lors que l'on dispose de quelques accointances avec tel Ministre de l'une des deux institutions, pour confectionner un brouillon sans valeur didactique appropriée, qu'on le propose ensuite à son ami, pour se voir attribué la part du marché. L'amère conséquence en est qu'à ce jour, tout parent qui ne s'investit pas personnellement dans l'instruction scolaire de son enfant peut valablement s'autoproclamer déficitaire sur ce plan.
Quand l'analphabétisme devient galopant
Plus alarmante est le cas de nos agriculteurs qui pour la plupart ne savent ni lire ni écrire. Une situation pathétique qui condamne définitivement leurs enfants à l'analphabétisme le plus absolu, pendant que les nantis s'offrent les meilleurs établissements auxquels ils joignent les meilleurs manuels scolaires, pour l'immonde perpétuation de la ségrégation des classes.
Toutefois, quand le taux d'analphabétisme devient galopant, l'on peut, logiquement craindre de se faire dévorer un jour par les parias de la société que l'on se sera évertué à fabriquer par égoïsme et méchanceté car, il y a un retour d'ascenseur à tout.
Une activité commerciale
Tout commence dès la base, avec la pléthore d'établissements scolaires, de la maternelle aux universités. L'on y observe alors de quasi analphabètes, incapables de conjuguer le verbe être au présent de l'indicatif sans se tromper autant de fois qu'il butent sur les prénoms personnels, se gondolant de leur titre de fondateur d'établissements scolaires. Il s'agirait pour ceux-ci d'une activité commerciale, donc hautement lucrative et extraordinairement rentable. La possession du capital aidant, nos usurpateurs au fond feront construire quelques bâtiments en guise de salles de classes. Un tableau noir collé sur le mur en sus de quelques tables-bancs et le tour est joué. La prochaine rentrée scolaire sera fructueuse, le portefeuille frétillant, sans avoir une moindre idée de ce que signifie la syllabe, encore moins la gestion d'un établissement scolaire. Seule compte alors pour eux, la perspective de se faire un nom, en sus des billets de banque.
Dépréciation des manuels scolaires
Pourtant, la création d'établissement scolaire se devrait d'être assortie des exigences de fond et non de simples formalités administratives et infrastructurelles, le domaine relevant en toute exclusivité de la compétence des pouvoirs publics. Mais notre Gouvernement inutilement réactionnaire, s'accommode bien du mercantilisme ambiant dans cet univers dans lequel il aura largement fait étalage de son incapacité à promouvoir une instruction de qualité appréciable à ses jeunes. L'on pensait que le drame survenu au lieu-dit Warda à Yaoundé qui, en 1988, avait vu d'innombrables vies emportées lors d'une secousse d'un bâtiment scolaire abritant de milliers d'élèves, aurait eu pour effet d'instaurer des mesures draconiennes préalables à cette activité. Que non. Dans les marécages des sous quartiers, l'on trouve encore ces semblants d'écoles, où très souvent les enfants sont assieds par terre, écrivant sur les genoux, en pleine ville de Yaoundé.
Le comble de l'infamie dans ce sillage se situe dans la dépréciation des manuels scolaires. Des inspecteurs pédagogiques se rongent les pouces dans les ministères des enseignements secondaires, de l'Education de base, et de l'Enseignement supérieur, privés des moyens de contrôle sur les méthodes de délivrances des connaissances aux jeunes et se voyant carrément renvoyés dans leurs plantations, alors qu'ils justifient d'un salaire pour ce faire. Il leur était également dévolue jadis la noble tâche d'opérer le choix des manuels utilisables en milieux scolaires, du temps où l'Etat du Cameroun affichait le souci d'une formation efficiente de sa jeunesse. Il est ainsi froissant de constater que ce sont ceux-là même qui avaient jadis bénéficié de tels privilèges, qui s'obstinent à détruire les valeureux programmes qui leur auront permis de se hisser sur les firmaments où ils se trouvent en ce moment, non pour construire, mais plutôt pour détruire l'avenir d'un pays qui leur aura tout donné.
Vulgarisation de la corruption dans le choix des manuels
Pour leur part, les Ministres des Enseignement secondaires et de l'Education de base se contentent tout simplement de balancer des appels d'offres à qui mieux, à l'effet de proposer des manuels susceptibles d'être exploités dans le cadre de la formation académique de la jeunesse. Cette délirante méthode aurait pour conséquence la vulgarisation de la corruption dans le choix des manuels scolaires. Il suffirait dès lors que l'on dispose de quelques accointances avec tel Ministre de l'une des deux institutions, pour confectionner un brouillon sans valeur didactique appropriée, qu'on le propose ensuite à son ami, pour se voir attribué la part du marché. L'amère conséquence en est qu'à ce jour, tout parent qui ne s'investit pas personnellement dans l'instruction scolaire de son enfant peut valablement s'autoproclamer déficitaire sur ce plan.
Quand l'analphabétisme devient galopant
Plus alarmante est le cas de nos agriculteurs qui pour la plupart ne savent ni lire ni écrire. Une situation pathétique qui condamne définitivement leurs enfants à l'analphabétisme le plus absolu, pendant que les nantis s'offrent les meilleurs établissements auxquels ils joignent les meilleurs manuels scolaires, pour l'immonde perpétuation de la ségrégation des classes.
Toutefois, quand le taux d'analphabétisme devient galopant, l'on peut, logiquement craindre de se faire dévorer un jour par les parias de la société que l'on se sera évertué à fabriquer par égoïsme et méchanceté car, il y a un retour d'ascenseur à tout.