Edgar Alain Mebe Ngo'o, Ministre de la Défense: "Nous infligeons de lourdes pertes à Boko Haram"
YAOUNDE - 25 AOUT 2014
© D. W. | L'Oeil du Sahel
Ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense
Quel bilan faites-vous de votre tournée d'installation dans le Nord et l'Extrême-Nord?
Je tiens tout d'abord à préciser que nous n'avons pas encore bouclé l'intégralité de la tournée d'installations, puisqu'il y a des responsables qui ont été nommés dans la région du Sud-Ouest. Mais pour ce qui concerne la partie septentrionale de notre pays, nous avons fait le tour à l'exception de l'Adamaoua. Je crois pouvoir dire que le bilan de cette tournée est largement positif. Je dois à cet effet rappeler que le président de la République m'a assigné pour mission de procéder à l'installation des responsables nouvellement nommés, suite à la décision qu'il a prise de réorganiser notre dispositif de défense. Donc à Garoua, procéder à l'installation du nouveau commandant de la 3e Région militaire interarmées, le colonel Djonkep Frédéric. Je suis venu à Maroua. C'était un peu spécifique, parce que le président de la République a créé la 4e région militaire interarmées qui est la grande innovation de ce mouvement. J'ai égaleraient procédé à l'installation du tout premier commandant de la 4e région militaire interarmées, en la personne du colonel Kodji Jacob.
Dans la foulée, j'ai installé le commandant de la 4e région de gendarmerie, le colonel Massokano. Et puis je me suis rendu dans le Logone et Chari, où également, une grande innovation est intervenue avec la création de la 41e Brigade d'infanterie motorisée, et sa délocalisation à Kousseri. J'ai présidé d'importantes séances de travail avec les, autorités administratives, avec les forces vives, et d'une manière particulières j'ai eu des échanges édifiants avec les officiers. J'ai eu des causeries morales avec les sous-officiers, les militaires de rang, et j'ai pu rencontrer diverses personnalités.
Ce dont je me félicite surtout, c'est que l'état d'esprit et le moral des troupes sont renforcés et partout où nous sommes passés, nous avons laissé des militaires engagés et déterminés à exécuter leurs missions.
Quelle est la situation de la lutte contre Boko Haram ?
Nos compatriotes doivent savoir que la guerre contre Boko Haram est une guerre à caractère asymétrique, dans la mesure où l'armée camerounaise n'est pas face à une autre armée. Nous luttons contre une nébuleuse, une secte qui fait plus dans les opérations de terrorisme. Boko Haram évolue préférentiellement le long de notre frontière commune. Ils font des assauts armés dans notre territoire et en quelques minutes, ils regagnent leur base arrière qui se trouve au Nigeria.
Depuis le 17 mai, le président de la République a déclaré la guerre. Vous avez-vous-même été témoin du grand redéploiement en hommes et en matériels dont la partie septentrionale de notre pays fait l'objet. Vous avez également vu que nous avons engrangé des victoires éclatantes face à Boko Haram. Maintenant, il faut savoir que nous sommes en guerre. Nous leur infligeons de lourdes pertes, mais eux aussi peuvent nous créer des revers. Encore que, dans ce que nous considérons comme revers, en réalité, à Kolofata, à Bargaram, nous leur avons infligé de très lourdes pertes. Il y a des témoins qui ont assisté à des enterrements massifs du côté du Nigeria que Boko Haram a procédés après ces attaques. Nous pensons que nous aurons finalement le dessus, car je voudrai vous rappeler ceci: il ne faudrait pas que les Camerounais soient amnésiques. Nous avions il y a quelques années, ?? le problème des coupeurs de route dans la partie septentrionale. Nous avions par jour quatre à cinq attaques. Le président de la République a pris l'engagement et ce phénomène a été réduit à sa plus simple expression. Nous avons eu le phénomène de la piraterie maritime dans la péninsule de Bakassi. Il vous souvient que là aussi, il ne se passait pas un jour sans que des bateaux soient attaqués, sans que des personnes soient prises en otage. Ce phénomène est aujourd'hui éradiqué et oublié. Nous avons eu, et ce problème a fait le tour du monde entier, le phénomène de braconnage transfrontalier, principalement dans les aires protégées, et en particulier dans le parc national de Bouba Ndjida. Des gens lourdement armés venaient du Soudan, de partout, et venaient s'attaquer à nos éléphants. Là aussi, le problème a été éradiqué. Si ces menaces ont été éradiquées, ce n'est pas parce qu'elles ont disparu, mais c'est parce que nos forces de défense font efficacement leur travail. De la même manière, nous avons reçu du chef de l'Etat, chef des armées, la mission d'éradiquer les manifestations de Boko Haram, tout au moins celles qui prévalent en territoire camerounais. Parce que Boko haram est un phénomène qui prend son essence au Nigeria, et nous ne sommes qu'une victime collatérale. Je puis Vous donner l'assurance: à l'issue de la tournée que je viens d'effectuer sur le terrain, les militaires sont déterminés, ils sont engagés, les reformes substantielles et pertinentes ont été faites, ce phénomène sera éradiqué. Nous continuons à relayer l'appel du président de la République pour que les populations elles-mêmes coopèrent. Tout se passe à la frontière. Nos frontières sont essentiellement poreuses. Ça veut dire qu'il n y a pas de matérialisation physique, et la frontière est longue: plus de 1700 km.
Quid du soutien de la population?
Je l'ai dit et je le répète, et je le confirme. Ce qui se passe dans les frontières, en plus de cette porosité endémique, il y a les affinités sociologiques de part et d'autre de la frontière. Les populations du côté camerounais sont parentés aux populations du côté du Nigeria. Dans la plupart des cas, elles parlent la même langue, elles ont les mêmes obédiences religieuses. Et finalement ces affinités peuvent même créer des complicités qui s'avèrent plus fortes que le sentiment national. Pour éradiquer Boko Haram, il faut que les populations elles-mêmes dénoncent qui parmi elles est de Boko Haram. Et cela va faciliter la tâche des forces de défense. Pour me résumer, les forces sont en ordre de bataille. D'ailleurs les populations coopèrent déjà de manière franche, mais nous devons aller plus loin dans cette coopération.
© D. W. | L'Oeil du Sahel
Ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense
Je tiens tout d'abord à préciser que nous n'avons pas encore bouclé l'intégralité de la tournée d'installations, puisqu'il y a des responsables qui ont été nommés dans la région du Sud-Ouest. Mais pour ce qui concerne la partie septentrionale de notre pays, nous avons fait le tour à l'exception de l'Adamaoua. Je crois pouvoir dire que le bilan de cette tournée est largement positif. Je dois à cet effet rappeler que le président de la République m'a assigné pour mission de procéder à l'installation des responsables nouvellement nommés, suite à la décision qu'il a prise de réorganiser notre dispositif de défense. Donc à Garoua, procéder à l'installation du nouveau commandant de la 3e Région militaire interarmées, le colonel Djonkep Frédéric. Je suis venu à Maroua. C'était un peu spécifique, parce que le président de la République a créé la 4e région militaire interarmées qui est la grande innovation de ce mouvement. J'ai égaleraient procédé à l'installation du tout premier commandant de la 4e région militaire interarmées, en la personne du colonel Kodji Jacob.
Dans la foulée, j'ai installé le commandant de la 4e région de gendarmerie, le colonel Massokano. Et puis je me suis rendu dans le Logone et Chari, où également, une grande innovation est intervenue avec la création de la 41e Brigade d'infanterie motorisée, et sa délocalisation à Kousseri. J'ai présidé d'importantes séances de travail avec les, autorités administratives, avec les forces vives, et d'une manière particulières j'ai eu des échanges édifiants avec les officiers. J'ai eu des causeries morales avec les sous-officiers, les militaires de rang, et j'ai pu rencontrer diverses personnalités.
Ce dont je me félicite surtout, c'est que l'état d'esprit et le moral des troupes sont renforcés et partout où nous sommes passés, nous avons laissé des militaires engagés et déterminés à exécuter leurs missions.
Quelle est la situation de la lutte contre Boko Haram ?
Nos compatriotes doivent savoir que la guerre contre Boko Haram est une guerre à caractère asymétrique, dans la mesure où l'armée camerounaise n'est pas face à une autre armée. Nous luttons contre une nébuleuse, une secte qui fait plus dans les opérations de terrorisme. Boko Haram évolue préférentiellement le long de notre frontière commune. Ils font des assauts armés dans notre territoire et en quelques minutes, ils regagnent leur base arrière qui se trouve au Nigeria.
Depuis le 17 mai, le président de la République a déclaré la guerre. Vous avez-vous-même été témoin du grand redéploiement en hommes et en matériels dont la partie septentrionale de notre pays fait l'objet. Vous avez également vu que nous avons engrangé des victoires éclatantes face à Boko Haram. Maintenant, il faut savoir que nous sommes en guerre. Nous leur infligeons de lourdes pertes, mais eux aussi peuvent nous créer des revers. Encore que, dans ce que nous considérons comme revers, en réalité, à Kolofata, à Bargaram, nous leur avons infligé de très lourdes pertes. Il y a des témoins qui ont assisté à des enterrements massifs du côté du Nigeria que Boko Haram a procédés après ces attaques. Nous pensons que nous aurons finalement le dessus, car je voudrai vous rappeler ceci: il ne faudrait pas que les Camerounais soient amnésiques. Nous avions il y a quelques années, ?? le problème des coupeurs de route dans la partie septentrionale. Nous avions par jour quatre à cinq attaques. Le président de la République a pris l'engagement et ce phénomène a été réduit à sa plus simple expression. Nous avons eu le phénomène de la piraterie maritime dans la péninsule de Bakassi. Il vous souvient que là aussi, il ne se passait pas un jour sans que des bateaux soient attaqués, sans que des personnes soient prises en otage. Ce phénomène est aujourd'hui éradiqué et oublié. Nous avons eu, et ce problème a fait le tour du monde entier, le phénomène de braconnage transfrontalier, principalement dans les aires protégées, et en particulier dans le parc national de Bouba Ndjida. Des gens lourdement armés venaient du Soudan, de partout, et venaient s'attaquer à nos éléphants. Là aussi, le problème a été éradiqué. Si ces menaces ont été éradiquées, ce n'est pas parce qu'elles ont disparu, mais c'est parce que nos forces de défense font efficacement leur travail. De la même manière, nous avons reçu du chef de l'Etat, chef des armées, la mission d'éradiquer les manifestations de Boko Haram, tout au moins celles qui prévalent en territoire camerounais. Parce que Boko haram est un phénomène qui prend son essence au Nigeria, et nous ne sommes qu'une victime collatérale. Je puis Vous donner l'assurance: à l'issue de la tournée que je viens d'effectuer sur le terrain, les militaires sont déterminés, ils sont engagés, les reformes substantielles et pertinentes ont été faites, ce phénomène sera éradiqué. Nous continuons à relayer l'appel du président de la République pour que les populations elles-mêmes coopèrent. Tout se passe à la frontière. Nos frontières sont essentiellement poreuses. Ça veut dire qu'il n y a pas de matérialisation physique, et la frontière est longue: plus de 1700 km.
Quid du soutien de la population?
Je l'ai dit et je le répète, et je le confirme. Ce qui se passe dans les frontières, en plus de cette porosité endémique, il y a les affinités sociologiques de part et d'autre de la frontière. Les populations du côté camerounais sont parentés aux populations du côté du Nigeria. Dans la plupart des cas, elles parlent la même langue, elles ont les mêmes obédiences religieuses. Et finalement ces affinités peuvent même créer des complicités qui s'avèrent plus fortes que le sentiment national. Pour éradiquer Boko Haram, il faut que les populations elles-mêmes dénoncent qui parmi elles est de Boko Haram. Et cela va faciliter la tâche des forces de défense. Pour me résumer, les forces sont en ordre de bataille. D'ailleurs les populations coopèrent déjà de manière franche, mais nous devons aller plus loin dans cette coopération.