La bonne volonté des enseignants et élèves de cet établissement primaire à cycle complet créé en 2010, ne suffisent pas.

sur le tronçon bitumé Maroua Mokolo, à égale distance entre les deux villes (79 kilomètres), se trouve l’école publique bilingue de Moho , arrondissement de Mokolo, département du Mayo Tsanaga  dans la région de l’extrême-Nord. C’est une école primaire à cycle complet créée en 2010. Mais le décor et l’environnement dans lesquels les élèves suivent les cours ressemblent à ceux du moyen âge. Seule une salle de classe vient trahir l’infortune qui caractérise cet établissement scolaire.

Tout à côté, un bâtiment de deux salles de classe gracieusement offert par la commune de Mokolo est encore en construction. Ce sont en tout 326 élèves qui, sous l’arbre ou sous un hangar de fortune, écoutent assidument leurs enseignants dispenser les cours en anglais. Pendant que ceux des cours moyens 1 et 2 peuvent goûter aux délices d’un table-bancs, ceux des autres niveaux se contentent de poser les fesses sur un parpaing ou un caillou. Mais à observer l’ambiance des cours, on perçoit vite que les enfants sont enthousiastes. Les enseignants aussi. Les quatre instituteurs dont deux femmes, tous originaires de la région du Nord-Ouest ont le cœur à l’ouvrage.

Mais ce sont les infrastructures qui manquent le plus. Le directeur, Masabu  Ernest Jaman explique: «nous couplons la Sil et le cours préparatoire, les cours élémentaires 1 et 2. Les cours moyens 1 et 2 sont séparés. Tout ceci afin de palier au problème de salle et d’enseignants. La seule salle que vous voyez là a été construite par la population et tôlée par la commune. Malgré l’enthousiasme des enseignants qui viennent de loin et surtout l’engouement des élèves, nous ne sommes pas abrités.

 

Quand il pleut, on est obligé de rassembler les élèves dans la seule salle de classe, nous les occupons en chantant jusqu’à la fin des classes. Nous manquons du matériel didactique, d’enseignants et des tables bancs. Malgré la bonne volonté de la commune et de l’association des parents d’élèves qui nous appuient de temps en temps, on continue de souffrir », déplore le chef d’établissement.

«C’est vrai que nous sommes enthousiastes mais il faut que le ministère (Minedub Ndlr) se penche sur un cas sérieux, celui de notre affectation. Nous avons déjà fait plus de 10 ans sur place sans être affecté. Alors que dans nos contrats, il était question de notre remobilisation après 5 ans», se plaint pour sa part Jude Anyong, directeur adjoint de l’école publique bilingue de Moho .