Échanges de tirs meurtriers lors de la marche pro-Ouattara / Le bilan des manifestations de jeudi grimpe à 20 morts
Échanges de tirs meurtriers lors de la marche pro-Ouattara / Le bilan des manifestations de jeudi grimpe à 20 morts
(Le Point 17/12/2010)
À l'appel du rival de Gbagbo, les manifestants cherchaient à se rendre à la radio-télévision RTI d'Abidjan.
Au moins onze personnes ont été tuées et près d'une trentaine blessées jeudi dans des affrontements en Côte d'Ivoire entre les partisans des deux rivaux à la fonction présidentielle, ont indiqué diverses sources. Selon Amnesty International, des tirs des forces de l'ordre à Abdijan ont fait au moins neuf tués dans les rangs des partisans d'Alassane Ouattara, qui conteste la légitimité du maintien à la présidence de Laurent Gbagbo.
Auparavant, un bilan provisoire de ces mêmes affrontements, recueilli par des journalistes de l'AFP auprès de témoins, avait fait état de six tués. Le porte-parole de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) Hamadoun Touré a indiqué que les violences avaient fait une vingtaine de blessés, et des témoins ont parlé de sept blessés dans d'autres affrontements dans la capitale politique Yammoussoukro.
Le siège de la RTI bouclé
Selon Amnesty, des manifestants "marchaient de différents endroits" d'Abidjan "pour tenter de prendre la radio-télévision d'État (...) quand les forces de sécurité ont ouvert le feu à bout portant". Citant "des témoins", Amnesty précise que six manifestants ont été tués dans le quartier d'Abobo et trois dans celui d'Adjamé (nord) par les Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles à Laurent Gbagbo.
Le camp d'Alassane Ouattara a fait état "d'une trentaine de morts et de 110 blessés", sans que ces chiffres puissent être confirmés de sources indépendantes. L'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui soutient Alassane Ouattara, a par ailleurs annoncé deux morts et un blessé dans ses rangs dans les combats contre les FDS à proximité de l'hôtel du Golf, qui abrite le QG d'Alassane Ouattara. Sollicité, le ministère de l'Intérieur du gouvernement Gbagbo n'a pas souhaité faire de déclaration. Les partisans d'Alassane Ouattara, reconnu président légitime par la communauté internationale, ont échoué à prendre la RTI, pilier du régime de Laurent Gbagbo.
Appel de Soro
Son siège, dans le quartier chic de Cocody, était totalement bouclé par les forces de l'ordre, fidèles à Laurent Gbagbo. En fin de journée cependant, quelque 800 casques bleus se sont postés autour de l'hôtel du Golf. Ils y ont apporté de l'eau et des carburants en cas d'hostilités, a ajouté ce porte-parole, Farhan Haq. Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Alain Le Roy, a tenu informé jeudi le Conseil de sécurité sur les troubles en Côte d'Ivoire, ont indiqué des diplomates.
Guillaume Soro, Premier ministre d'Alassane Ouattara, un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire, a annoncé la reprise vendredi de la marche sur la télévision d'État RTI à Abidjan, en dépit des violences ayant fait, jeudi, au moins neuf morts parmi les manifestants. "Demain nous irons à la RTI et la Primature" (siège du gouvernement), a déclaré M. Soro à des journalistes à l'hôtel du Golf, quartier général de son gouvernement et de l'état-major d'Alassane Ouattara à Abidjan. "Nous demandons aux populations de se tenir prêtes à engager le combat pacifique pour une Côte d'Ivoire démocratique", a-t-il ajouté.
"Le président (Ouattara) me charge de lancer un appel à la population ivoirienne de garder la sérénité. La marche pour une Côte d'Ivoire démocratique connaît des entraves et des obstructions, mais cela ne doit pas annihiler notre abnégation, notre détermination à faire en sorte que la démocratie soit dans notre pays", a-t-il assuré. "C'est pourquoi le gouvernement décide de maintenir les objectifs initiaux de notre marche pacifique", a-t-il ajouté.
À Yamoussoukro, sept personnes ont été blessées par balles lorsque les forces de l'ordre ont dispersé une manifestation de partisans de M. Ouattara, ont indiqué des témoins. Mercredi, plusieurs personnes avaient déjà été blessées par balles à Yamoussoukro lorsque les FDS avaient dispersé une marche pro-Ouattara, selon des sources concordantes.
CÔTE D'IVOIRE - Le bilan des manifestations de jeudi grimpe à 20 morts
Les violentes manifestations de jeudi en Côte d'Ivoire ont fait 20 morts, a déclaré à la télévision publique une porte-parole du gouvernement de Laurent Gbagbo. "Parmi eux, 10 étaient des manifestants et 10 des membres des forces de sécurité", a déclaré Jacqueline Oblé après les heurts qui ont opposé des partisans d'Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l'élection présidentielle par la communauté internationale, aux forces de sécurité fidèles au président sortant, Laurent Gbagbo, déclaré réélu par le Conseil constitutionnel.
Dans un communiqué, le gouvernement de Ouattara a fait état de 14 manifestants tués par les forces de sécurité, sans avancer de bilan pour d'autres victimes.
e Point.fr - Publié le 17/12/2010 à 06:53 - Modifié le 17/12/2010 à 07:06
Source Reuters
(Le Point 17/12/2010)
À l'appel du rival de Gbagbo, les manifestants cherchaient à se rendre à la radio-télévision RTI d'Abidjan.
Au moins onze personnes ont été tuées et près d'une trentaine blessées jeudi dans des affrontements en Côte d'Ivoire entre les partisans des deux rivaux à la fonction présidentielle, ont indiqué diverses sources. Selon Amnesty International, des tirs des forces de l'ordre à Abdijan ont fait au moins neuf tués dans les rangs des partisans d'Alassane Ouattara, qui conteste la légitimité du maintien à la présidence de Laurent Gbagbo.
Auparavant, un bilan provisoire de ces mêmes affrontements, recueilli par des journalistes de l'AFP auprès de témoins, avait fait état de six tués. Le porte-parole de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) Hamadoun Touré a indiqué que les violences avaient fait une vingtaine de blessés, et des témoins ont parlé de sept blessés dans d'autres affrontements dans la capitale politique Yammoussoukro.
Le siège de la RTI bouclé
Selon Amnesty, des manifestants "marchaient de différents endroits" d'Abidjan "pour tenter de prendre la radio-télévision d'État (...) quand les forces de sécurité ont ouvert le feu à bout portant". Citant "des témoins", Amnesty précise que six manifestants ont été tués dans le quartier d'Abobo et trois dans celui d'Adjamé (nord) par les Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles à Laurent Gbagbo.
Le camp d'Alassane Ouattara a fait état "d'une trentaine de morts et de 110 blessés", sans que ces chiffres puissent être confirmés de sources indépendantes. L'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui soutient Alassane Ouattara, a par ailleurs annoncé deux morts et un blessé dans ses rangs dans les combats contre les FDS à proximité de l'hôtel du Golf, qui abrite le QG d'Alassane Ouattara. Sollicité, le ministère de l'Intérieur du gouvernement Gbagbo n'a pas souhaité faire de déclaration. Les partisans d'Alassane Ouattara, reconnu président légitime par la communauté internationale, ont échoué à prendre la RTI, pilier du régime de Laurent Gbagbo.
Appel de Soro
Son siège, dans le quartier chic de Cocody, était totalement bouclé par les forces de l'ordre, fidèles à Laurent Gbagbo. En fin de journée cependant, quelque 800 casques bleus se sont postés autour de l'hôtel du Golf. Ils y ont apporté de l'eau et des carburants en cas d'hostilités, a ajouté ce porte-parole, Farhan Haq. Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Alain Le Roy, a tenu informé jeudi le Conseil de sécurité sur les troubles en Côte d'Ivoire, ont indiqué des diplomates.
Guillaume Soro, Premier ministre d'Alassane Ouattara, un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire, a annoncé la reprise vendredi de la marche sur la télévision d'État RTI à Abidjan, en dépit des violences ayant fait, jeudi, au moins neuf morts parmi les manifestants. "Demain nous irons à la RTI et la Primature" (siège du gouvernement), a déclaré M. Soro à des journalistes à l'hôtel du Golf, quartier général de son gouvernement et de l'état-major d'Alassane Ouattara à Abidjan. "Nous demandons aux populations de se tenir prêtes à engager le combat pacifique pour une Côte d'Ivoire démocratique", a-t-il ajouté.
"Le président (Ouattara) me charge de lancer un appel à la population ivoirienne de garder la sérénité. La marche pour une Côte d'Ivoire démocratique connaît des entraves et des obstructions, mais cela ne doit pas annihiler notre abnégation, notre détermination à faire en sorte que la démocratie soit dans notre pays", a-t-il assuré. "C'est pourquoi le gouvernement décide de maintenir les objectifs initiaux de notre marche pacifique", a-t-il ajouté.
À Yamoussoukro, sept personnes ont été blessées par balles lorsque les forces de l'ordre ont dispersé une manifestation de partisans de M. Ouattara, ont indiqué des témoins. Mercredi, plusieurs personnes avaient déjà été blessées par balles à Yamoussoukro lorsque les FDS avaient dispersé une marche pro-Ouattara, selon des sources concordantes.
CÔTE D'IVOIRE - Le bilan des manifestations de jeudi grimpe à 20 morts
Les violentes manifestations de jeudi en Côte d'Ivoire ont fait 20 morts, a déclaré à la télévision publique une porte-parole du gouvernement de Laurent Gbagbo. "Parmi eux, 10 étaient des manifestants et 10 des membres des forces de sécurité", a déclaré Jacqueline Oblé après les heurts qui ont opposé des partisans d'Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l'élection présidentielle par la communauté internationale, aux forces de sécurité fidèles au président sortant, Laurent Gbagbo, déclaré réélu par le Conseil constitutionnel.
Dans un communiqué, le gouvernement de Ouattara a fait état de 14 manifestants tués par les forces de sécurité, sans avancer de bilan pour d'autres victimes.
e Point.fr - Publié le 17/12/2010 à 06:53 - Modifié le 17/12/2010 à 07:06
Source Reuters
© Copyright Le Point