Des
responsables du Rdpc font circuler des listes dans les quartiers aux
fins d'inscriptions manuelles. L'information a été révélée pour la
première fois par un confrère de la Radio communautaire de développement
de la Mvila (Rcdm). Paul Patrice Amougou dit avoir été tiré de son lit
vendredi dernier par une dame qui faisait du porte à porte dans son
quartier à Bilon, précisément au lieu-dit Cité de la concorde. Sans
révéler son identité, le journaliste raconte: "la dame est arrivée chez
moi de grand matin tenant en main un lot de papiers. Après s'être
présentée comme conseiller municipal à la commune d'Ebolowa II, elle m'a
dit que tout le gouvernement (faisant allusion aux barrons du Rdpc,
Ndlr) était chez elle la nuit à l'effet de lui demander d'inscrire
manuellement tous ceux qui ne sont pas encore passés chez Elecam. Il me
souvient que plus d'une centaine de noms avec adresses complètes
figuraient sur les fameuses listes qu'elle m'a présentées", dénonce le
communicateur, avant d'ajouter, "je lui ai dit que je ne pouvais
m'inscrire qu'en présence des personnalités qui l'ont mise en mission".
C'est à ce niveau que s'est arrêté l'entretien entre les deux protagonistes, confirme le journaliste qui a saisi la balle au bon pour interpeller les populations sur la présence d' «apprentis sorciers» évoluant dans l’ombre, en marge d'Elecam sur le terrain. Pendant qu'on s'interroge sur les motivations de cette diversion, plusieurs compatriotes victimes de ce scandale ont commencé à faire leur témoignage dans cette radio privée catholique. Tel est le cas Serges M. qui confirme "avoir déjà été abordé par de faux agents qui lui ont dit qu'ils étaient en mission avancée par rapport aux descentes des commissions d'encadrement et d'appui du Rdpc. Ils ont proposé de m'inscrire comme ils l'ont fait avec d'autres personnes. Mais je leur ai dit que sans kit électoral, je ne marcherais pas. Et ils sont rentrés sans crier gare", explique l'auditeur.
Ces témoignages, faut-il le souligner, confirment le malaise exprimé il y a quelques semaines par Schwangele Nama, membre du conseil électoral dans le Sud au sujet du recensement des citoyens ne disposant pas de Carte nationale d’identité (Cni), par les responsables du parti des flammes. "Le Rdpc est en train de compliquer la tâche à Elecam avec ses multiples actions sur le terrain notamment l’opération de recensement des populations sans Cni, que les villageois confondent malheureusement avec les inscriptions", s’est insurgé M. Schwangele, au cours d’une réunion d’évaluation en janvier dernier.
Une attitude considérée comme une fuite en avant par le Rdpc et certains membres des commissions mixtes, dont l’inertie avait également été dénoncée par l’honorable membre d’Elecam. "La réaction de M. Schwangele laisse sous-entendre qu’en cas d’échec, Elecam ne sera pas responsable mais plutôt le Rdpc qui agit juste en appui à la mission confiée à cette structure", a laissé entendre un militant du parti au pouvoir.