Ebolowa : Agriculteurs et opérateurs économiques aux abois a cause du report du comice.
17-12-2010
Ebolowa : Agriculteurs et opérateurs économiques aux abois a cause du report du comice.
La décision du report du comice est tombée, alors que
beaucoup avaient déjà effectué le déplacement d’Ebolowa et engagé des
dépenses qui ne pourront être compensées.
Le report du comice agropastoral d’Ebolowa à janvier 2011 n’arrête pas de faire des gorges chaudes dans la capitale régionale du Sud. Jusqu’à hier, dans la soirée, certains agriculteurs retenus pour la grande foire exposition des produits agropastoraux, et qui étaient déjà présents aux portes de Ngallane, village du comice, se trouvaient dans l’obligation de refaire leurs bagages pour rebrousser chemin. Le cas de Salomon Tchamen en provenance de l’Ouest et qui s’était déplacé dans la nuit de lundi avec toute une camionnette de poulets. Outre les dépenses en carburant, l’achat des sacs de provende et son hébergement, l’éleveur, dans sa colère, se félicite tout de même “d’avoir pris certaines mesures palliatives et des dispositions pour que les poulets voyagent dans de bonnes conditions”. Jules Ovambe, en provenance de Mefoup, par Ambam, à bord d’un pick-up à moitié chargé de gros régimes de bananes plantain, s’est quant à lui déplacé à Ebolowa, la même nuit de lundi, après avoir suivi, de la bouche d’une élite du village, que le comice pouvait commencer le 15 décembre. Des régimes qu’il se trouvera bien obligé de vendre à la veille des fêtes de fin d’année. “Ce sera pour moi le seul moyen efficace d’oublier ma colère et de compenser les frais de carburant et toutes les autres dépenses faites en route.” Selon l’agriculteur “l‘on pensera au comice après les fêtes”. Même sentiment de déception chez “Massa yo”, éleveur de porcs au quartier New-Bell, à Ebolowa.
Déception
L’annonce du report du comice l’a surpris, alors qu’il avait déjà vidé sa porcherie et affrété une camionnette pour transporter les bêtes, jusqu’au village de la foire, à Ngallane. Avec les fêtes de fin d’année qui précèdent l’évènement, “il y a de fortes chances que je vende tous mes porcs avant le comice”, explique l’éleveur avec embarras. Et de fait, certains agriculteurs, déjà dans la fièvre du comice depuis le 12 décembre, avaient déjà fait le déplacement d’Ebolowa, après avoir suivi de la bouche de certaines autorités de la place, que le comice se tenait du 15 au 18 décembre. La visite de travail à Ebolowa, le 10 décembre, du ministre des Postes, Jean-Pierre Biyiti bi Essam, a fortement relayé cette rumeur. Mais, les uns et les autres seront refroidis quelques jours plus tard, avec la décision du report à travers le communiqué du secrétariat général de la présidence de la République.
Chez les opérateurs économiques, les pertes en termes de dépenses faites entretemps pourraient difficilement être compensées. Des espaces loués dans la ville du comice pour le petit commerce, des maisons louées pour aménager des restaurants et bars, des stocks de produits alimentaires, des denrées (périssables), résisteront difficilement aux fêtes de fin d’année qui s’annoncent.
Dans des hôtels, des délégations en séjour depuis la semaine dernière vont devoir se faire violence et rebrousser chemin. Le mercredi 15 décembre, signalait-on au quartier Mekalate, une délégation de commerçants gabonais en séjour à Ebolowa depuis une dizaine de jours et qui avait pris ses quartiers dans un hôtel de la place, est aussitôt repartie en catastrophe, après avoir suivi la date du report du comice en 2011. Selon Serges Aboumi, l’un des membres de la délégation gabonaise : « L’on n’est pas très sûr de revenir en janvier après toutes ces dépenses que l’on n’est pas sûr de compenser nos pertes en argent et en temps. »
Le report du comice, s’il permet à la commission nationale d’organisation de refaire son retard sur le plan organisationnel, a infligé pas mal de désagréments à plusieurs délégations qui voulaient prendre part à la fête, aux côtés des seigneurs de la terre. Pour le moment, c’est le silence total du côté des autorités locales qui font la sourde oreille à toutes les plaintes enregistrées sur place, après le report du comice.
Écrit par Albert Nna
Ebolowa : Agriculteurs et opérateurs économiques aux abois a cause du report du comice.
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Le report du comice agropastoral d’Ebolowa à janvier 2011 n’arrête pas de faire des gorges chaudes dans la capitale régionale du Sud. Jusqu’à hier, dans la soirée, certains agriculteurs retenus pour la grande foire exposition des produits agropastoraux, et qui étaient déjà présents aux portes de Ngallane, village du comice, se trouvaient dans l’obligation de refaire leurs bagages pour rebrousser chemin. Le cas de Salomon Tchamen en provenance de l’Ouest et qui s’était déplacé dans la nuit de lundi avec toute une camionnette de poulets. Outre les dépenses en carburant, l’achat des sacs de provende et son hébergement, l’éleveur, dans sa colère, se félicite tout de même “d’avoir pris certaines mesures palliatives et des dispositions pour que les poulets voyagent dans de bonnes conditions”. Jules Ovambe, en provenance de Mefoup, par Ambam, à bord d’un pick-up à moitié chargé de gros régimes de bananes plantain, s’est quant à lui déplacé à Ebolowa, la même nuit de lundi, après avoir suivi, de la bouche d’une élite du village, que le comice pouvait commencer le 15 décembre. Des régimes qu’il se trouvera bien obligé de vendre à la veille des fêtes de fin d’année. “Ce sera pour moi le seul moyen efficace d’oublier ma colère et de compenser les frais de carburant et toutes les autres dépenses faites en route.” Selon l’agriculteur “l‘on pensera au comice après les fêtes”. Même sentiment de déception chez “Massa yo”, éleveur de porcs au quartier New-Bell, à Ebolowa.
Déception
L’annonce du report du comice l’a surpris, alors qu’il avait déjà vidé sa porcherie et affrété une camionnette pour transporter les bêtes, jusqu’au village de la foire, à Ngallane. Avec les fêtes de fin d’année qui précèdent l’évènement, “il y a de fortes chances que je vende tous mes porcs avant le comice”, explique l’éleveur avec embarras. Et de fait, certains agriculteurs, déjà dans la fièvre du comice depuis le 12 décembre, avaient déjà fait le déplacement d’Ebolowa, après avoir suivi de la bouche de certaines autorités de la place, que le comice se tenait du 15 au 18 décembre. La visite de travail à Ebolowa, le 10 décembre, du ministre des Postes, Jean-Pierre Biyiti bi Essam, a fortement relayé cette rumeur. Mais, les uns et les autres seront refroidis quelques jours plus tard, avec la décision du report à travers le communiqué du secrétariat général de la présidence de la République.
Chez les opérateurs économiques, les pertes en termes de dépenses faites entretemps pourraient difficilement être compensées. Des espaces loués dans la ville du comice pour le petit commerce, des maisons louées pour aménager des restaurants et bars, des stocks de produits alimentaires, des denrées (périssables), résisteront difficilement aux fêtes de fin d’année qui s’annoncent.
Dans des hôtels, des délégations en séjour depuis la semaine dernière vont devoir se faire violence et rebrousser chemin. Le mercredi 15 décembre, signalait-on au quartier Mekalate, une délégation de commerçants gabonais en séjour à Ebolowa depuis une dizaine de jours et qui avait pris ses quartiers dans un hôtel de la place, est aussitôt repartie en catastrophe, après avoir suivi la date du report du comice en 2011. Selon Serges Aboumi, l’un des membres de la délégation gabonaise : « L’on n’est pas très sûr de revenir en janvier après toutes ces dépenses que l’on n’est pas sûr de compenser nos pertes en argent et en temps. »
Le report du comice, s’il permet à la commission nationale d’organisation de refaire son retard sur le plan organisationnel, a infligé pas mal de désagréments à plusieurs délégations qui voulaient prendre part à la fête, aux côtés des seigneurs de la terre. Pour le moment, c’est le silence total du côté des autorités locales qui font la sourde oreille à toutes les plaintes enregistrées sur place, après le report du comice.
Écrit par Albert Nna