Après les attaques de dimanche qui ont causé une dizaine de morts, l’armée a déployé de gros moyens dans la zone.
Des forces en attente stationnées à Mokolo et à Maroua se sont déployées lundi dans la zone de Tourou, à une quarantaine de kilomètres dans l’arrondissement de Mokolo à la frontière avec le Nigeria.
Ce déploiement des éléments de l’armée camerounaise a pour effet de ratisser la zone, théâtre de trois attaques presque simultanées des terroristes de la secte Boko Haram. Les patrouilles terrestres et motorisées ont été appuyées toute la journée par l’aviation militaire camerounaise le long de la ligne de démarcation entre le Cameroun et le Nigeria. Selon le préfet du département du Mayo-Tsanaga, Raymond Roksbo, joint lundi au téléphone, « un premier renfort a été envoyé dimanche soir dans la zone, un deuxième avec de gros moyens a suivi ce matin, hier matin, ndlr ».
Mais le préfet ne souhaite pas s’aventurer dans le bilan humain puisque, souligne-t-il, « les responsables militaires partis sur le terrain ne sont pas de retour ». Tout ce que l’on sait, c’est que dimanche vers 14h, un groupe d’assaillants armés, à bord de motos, a surgi au marché périodique de Ding-Ding, près de Tourou.
Ils ont commencé à tirer sur la population pour extorquer aux uns des vivres et aux autres de l’argent. En mission de repérage dans ce marché, un maréchal des logis chef en service au poste de gendarmerie de Tourou y trouve la mort. Presque au même moment, un autre groupe d’insurgés s’infiltre dans la localité de Tourou où ils tue 4 personnes. Non loin de là, au village Ldama, un troisième groupe s’attaque aux populations. Parmi les personnes tuées, un enseignant au CES d’Achigachia, dans l’arrondissement du Mayo-Moskota.
Son établissement étant momentanément fermé pour cause d’insécurité, cet enseignant est reparti dans sa famille à Ldama. Pour l’heure, aucun bilan officiel n’est disponible, mais plusieurs sources dont certaines militaires évoquent le chiffre de 19 morts. Une église a été incendiée au village Ding-Ding. Les assaillants ont abandonné 2 motos, 1 mortier commando version 1982 et 5 obus.
Ces incursions de la secte Boko Haram interviennent quelques heures avant l’attaque de Fotokol, dans le département du Logone-et-Chari où les terroristes stationnés dans la localité nigériane de Gambaru ont mené très tôt dimanche dernier un raid en direction des positions des forces camerounaises. Comme d’habitude, les soldats camerounais ont vigoureusement repoussé les assaillants qui envisageaient de mener une incursion en territoire camerounais. Deux jours plus tôt, dans la nuit de vendredi à samedi, d’autres attaques simultanées ont eu lieu dans la zone d’Achigachia dans le département du Mayo-Tsanaga. Des insurgés de Boko Haram lourdement armés ont tiré des coups de feu nourris vers les positions camerounaises.
L’armée a riposté en tuant des dizaines d’assaillants dont les corps n’ont pas pu être emportés. Suite à cet accrochage, plusieurs assaillants ont été tués. Un blessé a été enregistré du côté camerounais. Deux armes et de nombreuses munitions abandonnées par les agresseurs ont également été récupérées au cours de cette opération ».