Du grabuge dans les chantiers à Ebolowa

Cameroun  : Du grabuge dans les chantiers à EbolowaLes agents de la communauté urbaine y font irruption et emportent le matériel, les populations dénoncent l’abus de pouvoir.

Vous ne faites plus votre travail dans les normes (…) c’est l’abus de pouvoir. Si vous continuez dans cet esprit, vous n’allez pas vous en sortir, c’est moi qui vous le dis», chaude altercation lundi dernier entre le nommé Afane Pierrot, superviseur d’un chantier (au quartier Briqueterie à Ebolowa), et des agents des services techniques de la communauté urbaine d’Ebolowa.

Les agents qui agissaient sous les ordres de leur chef, Prosper Nleme, ont été vertement pris à partie par le chef chantier qui leur reprochait d’avoir fait intrusion dans son chantier (en son absence), emportant le matériel de construction (du fer à béton) stocké sur le site du chantier. Le dit matériel a par la suite pris la direction de la fourrière municipale. Il était notamment reproché au chef chantier d’avoir lancé des travaux de construction alors qu’il ne disposait pas encore d’un permis de bâtir. Argument que l’entrepreneur a tenu à réfuter devant les responsables de la communauté urbaine, d’autant plus «qu’un dossier y afférent a bel et bien été ouvert auprès des services de la communauté urbaine d’Ebolowa ».

Le plaignant a fustigé ce qu’il qualifie de «manoeuvres d’escroquerie sur fond de chantage». Une pratique dans les différents chantiers d’Ebolowa où les propriétaires de chantier ne pouvant justifier d’un permis de bâtir «rencontrent les mêmes tracasseries et doivent marcher derrière les agents de la communauté urbaine pour retirer, contre payement d’une amende, leur matériel confisqué». Ce qui engendre la polémique chez de nombreux observateurs, c’est que la communauté urbaine d’Ebolowa méconnait toute autorisation (de bâtir) provisoire délivrée au niveau des communes d’arrondissement (Ebolowa 1 et 2). Depuis des mois, il y a comme un bras de fer entre ces agents de la communauté urbaine et leurs collègues en service dans les mairies d’arrondissement.

A en croire un habitant du quartier Ebolowa-si II, «Il faut que la communauté urbaine mette de l’ordre dans ses rangs et que les tâches soient clairement définies au niveau des mairies d’arrondissement et des effectifs de la communauté. Le chemin qui conduit au permis de bâtir dans la ville d’Ebolowa est très difficile. La communauté urbaine ne peut pas prétendre encourager les constructions dans la ville et entretenir un tel désordre».

Jusqu’ici, ce sont surtout ces méthodes de travail des agents de la communauté urbaine, qualifiées de barbares, qui soulèvent les populations. Quant au délégué du gouvernement, Guy Roger Zo’o Olouman, qui a plus d’une fois été interpellé par les plaignants, il reste toujours sans réaction.

© L'Actu : Albert Nna


02/03/2013
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