DSK verserait 6 millions à Nafissatou Diallo
30/11/2012 08h57 AFP
Justice
PARIS - Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui l'accusait d'agression sexuelle à New York, seraient parvenus à un accord financier, qui, s'il est signé, mettra fin à 18 mois d'une formidable saga judiciaire aux États-Unis.
Selon le New York Times, citant une source non identifiée connaissant le dossier, l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) et Nafissatou Diallo sont «tranquillement parvenus à un accord» qui doit cependant encore être signé.
Le quotidien Le Monde a affirmé, dans son édition datée de samedi, que l'ex-directeur général du FMI devrait verser «6 millions de dollars» à Mme Diallo, citant des confidences de DSK à des proches.
Il «contracterait un emprunt bancaire de 3 millions de dollars», son épouse, Anne Sinclair, dont il est séparé, lui prêtant les «3 millions restants», a ajouté le quotidien citant les mêmes sources.
«Ni Dominique Strauss-Kahn ni ses avocats n'entendent commenter la procédure en cours aux États-Unis», ont déclaré dans un communiqué Me Frédérique Baulieu, Richard Malka et Henri Leclerc, les conseils français de l'ancien ministre.
Ils ont «démenti, en revanche, vigoureusement les informations fantaisistes et erronées dont le journal Le Monde fait état».
Le juge Douglas McKeon, en charge de la procédure civile au tribunal du Bronx à New York, s'est refusé à tout commentaire sur l'annonce d'un arrangement, tout comme les avocats de Mme Diallo.
Rencontre la semaine prochaine
Mais le juge McKeon a confirmé à l'AFP qu'une rencontre pourrait avoir lieu «dès la semaine prochaine» au tribunal du Bronx.
«Il pourrait y avoir une session au tribunal dès la semaine prochaine», a-t-il déclaré. D'après Le Monde, ce serait le vendredi 7 décembre.
Les règlements financiers à l'amiable, qui évitent d'aller en procès, sont extrêmement fréquents dans les procédures civiles aux États-Unis. Leurs montants peuvent se chiffrer en millions de dollars.
Nafissatou Diallo, 33 ans, avait porté plainte au civil contre DSK le 8 août 2011 pour obtenir des dommages et intérêts, après l'abandon le 23 août 2011 de la procédure pénale contre le l'ex-patron du FMI, le procureur ayant des doutes sur la crédibilité de Mme Diallo en raison de mensonges répétés sur certains aspects de sa vie.
Elle accuse DSK de l'avoir contrainte à une fellation dans sa suite du Sofitel le 14 mai précédent.
M. Strauss-Kahn, 63 ans, a reconnu une brève relation sexuelle «inappropriée» avec la femme de chambre guinéenne qu'il ne connaissait pas, mais a démenti toute violence ou contrainte.
En mai, le juge McKeon avait refusé de classer l'affaire comme le demandaient les avocats de DSK, qui faisaient valoir une immunité diplomatique.
Depuis, les avocats de DSK et ceux de Mme Diallo se sont retrouvés presque une fois par semaine en présence du juge, selon le Wall Street Journal.
Le juge McKeon, qui préside un tribunal qui croule sous les dossiers - 27 000 pour 27 ou 28 juges -, est un grand adepte des accords négociés. Dans son tribunal, 90% des plaintes au civil se soldent par un accord amiable.
Si l'accord est confirmé, l'ancien patron du FMI en aura fini avec ses ennuis avec la justice américaine, qui l'avaient contraint à démissionner du FMI le 18 mai 2011 et avaient mis fin à ses ambitions présidentielles en France.
Il s'est depuis séparé de sa femme, Anne Sinclair, au printemps dernier.
Toujours salariée du Sofitel de New York, Mme Diallo, qui élève seule une adolescente, est depuis cette affaire en congés maladie, selon le groupe Accor, propriétaire de l'hôtel.
S'il réussit à fermer son dossier judiciaire américain, DSK reste mis en examen en France, dans l'affaire dite du Carlton qui porte sur l'organisation de soirées libertines avec des prostituées.
Ses défenseurs ont demandé la nullité de la totalité de la procédure. La justice doit se prononcer le 19 décembre.