Droits de l’homme: Un procès en vue contre Paul Biya à Strasbourg
DOUALA - 20 Juin 2012
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
L'écrivain polémiste en exil au Mexique est de retour. La formule n'est peut-être pas aussi corrosive pour le régime de Yaoundé que les ressorts de sa plus récente «victoire» politique. C'est que depuis quelques jours, sa «plainte» contre la France qui «continue d'entretenir des relations amicales avec Paul Biya présenté comme leader criminel» a été jugée recevable par la Cour européenne des droits de l'Homme (Cedh) siégeant à Strasbourg de par l'article 34 de sa charte. Depuis le 23 avril 2012 d'ailleurs, accusant réception de sa requête, le greffier de ladite Cour soulignait à l'attention du requérant que son «affaire sera soumise à la Cour dès que possible sur la base des documents et informations fournis». La suite de l'affaire est heureuse pour l'écrivain puisque la même cour juge pertinentes, les pièces versées par Bertrand Téyou «démontrant» que «Paul Biya est un dictateur ayant attenté à sa vie en le jetant en prison après la publication de ses livres qui ont par ailleurs été saisis et en occasionnant la mort de sa fille de sept ans».
En cela l'auteur de l'Ante code Biya et ses avocats avaient alors, le 27 mars 2012, saisi la Cour européenne des droits l'Homme contre la France, signataire de la convention européenne des droits l'Homme. Car d'après eux, «s'il est établi qu'un dirigeant est criminel de façon indiscutable, aucune nation ayant signé la convention des droits de l'Homme ne doit être son amie». Autrement dit, si au terme du procès qui se profile, la France est reconnue coupable de fréquentation d'un dirigeant criminel tel que l'a décrit Bertrand Téyou, l'administration de François Hollande sera obligée de placer le chantre du Renouveau, persona non grata sur le territoire français (la métropole et le territoire d'outre mer).
Toutes choses qui paraissent extraordinaire. Mais l'écrivain renchérit que parvenu éventuellement à cette fin, il exigera son arrestation pure et simple. Puisque sur le plan local, Paul Biya est protégé par l'article 53 de la Constitution qui lui garantit l'immunité pénale à vie. En outre, Bertrand Téyou Confie au Messager qu'il prépare une procédure similaire auprès de la Justice suisse. Pour ce faire, il aurait fait filmer «la présidence bis» du Cameroun à l'hôtel intercontinental et le collège du Lehman que fréquentent ses enfants (Paul Junior et Brenda Biya, Ndlr) qu'il compte présenter comme pièce à conviction supplémentaire à charge contre «le dirigeant dictateur».
Illusion?
Seulement, cette procédure a-t-elle une seule chance de prospérer? L'auteur polémiste pense fermement que oui. Et pour cause, la Cedh a concédé le plus dur en jugeant recevable sa requête dont, la toile de fond est l'ensemble des preuves fournies sur le statut de «leader criminel» du président camerounais. Même si Jean Blaise Mouté, juriste-conseil n'y croit que très peu. «On va agiter à nouveau l'opinion avec cette affaire. Mais il n'en sortira rien au bout du rouleau. Car il est illusoire de croire que ce type de dossier est traité simplement sur le champ juridique sans aucune considération politique. Les dirigeants européens ayant des rapports relativement privilégiés avec Paul Biya, je les vois très mal, laisser faire la Cour européenne», commente-t-il.
Comme lui, le politiste Gérard Amougou estime que cette affaire peut être instrumentalisée aux fins de chantage à l'endroit de Paul Biya afin d'obtenir de lui quelques égards face à la présence accrue chinoise dans son pays ou même de simples prébendes pour quelques figures de la Françafrique. Mais qu'au bout du compte, le dossier soit purement et simplement classé sans suite comme la plainte de Célestin Ndjamen en France contre le président camerounais pour biens mal acquis. Elle avait été jugée tout aussi recevable mais est restée lettres mortes. Affaire à suivre...
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
La
Cour européenne des droits de l'Homme a jugé recevable une plainte de
Bertrand Téyou contre la France présentée comme complice du chef de
l'Etat camerounais montré comme «criminel». Si à terme, le plaignant a
gain de cause, le président pourrait être interdit de séjour en France.
L'écrivain polémiste en exil au Mexique est de retour. La formule n'est peut-être pas aussi corrosive pour le régime de Yaoundé que les ressorts de sa plus récente «victoire» politique. C'est que depuis quelques jours, sa «plainte» contre la France qui «continue d'entretenir des relations amicales avec Paul Biya présenté comme leader criminel» a été jugée recevable par la Cour européenne des droits de l'Homme (Cedh) siégeant à Strasbourg de par l'article 34 de sa charte. Depuis le 23 avril 2012 d'ailleurs, accusant réception de sa requête, le greffier de ladite Cour soulignait à l'attention du requérant que son «affaire sera soumise à la Cour dès que possible sur la base des documents et informations fournis». La suite de l'affaire est heureuse pour l'écrivain puisque la même cour juge pertinentes, les pièces versées par Bertrand Téyou «démontrant» que «Paul Biya est un dictateur ayant attenté à sa vie en le jetant en prison après la publication de ses livres qui ont par ailleurs été saisis et en occasionnant la mort de sa fille de sept ans».
En cela l'auteur de l'Ante code Biya et ses avocats avaient alors, le 27 mars 2012, saisi la Cour européenne des droits l'Homme contre la France, signataire de la convention européenne des droits l'Homme. Car d'après eux, «s'il est établi qu'un dirigeant est criminel de façon indiscutable, aucune nation ayant signé la convention des droits de l'Homme ne doit être son amie». Autrement dit, si au terme du procès qui se profile, la France est reconnue coupable de fréquentation d'un dirigeant criminel tel que l'a décrit Bertrand Téyou, l'administration de François Hollande sera obligée de placer le chantre du Renouveau, persona non grata sur le territoire français (la métropole et le territoire d'outre mer).
Toutes choses qui paraissent extraordinaire. Mais l'écrivain renchérit que parvenu éventuellement à cette fin, il exigera son arrestation pure et simple. Puisque sur le plan local, Paul Biya est protégé par l'article 53 de la Constitution qui lui garantit l'immunité pénale à vie. En outre, Bertrand Téyou Confie au Messager qu'il prépare une procédure similaire auprès de la Justice suisse. Pour ce faire, il aurait fait filmer «la présidence bis» du Cameroun à l'hôtel intercontinental et le collège du Lehman que fréquentent ses enfants (Paul Junior et Brenda Biya, Ndlr) qu'il compte présenter comme pièce à conviction supplémentaire à charge contre «le dirigeant dictateur».
Illusion?
Seulement, cette procédure a-t-elle une seule chance de prospérer? L'auteur polémiste pense fermement que oui. Et pour cause, la Cedh a concédé le plus dur en jugeant recevable sa requête dont, la toile de fond est l'ensemble des preuves fournies sur le statut de «leader criminel» du président camerounais. Même si Jean Blaise Mouté, juriste-conseil n'y croit que très peu. «On va agiter à nouveau l'opinion avec cette affaire. Mais il n'en sortira rien au bout du rouleau. Car il est illusoire de croire que ce type de dossier est traité simplement sur le champ juridique sans aucune considération politique. Les dirigeants européens ayant des rapports relativement privilégiés avec Paul Biya, je les vois très mal, laisser faire la Cour européenne», commente-t-il.
Comme lui, le politiste Gérard Amougou estime que cette affaire peut être instrumentalisée aux fins de chantage à l'endroit de Paul Biya afin d'obtenir de lui quelques égards face à la présence accrue chinoise dans son pays ou même de simples prébendes pour quelques figures de la Françafrique. Mais qu'au bout du compte, le dossier soit purement et simplement classé sans suite comme la plainte de Célestin Ndjamen en France contre le président camerounais pour biens mal acquis. Elle avait été jugée tout aussi recevable mais est restée lettres mortes. Affaire à suivre...