Droit de réponse de la CAF en réaction à l'article «Fifagate : Issa Hayatou prend asile au Cameroun »
A monsieur l’administrateur du site internet www.camer.be
Objet : Droit de réponse
Monsieur L’administrateur,
Nous venons par la présente solliciter la publication intégrale du droit de réponse qui va suivre en réaction à un article publié sur votre site internet ce jour, 10 juin 2015, et touchant à la personnalité de la Confédération Africaine de Football. Ledit article : «Fifagate : Issa Hayatou prend asile au Cameroun ».
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Nous voulons d’emblée nous étonner de ce que votre publication, qui justifie d’une bonne implantation en Europe, notamment Belgique et Allemagne, si on s’en tient à la liste des contacts que vous mettez à la disposition de vos visiteurs, et qui manifeste tant d’intérêt ces temps derniers pour les mouvements du président de la CAF, n’ait pas cru nécessaire de dépêcher un reporter au siège du Comité International Olympique à Lausanne hier, 9 juin 2015.
Le président de la CAF, qui est par ailleurs membre exécutif du CIO, y assistait à une réunion au cours de laquelle le Kazakhstan et la Chine présentaient leurs candidatures pour l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver en 2022. L’Agence France Presse qui s’est intéressée il y a près d’une semaine à la présence du président de la CAF à ces assises a bien reçu une confirmation de la direction des médias de la CAF et l’a relayée. A priori, les journalistes qui se passionnent de l’actualité en cours autour de la FIFA étaient donc bien au fait de ce que Monsieur Hayatou serait de retour cette semaine sur le territoire suisse.
Afin de vous épargnez d’autres conjectures dans les jours qui viennent, nous portons à votre attention le fait que Monsieur Issa Hayatou, en sa qualité de 1er vice-président de la FIFA, sera dans les prochaines heures à Vancouver au Canada où se déroule depuis quelques jours la Coupe du Monde féminine de football.
Pour revenir au titre de l’article, il est peut-être nécessaire de rappeler à vos visiteurs que le président de la CAF est un citoyen camerounais jouissant de tous ses droits civiques dans son pays où il vit et a toujours vécu depuis sa naissance.
Bien que ses obligations multiples à l’échelle mondiale lui impose des voyages constants à travers le monde, Il ne retourne pas au Cameroun parce qu’à la recherche d’un lieu de refuge, d’une protection ou d’un lieu de retraite, si on prend en compte l’une des définitions qui s’applique au mot asile.
Comme c’était le cas à Addis-Abeba pour Ydnekatchew Tessema, son prédécesseur à la présidence de la CAF, l’instance a décidé, depuis l’élection en 1988 de Monsieur Issa Hayatou, d’ouvrir un bureau de la CAF dans la ville où il réside. A savoir Yaoundé. Ceci conformément à l’article 24 (11) des Statuts de la CAF qui dispose que : «lorsque le président réside en dehors de la ville du siège, un bureau sera établi par la CAF dans sa ville de résidence. Ce bureau jouit de tous les avantages et prérogatives accordés aux organisations internationales».
C’est donc avec une joie légitime que le président de la CAF regagne à chaque fois le Cameroun et Yaoundé, la ville dans laquelle il réside depuis près de 50 ans.
Loin de nous l’intention de questionner les sources d’information de votre collaborateur et ses entrées auprès des enquêteurs du FBI, nous saisissons juste l’occasion pour rappeler que Monsieur Hayatou a toujours affirmé sa disponibilité à répondre en tout temps et en tout lieu à toute autorité qui le souhaite. Force est de constater que pour les enquêtes ouvertes tant aux Etats-Unis qu’en Suisse, et en rapport avec la FIFA, il n’a pas, comme il l’a réaffirmé à son retour au Cameroun le 1er juin, été auditionné ni invité à déférer à une quelconque convocation.
Je vous mets en annexes les réponses formulées par le président de la CAF aux allégations récurrentes du Sunday Times qui ont valeur de paroles d’évangile pour votre collaborateur. Elles ont été
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En espérant que le présent droit de réponse bénéficiera de la même exposition et de la même publicité que l’article qui l’a inspiré, en application du principe de parallélisme de forme, veuillez agréer Monsieur l’administrateur nos salutations distinguées.
PJ :
- Démenti du Président de la CAF au sujet des allégations du « Sunday Times » (Annexe 1)
- Intégralité des réponses du président de la CAF au «Sunday Times» (Annexe 2)
Annexe 1
Démenti du Président de la CAF au sujet des allégations du « Sunday Times » (publié le 1er juin 2014)
Le Président de la Confédération africaine de football (CAF), et vice-président de la FIFA, M. Issa Hayatou, réfute catégoriquement et formellement les accusations de corruption portées à son encontre par le journal britannique « Sunday Times » dans son édition du 1er juin 2014.
Avant la publication, M. Issa Hayatou a reçu de la part d’un de leur représentant, Heidi Blake, un email le 30 mai 2014 à 18h21 sommant le président de la CAF de répondre avant 16h le lendemain 31 mai 2014. Cet email fait part d’allégations fantaisistes selon lesquelles M. Hayatou aurait reçu des cadeaux de valeurs de la part de M. Bin Hammam et qu’il aurait aussi été grandement choyé durant un séjour organisé à Doha en décembre 2009. Le Président de la CAF ne s’est jamais rendue à une invitation de M. Bin Hammam ni à Doha, ni à Kuala Lumpur.
Le journaliste du « Sunday Times » porte également un certain nombre d’accusations graves envers M. Hayatou, dont notamment le fait que M. Bin Hammam, en tant que Président à l’époque de la commission Goal de la FIFA, aurait fait bénéficier la fédération Camerounaise d’un projet à hauteur de 400 000 dollars américains. C’est affiché une cruelle méconnaissance du fonctionnement des instances à la FIFA. Le Président d’une Commission ne prend pas de décision unilatérale. Mais de manière collective avec les membres de la Commission. Le Président actuel de cette commission de Développement à la FIFA n’est autre que M. Hayatou qui en connait donc bien le fonctionnement.
Le « Sunday Times » accuse aussi M. Hayatou d’avoir reçu de la part de M. Bin Hammam juste avant le 02 Décembre 2010, soixante (60) billets pour la Coupe du Monde, mais de quelle Coupe du Monde s’agit-il ? Celle de 2010 ou celle de 2014 ? M. Hayatou, en tant que Président de la Commission d’organisation de la Coupe du Monde 2010 et actuel vice-président de la FIFA, a-t-il besoin qu’on lui offre des billets pour la Coupe du Monde ? Ne possède-t-il pas lui-même la capacité de par sa position à en recevoir de droit ? Malgré ses affirmations ridicules, le Président de la CAF souhaite donc répondre en détail aux questions du « Sunday Times » à travers ce communique de presse.
D’une part, M. Hayatou n’a jamais reçu de M. Bin Hammam, de l’Emir du Qatar ou de tout membre de la candidature Qatari de récompenses financières afin de soutenir la candidature Qatar 2022. D’autre part, le « Sunday Times » demande à M. Hayatou quel était le sujet d’une rencontre entre l’Emir du Qatar et le Chef de l’Etat Camerounais. Cette rencontre n’ayant jamais eu lieu, cette demande ne mérite aucune réponse car elle prouve son manque de sérieux.
De plus, le « Sunday Times » accuse M. Hayatou d’avoir bénéficié d’un mois de traitement médical dans une clinique privée aux frais de M. Bin Hammam. Ceci est une pure invention car M. Hayatou n’a bénéficié d’aucun traitement. Le seul traitement effectué par M. Hayatou concerne une séance de dialyse faite à Doha début janvier 2011 lors du Congrès de l’AFC pour lequel, comme de coutume, il était invité.
Le « Sunday Times » demande ensuite à M. Hayatou si ce dernier était au courant de paiements fait par M. Bin Hammam aux présidents des associations nationales Africaines, et si oui, cette information aurait-t-elle favorisé le vote de M. Hayatou en faveur du Qatar. M. Hayatou n’a aucune connaissance de ces paiements. Le « Sunday Times » accuse ensuite M. Hayatou d’avoir bénéficié d’une hospitalité de luxe de la part d’un pays candidat à la Coupe du Monde, y compris avec l’envoi de billets d’avions et autres. Cette autre accusation est également mensongère et tente de tromper l’opinion publique.
En effet, M. Hayatou n’a jamais accepté de billet d’avions ou autres privilèges de Qatar 2022, il a seulement été logé aux frais de l’AFC à Doha pendant 2 nuits en tant qu’invité de marque au Congrès de l’AFC en Janvier 2011. Ce principe est appliqué mondialement à travers tous les Congres des Confédérations. Le Président Hayatou ne saurait laisser encore une fois des journalistes porter atteinte à sa personne, à son intégrité et sa transparence. Il estime que ces accusations sont destinées encore une fois à jeter le discrédit non seulement sur sa personne mais aussi sur le continent Africain de manière générale.
Tout comme en 2011, le Président Hayatou attend donc avec impatience ces fameuses preuves telles que décrites par le Sunday Times. Le Président de la CAF se réserve le droit de traduire en justice les responsables de cette campagne de dénigrement à son encontre
Annexe 2
Intégralité des réponses du président de la CAF au Sunday Times (envoyé au Sunday Times le 1er juin 2014 et publié sur le site internet de la CAF le 2 juin 2014)
Le 30 mai 2014 à 19:11 le secrétaire général de la CAF a reçu un email de Heidi Blake, qui se présente comme «deputy insight editor». Ce dernier sollicite ses bons offices pour transmettre un protocole d’interview au président de la CAF à qui un email a été envoyé par la même personne moins d’une heure plus tôt. Le président de la CAF est sommé par le Sunday Times de répondre aux six questions qui lui sont posées avant 16h le lendemain, 31 mai 2014.
Mais avant de poser ses questions et d’en attendre les réponses, l’auteur du mail inventorie sans preuve aucune quantité de choses présentées comme «faits» qui figureront dans l’article à paraître. Comme par exemple le fait que M. Bin Hammam, en tant que président à l’époque de la commission Goal de la FIFA, aurait fait bénéficier la Fédération Camerounaise de Football d’un projet à hauteur de 400 000 dollars américains. Ce qui traduit une cruelle méconnaissance du fonctionnement des instances à la FIFA et est la preuve d’un déficit de culture de la part d’un journaliste présumé. Le Président d’une Commission ne prend pas de décision unilatérale. Mais de manière collective avec les membres de la Commission. Le Président actuel de cette commission de Développement à la FIFA n’est autre que M. Hayatou qui en connait donc que trop bien le fonctionnement.
Mais nonobstant ce fatras de rumeurs non étayés d’un début de preuve, bien que se réservant le droit d’ester en justice pour mettre les auteurs de ces élucubrations face à leurs responsabilités, le président de la CAF, soucieux, comme il l’a toujours été, de la transparence dans son action, ce malgré les attaques répétées visant à porter atteinte au continent africain tout entier, à sa personne, à son honorabilité et à son intégrité, jamais prise à défaut, a accepté de se plier à l’injonction du «Sunday Times», dans les délais permis par son agenda.
1- Avez-vous reçu de Mr Bin Hamman ou de tout autre membre de la candidature du Qatar une gratification financière ou tout autre cadeau pour apporter votre soutien à Qatar 2022 ?
Je n’ai jamais reçu de M. Bin Hammam, de l’Emir du Qatar ou de tout membre de la candidature Qatari de gratifications financières afin de soutenir la candidature Qatar 2022. Contrairement aux affirmations du « Sunday Times » dans le mail qui m’a été envoyé, selon lesquelles j’ai été choyé au Qatar, en recevant notamment des «cadeaux de valeurs» de la part de M. Bin Hammam à Doha en décembre 2009. Je tiens à indiquer que je ne me suis jamais rendue à une invitation de M. Bin Hammam ni à Doha, ni à Kuala Lumpur. Le « Sunday Times » affirme que j’ai reçu de la part de M. Bin Hammam juste avant le 02 Décembre 2010, soixante (60) billets pour la Coupe du Monde. Mais de quelle Coupe du Monde s’agit-il ? Celle de 2010 ou celle de 2014 ? En tant que Président de la Commission d’organisation de la Coupe du Monde 2010 et actuel vice-président de la FIFA, ai-je besoin qu’on m’offre des billets pour la Coupe du Monde ? Ne suis-je pas fondé de ma position à en recevoir de droit ?
2- Quel devait être l’objet de la rencontre que M. Bin Hammam et vous, avez arrangé entre l’émir du Qatar et le président du Cameroun ?
Il n’en a jamais été question. Je n’ai jamais échangé sur une question pareille avec M. Bin Hammam. Il ne me souvient d’ailleurs pas que jusqu’à ce jour le président du Cameroun et l’émir du Qatar se soient rencontrés. Vous pouvez-vous-même mesurer le sérieux de votre démarche
3- Pour quoi M. Bin Hammam a payé pour vous une prise en charge dans une clinique privée après que vous avez voté pour le Qatar ?
Ceci est une pure invention. Je n’ai bénéficié d’aucun traitement. Le seul traitement que j’ai effectué au Qatar est une séance de dialyse faite à Doha début janvier 2011 lors du Congrès de l’AFC pour lequel, comme de coutume, j’étais invité. Vous semblez savoir mieux que moi pour qui j’ai voté.
4- Etiez-vous au courant que M. Bin Hammam donnait de l’argent à des présidents de fédérations africaines pour apporter leur soutien à la candidature du Qatar ?
Je n’ai aucune connaissance de ces paiements et le système de vote en vigueur pour déterminer les pays organisateurs des compétitions de la FIFA n’inclut pas les fédérations. Seuls les membres du Comité Exécutif sont des votants.
5- Pour quoi avez-vous accepté une hospitalité luxueuse avec des billets d’avion en business class et des nuitées dans des hôtels cinq étoiles de la part d’un représentant d’un pays candidat ?
Je n’ai jamais accepté de billet d’avions ou autres privilèges de Qatar 2022. J’ai été logé aux frais de la Confédération asiatique de football à Doha pour deux (2) nuitées en tant qu’invité de marque au Congrès de l’AFC en Janvier 2011. Ce principe est appliqué mondialement lors de tous les Congres des Confédérations.
6- Votre décision de voter pour le Qatar a-t-elle été influencée d’une manière ou d’une autre par la campagne de Bin Hammam qui a fourni de l’argent à des fédérations à travers l’Afrique ?
Le vote est secret et je me garderais bien de révéler à un média le mien. Comme indiqué je ne suis pas au courant des paiements auxquels vous faites allusion. En plus d’un quart de siècle de hautes fonctions dans les instances sportives mondiales, je mets quiconque au défi d’apporter la preuve de ce que mon vote a été subordonné à la réception d’une quelconque faveur.
Junior BINYAM
Directeur des médias de la
Confédération Africaine de Football