Dr Charles Ateba Eyene: L'affaire Marafa ou quand la mafia s'ébranle
YAOUNDÉ - 28 Juin 2012
© Dr Charles Ateba Eyene (corresp.) | La Météo
Le Camerounais le plus célèbre à l'heure actuelle s'appelle Marafa Hamidou Yaya. Depuis son interpellation suivie de son arrestation, le compatriote Marafa se livre à une activité épistolaire qui nous inspire la présente analyse.
© Dr Charles Ateba Eyene (corresp.) | La Météo
Le Camerounais le plus célèbre à l'heure actuelle s'appelle Marafa Hamidou Yaya. Depuis son interpellation suivie de son arrestation, le compatriote Marafa se livre à une activité épistolaire qui nous inspire la présente analyse.
Le Camerounais le plus célèbre à
l'heure actuelle s'appelle Marafa Hamidou Yaya. Il a réussi à surclasser
des célébrités comme Roger Milla et Samuel Eto'o Fils que l'on savait
jusque-là très célèbres. Il suffit qu'il tousse pour que le Cameroun
tout entier attrape la grippe. La divine éloquence de ce qui se passe
est qu'il y a deux sortes de génies, les bons et les mauvais génies. Les
bons génies sont ceux dont l'action sert, transforme et inspire alors
que les mauvais génies sont ceux dont l'action ne vise qu'à nuire.
Depuis son interpellation suivie de son arrestation, le compatriote
Marafa se livre à une activité épistolaire qui nous inspire la présente
analyse. Nous la calibrons sur le contenu de ses lettres, leur impact
sur la vie du pays, le jeu, les comportements et les postures des uns et
des autres, surtout, de ceux qui se recrutaient et se recrutent dans le
cercle des réseaux d'influence du présidentiable du SED.
Le contenu.
A travers les savoirs qui se dégagent de ses lettres, on se rend compte que Marafa a, à la fois, un bon et un mauvais génie. Il défie à cet effet Bossuet, Fénelon, Voltaire et Zola qui pensaient qu'un être ne peut avoir à la fois un bon et un mauvais génie. Mais en réalité, Marafa est un bon pontife. C'est ainsi que Lamartine qualifiait Bossuet autrefois. Il nous fait savoir ce qui était secret dans l'univers de leurs réseaux. Il le fait à cœur ouvert pour pousser les Camerounais à la révolte. Marafa est ainsi un adepte de la politique de la terre brûlée. Dans ces conditions, le pays peut effectivement brûler dès lors que lui n'a plus rien à protéger. On a connu jadis des chefs de guerre adeptes de ces méthodes. Pour sauver leur propre ego, ils allaient jusqu'à tout empoisonner (champs, rivières, air...). La faiblesse des plus grands esprits, c'est de vouloir être prophètes. Même de malheur. Il faut dire que les dénonciations des princes déchus auraient eu plus de poids si elles étaient faites du temps où il était au pouvoir. Mais, comme dans L'Archéologie du frivole de Jacques Derrida (1990), ce point de détail effrite la démarche de ce «fils à papa» aux yeux de plusieurs Camerounais qui n'a pas, comme plusieurs autres Camerounais, travaillé dur pour mériter son pain. Il a grandi avec une cuillère en or dans la bouche. C'était l'enfant chéri du Président Biya, qui, malgré ses frasques, reste membre du Bureau Politique du RDPC. Marafa ne se rendait à Garoua que par jet. Un tel privilège n'est pas à la portée de tous.
L'impact des lettres de Marafa sur la vie du pays.
Comme un remède invisible, les lettres de Marafa dominent l'actualité et cristallisent le débat. Elles vont même jusqu'à le structurer. D'ailleurs, depuis Frazer (1890), les mythes ont été étudiés. Ce sont des trésors légendaires de l'humanité. Les lettres de Marafa affluent de grosses significations sur le type de gouvernement en vigueur au Cameroun. Ce sont des mythes dynamiques qui structurent l'imaginaire permanent de la pensée de plusieurs générations de Camerounais. Dans les lettres de l'ex-ministre d'Etat, les petites histoires et les petits scandales peuvent être décomposés en éléments très simples ou mythèmes. Les bons écrivains réussissent souvent à écrire des récits poétiquement riches en combinant de petites histoires comme le fait Marafa dans sa démarche. Du coup, c'est chaque Camerounais qui se sent en insécurité ou floué par des gens que l'on pensait importants mais qui, en fait, ne sont que des citoyens irresponsables. Sur ce plan, le célèbre fils de Garoua nous permet de comprendre comment se fait la criminalisation de l'Etat camerounais.
Mais, comme Marafa lui-même est parmi les criminels, il ne reconnaît pas ses propres erreurs, met en relief son aptitude à ne jamais se tromper, même à la lumière des faits, estime que c'est la faute aux autres, se montre champion du déni de la réalité. Il reste une tête dure et ne veut pas changer, même en prison. Or, on ne le dira jamais assez, la compréhension ne remplace pas l'explication. L'impact des lettres dont nous parlons ne peut, dans ce sens, que conforter les visages des «génies invisibles» de la cité camerounaise.
Les comportements et les postures des Camerounais ordinaires.
Pour les Camerounais que nous écoutons dans les médias, ils estiment qu'ils ne doivent rien à Marafa. Pendant ses différents séjours à la haute administration publique, il a très peu pensé à eux. Mêmes les prisonniers ne le prennent pas en estime car, du moment où il était au MINATD, il n'avait pas daigné s'intéresser aux conditions carcérales dans le pays. Les jeunes sont encore plus amers. Cabral Libi qui a créé un mouvement pour la vigilance républicaine dit à qui veut l'entendre qu'il ne veut pas mettre les lunettes noires en plein jour. Il le dit comme une mise en garde pour recadrer les débordements des profiteurs des largesses de son «grand frère» en détention au SED. Les conflits d'intérêts et les entorses à l'éthique ont promu l'obscurantisme et l'irrationnel. Les mégalomanes et les mythomanes ont émergé. La langue de bois a prospéré et personne n'a mesuré la nature des inconvénients liés à cette triste aventure. Dans cette mise à mort de l'idéal et du rêve, les réseaux ont entraîné le peuple dans des combats métaphysiques au sens d'Alfred de Musset (1810-1857). Pourtant, cet ordre n'avait ni légitimité ni identité au sens noble. C'est tout cela qui se dégage aujourd'hui des faits autour de Marafa et autres chefs des réseaux secrets et mafieux établis dans le pays.
Les membres du réseau d'influence Marafa.
Les réseaux Marafa s'étendaient et s'étendent sur tout le pays et à l'étranger. Depuis Sophie Coignard, on sait que les réseaux ne sont pas d'innocentes assemblées préoccupées uniquement de l'amélioration de l'espèce humaine. Cela fait froid dans le dos quand les réseaux parviennent à imposer leur ordre à la société, en s'enfermant dans des complots et de petites intrigues personnelles. Ici, on s'acoquine avec l'ennemi pour parvenir à ses fins. Les strictes alliances sont d'intérêt conjoncturel. Les connivences qui structurent la nomenklatura des réseaux ne comptent pas pour rien. Pour étoffer son réseau, le brave Marafa avait recruté dans toutes les tribus et dans toutes les strates de la société. Aujourd'hui, certains de ses «collabos» veulent le dénier comme dans la comédie du pouvoir et le roman de l'argent. La situation se présente ainsi qu'il suit:
1) Ceux qui étaient égarés dans l'affairisme, sous le couvert du parrain Marafa se montrent de plus en plus moins arrogants. Ils veulent protéger leurs acquis et peuvent être de bons traîtres pour lui;
2) Ses alliés dans la conquête du pouvoir encore au gouvernement sont subitement devenus muets. Ils ne veulent pas devenir identifiables comme tel. Ils courtisent en silence le prince pour ne pas être éjectés de la mangeoire. A cet effet, on peut s'interroger sur le silence d'un des Secrétaires Généraux adjoints du Comité Central que l'on savait très prolixe sur tous les sujets d'intérêt national. Ce compatriote, depuis que Marafa sème la pagaille au pays fait purement et simplement le mort. Il a d'ailleurs grand intérêt à ne pas broncher parce que le grand Marafa menace de représailles tous ceux qui oseront... Mais où est donc passé le frère aîné et camarade Grégoire Owona?
3) II y a la catégorie des gens qui parlent beaucoup pour ne rien dire. Leur stratégie est de brouiller tout message logique et rationnel sur le sujet.
4) Il y a ceux qui veulent légitimement et vraiment en découdre avec Marafa. Malheureusement membres de son puissant réseau usent de tous les moyens pour leur empêcher de le faire et arrivent jusqu'à les pourchasser.
5) Il y a la catégorie de ceux qui sont indifférents. Leur souci est que le pays avance dans la bonne direction et que les gens mangent à leur faim.
6) Il y a la presse des groupes d'intérêts qui émarge à coût de CFA pour relayer la moindre toux de Marafa. Cette presse se charge aussi de fragiliser tout discours contraire à l'apologie faite à celui qu'ils présentent déjà comme le futur homme fort du pays. Les plus imprudents ont commencé à trahir le secret. Le cas des invitations dans les émissions de débat mérite d'être souligné. Visiblement, les journalistes sont achetés. La presse, comme on le sait, règne sur l'empire de la parole. Les réseaux généralement la structurent idéalement pour mieux conspirer.
Les vrais membres des réseaux ont, à travers l'affaire Marafa, compris qu'il n'y a pas que l'amusement dans la vie.
La première stratégie pour divertir l'opinion est de mouiller tout le monde. Ainsi, dans l'affaire Marafa, des individus n'ayant jamais eu aucun lien avec ce dernier sont présentés comme ses intimes ou ses «épouses». Le cas de Jean-Emmanuel Pondi, ce brillant politologue que l'on sait pourtant lésé dans le système attire l'attention. Son problème, il a écrit un livre courageux sur Le harcèlement sexuel en milieu universitaire et les concernés sont décidés d'avoir sa tête. La bonne question à se poser est de savoir si un sujet aussi brillant que le grand frère Jean Emmanuel a besoin de parrains pour phosphorer dans une société qui a tant besoin de lumière que la nôtre? Je connais également un cas d'un fils de Garoua, un certain Alim Boukar limogé à CAMTEL jadis qui a dû aller refaire sa carrière à la Douane. On le présente aujourd'hui comme l'homme de Marafa. La question est de savoir pourquoi son supposé parrain n'a pas pu le caser comme c'est généralement le cas après la déchéance?
En même temps, et c'est ce qui choque, les vrais membres du réseau Marafa payent d'énormes sommes d'argent aux médias et aux hommes de médias pour éclipser leurs noms et leurs photos des réseaux Marafa. La presse des groupes d'intérêts et de l'argent joue bien son jeu. La «mort» et l'oubli, c'est la voie choisie par certains grands fidèles de Marafa d'hier. Les Camerounais longtemps victimes des cénacles et de l'ostracisme des réseaux sont invités à ne pas tomber dans ce piège à cons. Ce qui se passe dégage stupéfaction et complot. Les exilés de l'intérieur que nous sommes, dénoncent fortement ces connexions dangereuses. Une chose est certaine, la maffia est dans le désarroi: C'est un regard de sémioticien. Un regard qui éduque et appelle à la Clairvoyance.
Charles Ateba EyeneSpécialiste de la communication et de la sémiotique du politique.
Le contenu.
A travers les savoirs qui se dégagent de ses lettres, on se rend compte que Marafa a, à la fois, un bon et un mauvais génie. Il défie à cet effet Bossuet, Fénelon, Voltaire et Zola qui pensaient qu'un être ne peut avoir à la fois un bon et un mauvais génie. Mais en réalité, Marafa est un bon pontife. C'est ainsi que Lamartine qualifiait Bossuet autrefois. Il nous fait savoir ce qui était secret dans l'univers de leurs réseaux. Il le fait à cœur ouvert pour pousser les Camerounais à la révolte. Marafa est ainsi un adepte de la politique de la terre brûlée. Dans ces conditions, le pays peut effectivement brûler dès lors que lui n'a plus rien à protéger. On a connu jadis des chefs de guerre adeptes de ces méthodes. Pour sauver leur propre ego, ils allaient jusqu'à tout empoisonner (champs, rivières, air...). La faiblesse des plus grands esprits, c'est de vouloir être prophètes. Même de malheur. Il faut dire que les dénonciations des princes déchus auraient eu plus de poids si elles étaient faites du temps où il était au pouvoir. Mais, comme dans L'Archéologie du frivole de Jacques Derrida (1990), ce point de détail effrite la démarche de ce «fils à papa» aux yeux de plusieurs Camerounais qui n'a pas, comme plusieurs autres Camerounais, travaillé dur pour mériter son pain. Il a grandi avec une cuillère en or dans la bouche. C'était l'enfant chéri du Président Biya, qui, malgré ses frasques, reste membre du Bureau Politique du RDPC. Marafa ne se rendait à Garoua que par jet. Un tel privilège n'est pas à la portée de tous.
L'impact des lettres de Marafa sur la vie du pays.
Comme un remède invisible, les lettres de Marafa dominent l'actualité et cristallisent le débat. Elles vont même jusqu'à le structurer. D'ailleurs, depuis Frazer (1890), les mythes ont été étudiés. Ce sont des trésors légendaires de l'humanité. Les lettres de Marafa affluent de grosses significations sur le type de gouvernement en vigueur au Cameroun. Ce sont des mythes dynamiques qui structurent l'imaginaire permanent de la pensée de plusieurs générations de Camerounais. Dans les lettres de l'ex-ministre d'Etat, les petites histoires et les petits scandales peuvent être décomposés en éléments très simples ou mythèmes. Les bons écrivains réussissent souvent à écrire des récits poétiquement riches en combinant de petites histoires comme le fait Marafa dans sa démarche. Du coup, c'est chaque Camerounais qui se sent en insécurité ou floué par des gens que l'on pensait importants mais qui, en fait, ne sont que des citoyens irresponsables. Sur ce plan, le célèbre fils de Garoua nous permet de comprendre comment se fait la criminalisation de l'Etat camerounais.
Mais, comme Marafa lui-même est parmi les criminels, il ne reconnaît pas ses propres erreurs, met en relief son aptitude à ne jamais se tromper, même à la lumière des faits, estime que c'est la faute aux autres, se montre champion du déni de la réalité. Il reste une tête dure et ne veut pas changer, même en prison. Or, on ne le dira jamais assez, la compréhension ne remplace pas l'explication. L'impact des lettres dont nous parlons ne peut, dans ce sens, que conforter les visages des «génies invisibles» de la cité camerounaise.
Les comportements et les postures des Camerounais ordinaires.
Pour les Camerounais que nous écoutons dans les médias, ils estiment qu'ils ne doivent rien à Marafa. Pendant ses différents séjours à la haute administration publique, il a très peu pensé à eux. Mêmes les prisonniers ne le prennent pas en estime car, du moment où il était au MINATD, il n'avait pas daigné s'intéresser aux conditions carcérales dans le pays. Les jeunes sont encore plus amers. Cabral Libi qui a créé un mouvement pour la vigilance républicaine dit à qui veut l'entendre qu'il ne veut pas mettre les lunettes noires en plein jour. Il le dit comme une mise en garde pour recadrer les débordements des profiteurs des largesses de son «grand frère» en détention au SED. Les conflits d'intérêts et les entorses à l'éthique ont promu l'obscurantisme et l'irrationnel. Les mégalomanes et les mythomanes ont émergé. La langue de bois a prospéré et personne n'a mesuré la nature des inconvénients liés à cette triste aventure. Dans cette mise à mort de l'idéal et du rêve, les réseaux ont entraîné le peuple dans des combats métaphysiques au sens d'Alfred de Musset (1810-1857). Pourtant, cet ordre n'avait ni légitimité ni identité au sens noble. C'est tout cela qui se dégage aujourd'hui des faits autour de Marafa et autres chefs des réseaux secrets et mafieux établis dans le pays.
Les membres du réseau d'influence Marafa.
Les réseaux Marafa s'étendaient et s'étendent sur tout le pays et à l'étranger. Depuis Sophie Coignard, on sait que les réseaux ne sont pas d'innocentes assemblées préoccupées uniquement de l'amélioration de l'espèce humaine. Cela fait froid dans le dos quand les réseaux parviennent à imposer leur ordre à la société, en s'enfermant dans des complots et de petites intrigues personnelles. Ici, on s'acoquine avec l'ennemi pour parvenir à ses fins. Les strictes alliances sont d'intérêt conjoncturel. Les connivences qui structurent la nomenklatura des réseaux ne comptent pas pour rien. Pour étoffer son réseau, le brave Marafa avait recruté dans toutes les tribus et dans toutes les strates de la société. Aujourd'hui, certains de ses «collabos» veulent le dénier comme dans la comédie du pouvoir et le roman de l'argent. La situation se présente ainsi qu'il suit:
1) Ceux qui étaient égarés dans l'affairisme, sous le couvert du parrain Marafa se montrent de plus en plus moins arrogants. Ils veulent protéger leurs acquis et peuvent être de bons traîtres pour lui;
2) Ses alliés dans la conquête du pouvoir encore au gouvernement sont subitement devenus muets. Ils ne veulent pas devenir identifiables comme tel. Ils courtisent en silence le prince pour ne pas être éjectés de la mangeoire. A cet effet, on peut s'interroger sur le silence d'un des Secrétaires Généraux adjoints du Comité Central que l'on savait très prolixe sur tous les sujets d'intérêt national. Ce compatriote, depuis que Marafa sème la pagaille au pays fait purement et simplement le mort. Il a d'ailleurs grand intérêt à ne pas broncher parce que le grand Marafa menace de représailles tous ceux qui oseront... Mais où est donc passé le frère aîné et camarade Grégoire Owona?
3) II y a la catégorie des gens qui parlent beaucoup pour ne rien dire. Leur stratégie est de brouiller tout message logique et rationnel sur le sujet.
4) Il y a ceux qui veulent légitimement et vraiment en découdre avec Marafa. Malheureusement membres de son puissant réseau usent de tous les moyens pour leur empêcher de le faire et arrivent jusqu'à les pourchasser.
5) Il y a la catégorie de ceux qui sont indifférents. Leur souci est que le pays avance dans la bonne direction et que les gens mangent à leur faim.
6) Il y a la presse des groupes d'intérêts qui émarge à coût de CFA pour relayer la moindre toux de Marafa. Cette presse se charge aussi de fragiliser tout discours contraire à l'apologie faite à celui qu'ils présentent déjà comme le futur homme fort du pays. Les plus imprudents ont commencé à trahir le secret. Le cas des invitations dans les émissions de débat mérite d'être souligné. Visiblement, les journalistes sont achetés. La presse, comme on le sait, règne sur l'empire de la parole. Les réseaux généralement la structurent idéalement pour mieux conspirer.
Les vrais membres des réseaux ont, à travers l'affaire Marafa, compris qu'il n'y a pas que l'amusement dans la vie.
La première stratégie pour divertir l'opinion est de mouiller tout le monde. Ainsi, dans l'affaire Marafa, des individus n'ayant jamais eu aucun lien avec ce dernier sont présentés comme ses intimes ou ses «épouses». Le cas de Jean-Emmanuel Pondi, ce brillant politologue que l'on sait pourtant lésé dans le système attire l'attention. Son problème, il a écrit un livre courageux sur Le harcèlement sexuel en milieu universitaire et les concernés sont décidés d'avoir sa tête. La bonne question à se poser est de savoir si un sujet aussi brillant que le grand frère Jean Emmanuel a besoin de parrains pour phosphorer dans une société qui a tant besoin de lumière que la nôtre? Je connais également un cas d'un fils de Garoua, un certain Alim Boukar limogé à CAMTEL jadis qui a dû aller refaire sa carrière à la Douane. On le présente aujourd'hui comme l'homme de Marafa. La question est de savoir pourquoi son supposé parrain n'a pas pu le caser comme c'est généralement le cas après la déchéance?
En même temps, et c'est ce qui choque, les vrais membres du réseau Marafa payent d'énormes sommes d'argent aux médias et aux hommes de médias pour éclipser leurs noms et leurs photos des réseaux Marafa. La presse des groupes d'intérêts et de l'argent joue bien son jeu. La «mort» et l'oubli, c'est la voie choisie par certains grands fidèles de Marafa d'hier. Les Camerounais longtemps victimes des cénacles et de l'ostracisme des réseaux sont invités à ne pas tomber dans ce piège à cons. Ce qui se passe dégage stupéfaction et complot. Les exilés de l'intérieur que nous sommes, dénoncent fortement ces connexions dangereuses. Une chose est certaine, la maffia est dans le désarroi: C'est un regard de sémioticien. Un regard qui éduque et appelle à la Clairvoyance.
Charles Ateba EyeneSpécialiste de la communication et de la sémiotique du politique.