Double scrutin du 30 septembre: Elecam face à son destin
DOUALA - 31 JUIL. 2013
© Edking | Le Messager
Le Conseil électoral d’Election’s Cameroon (Elecam) doit rendre publiques les listes des candidats aux municipales et législatives prochaines.
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Le Conseil électoral d’Election’s Cameroon (Elecam) doit rendre publiques les listes des candidats aux municipales et législatives prochaines.
Il n’y a pas longtemps, Le Messager
dans son édition du 24 juillet 2013 écrivait « la décision fixant
l’organisation des bureaux de vote est disponible. Y figurent les
différentes modalités à suivre par tous les partenaires du double
scrutin du 30 septembre 2013». Elecam venait alors d’établir les
modalités pratiques du double scrutin. Face à son destin, coincé entre
les législatives et les municipales, l’organe en charge des élections au
Cameroun à le dos au mur. Il devra perdre sa crédibilité ou gagner ses
lettres de noblesse dans les consultations de fin septembre prochain. Le
vote simultané sera donc possible car les dispositions prévoient
l’aménagement de bureaux pouvant accueillir le scrutin municipal et
législatif. Chaque bureau de vote se voit ainsi doter d’un matériel
électoral fourni qui servira au déroulement des élections législatives
et municipales, écrivions-nous.
Face au suspens qui devrait prendre fin demain jeudi avec la publication des listes électorales, les Camerounais retiennent leur souffle. Les périls sont grands, inscrits au coin des contestations et revendications que ne manqueraient pas de soulever les différentes parties prenantes au double suffrage. En amont, concernant la direction d’Elecam, quelques incohérences ont pu être observées : selon Cameroon-tribune, Elecam qui devait appliquer uniformément la loi à tous les partis politiques s’est planté à Tombel dans le Sud-ouest où le démembrement d’Elecam a d’abord refusé de recevoir la liste de l’Udc «à cinq minutes de minuit», prétendant que le délai était passé. Ce n’est que grâce à l’intervention du sous-préfet, qui a prouvé que la montre du représentant d’Elecam avait cinq minutes d’avance, que ce parti a pu déposer son dossier dans cette localité.
Au niveau du Conseil électoral, c’est une autre paire de manches. Il s’agit de vérifier la régularité des listes. Or, de manière notoire, il est patent que beaucoup de listes, y compris celle du Rdpc, souffriraient de certains manquements qui vont du dépôt de cautionnement aux pièces civiles et judiciaires à fournir, en passant par les certificats d’imposition, le respect des minorités sociologiques etc. Les membres du Conseil électoral devrait faire preuve de caractère pour ne pas céder aux pressions des uns et des autres en taillant dans les chairs pour extraire les corps sains. Maurice Kamto a donné le ton après la déconvenue de certaines listes du Mrc déclarés hors course : «Elecam n’a pas rejeté nos dossiers sur une base juridique, mais sur des bases politiques. Ceci est notre conviction et la bataille sera politique». L’on se souvient alors d’une phrase prononcée il y a bien longtemps. Celle de Gilbert Andzé Tsoungui pour justifier cette approche : « la loi est faite par les Hommes et pour les Hommes ».
Lorsque l’administration organisait les élections, le président de la République a parfois pris la liberté d’autoriser une tolérance ou de rallonger les délais de dépôt des candidatures au profit des partis politiques. Commentaire du Professeur Mouanguè Kobila : « Or, maintenant que les élections sont organisées par une autorité publique indépendante à qui, il est interdit de solliciter ou de recevoir d’instruction de quiconque, cette possibilité de souplesse n’existe plus. Encore qu’au contentieux, le juge électoral s’en est toujours tenu aux délais légaux et n’hésite pas à annuler des résultats obtenus par des listes illégalement réhabilitées sur instruction présidentielle, après le report du double scrutin en 2002 (Cour suprême, Assemblée plénière, arrêt n° 94/A/02/03 du 19 avril 2004 rendu en l’affaire Social Democratic Front (Sdf) (Commune urbaine de Nkongsamba). Etat du Cameroun (Minatd) et Rassemblement démocratique du peuple camerounais). »
Elecam indépendant ? Voici le temps de se ceindre les reins comme un vaillant homme, déclamait Aimé Césaire. L’atmosphère est à couper au couteau à l’approche de l’heure de vérité. La publication des listes apparait donc comme le premier tour des scrutins de septembre. Cet examen probatoire est à double détente : le profil des admis à la candidature et l’autorité de l’examinateur qui a toujours proclamé son indépendance sans trop convaincre…Wait and see !
Face au suspens qui devrait prendre fin demain jeudi avec la publication des listes électorales, les Camerounais retiennent leur souffle. Les périls sont grands, inscrits au coin des contestations et revendications que ne manqueraient pas de soulever les différentes parties prenantes au double suffrage. En amont, concernant la direction d’Elecam, quelques incohérences ont pu être observées : selon Cameroon-tribune, Elecam qui devait appliquer uniformément la loi à tous les partis politiques s’est planté à Tombel dans le Sud-ouest où le démembrement d’Elecam a d’abord refusé de recevoir la liste de l’Udc «à cinq minutes de minuit», prétendant que le délai était passé. Ce n’est que grâce à l’intervention du sous-préfet, qui a prouvé que la montre du représentant d’Elecam avait cinq minutes d’avance, que ce parti a pu déposer son dossier dans cette localité.
Au niveau du Conseil électoral, c’est une autre paire de manches. Il s’agit de vérifier la régularité des listes. Or, de manière notoire, il est patent que beaucoup de listes, y compris celle du Rdpc, souffriraient de certains manquements qui vont du dépôt de cautionnement aux pièces civiles et judiciaires à fournir, en passant par les certificats d’imposition, le respect des minorités sociologiques etc. Les membres du Conseil électoral devrait faire preuve de caractère pour ne pas céder aux pressions des uns et des autres en taillant dans les chairs pour extraire les corps sains. Maurice Kamto a donné le ton après la déconvenue de certaines listes du Mrc déclarés hors course : «Elecam n’a pas rejeté nos dossiers sur une base juridique, mais sur des bases politiques. Ceci est notre conviction et la bataille sera politique». L’on se souvient alors d’une phrase prononcée il y a bien longtemps. Celle de Gilbert Andzé Tsoungui pour justifier cette approche : « la loi est faite par les Hommes et pour les Hommes ».
Lorsque l’administration organisait les élections, le président de la République a parfois pris la liberté d’autoriser une tolérance ou de rallonger les délais de dépôt des candidatures au profit des partis politiques. Commentaire du Professeur Mouanguè Kobila : « Or, maintenant que les élections sont organisées par une autorité publique indépendante à qui, il est interdit de solliciter ou de recevoir d’instruction de quiconque, cette possibilité de souplesse n’existe plus. Encore qu’au contentieux, le juge électoral s’en est toujours tenu aux délais légaux et n’hésite pas à annuler des résultats obtenus par des listes illégalement réhabilitées sur instruction présidentielle, après le report du double scrutin en 2002 (Cour suprême, Assemblée plénière, arrêt n° 94/A/02/03 du 19 avril 2004 rendu en l’affaire Social Democratic Front (Sdf) (Commune urbaine de Nkongsamba). Etat du Cameroun (Minatd) et Rassemblement démocratique du peuple camerounais). »
Elecam indépendant ? Voici le temps de se ceindre les reins comme un vaillant homme, déclamait Aimé Césaire. L’atmosphère est à couper au couteau à l’approche de l’heure de vérité. La publication des listes apparait donc comme le premier tour des scrutins de septembre. Cet examen probatoire est à double détente : le profil des admis à la candidature et l’autorité de l’examinateur qui a toujours proclamé son indépendance sans trop convaincre…Wait and see !