Double Scrutin 2020 : Le Bal des (Républicains) Hypocrites
Le président Maurice Kamto qualifierait cette "campagne électorale" de bal des hypocrites car les résultats
préfabriqués reposent pour l´instant dans les frigidaires de CONGELCAM
Source: Cameroonvoice 29 01 20
Les Camerounais assistent en ce moment, en guise de campagne électorale, à un carnaval classique qui a la particularité au Cameroun d’avoir une date variable et inconnue car seul le président décide la tenue des élections. Une campagne électorale que le président Maurice Kamto qualifierait de bal des hypocrites car les résultats préfabriqués reposent pour l´instant dans les frigidaires de CONGELCAM.
En cette année 2020, l’élection a un gout très particulier car la bataille oppose exclusivement les partis dits “républicains”, entendez le RDPC et tous les partis qui acceptent de l’accompagner dans le naufrage du Cameroun. Pour ceux qui ne sont pas familiers à la politique au Cameroun, un parti “républicain” est une curiosité locale, constitué d’affairistes d’un autre genre, qui acceptent les faux résultats proclamés par le RDPC, le parti au pouvoir, tout en affirmant de façon péremptoire que le RDPC a pratiqué des fraudes massives et inacceptables.
Les énormes bénéfices que tirent ces partis “républicains” ne doivent pas être critiqués d’emblée, aux regards des sacrifices que ces partis consentent en faveur du parti au pouvoir, le RDPC. A titre indicatif, examinons trois aspects de ces sacrifices :
1 – En ce moment précis, ces partis “républicains”, qui n’ont pas reçu un centime du budget alloué à la campagne électorale tel que prescrit par la constitution, ne savent pas :
- Le nombre d’habitants dans leur circonscription ou dans leur ville
- Combien d’entre eux sont inscrits sur les listes électorales
- Combien d’entre eux ont une carte d’électeur
- Combien d’entre eux ont une carte d’identité pour pouvoir voter le jour J.
Bref, le RDPC ne laisse aucune base à ces partis pour une contestation éventuelle.
2- Le jour des élections, les partis “républicains” n’ont aucune possibilité de contrôler ou de surveiller le déroulement du vote sans entrer en confrontation avec la brutalité et la violence des forces de l’ordre qui veillent à couvrir le RDPC. Or par définition, un “parti républicain” ne conteste pas l’injustice.
3- Apres la proclamation des résultats prescrits par ELECAM (la branche électorale du RDPC), les “partis républicains” n’ont aucune chance d’espérer un verdict contraire aux desiderata du RDPC. Seul « le PV de ELECAM fait foi » et, au mieux, le Conseil Constitutionnel peut rejeter tous les recours défavorables au RDPC.
Les contentieux électoraux des “républicains” sont d’ailleurs dérisoires car ces partis n’ont pas l’intention de revendiquer le vote des citoyens. Et d’ailleurs pour ces partis, les élections sont jouées d’avance car ils ont déjà reçu leur financement dans un conclave où on leur a enseigné en échange la fameuse déclaration “républicaine” à prononcer dès la proclamation des élections :
Voilà le discours principal que les Camerounais vont entendre en boucle au soir de la proclamation des résultats sortis tout droit des armoires à glace.
Bien entendu chaque leader de ces partis “républicains” y apportera sa touche personnelle, son grain de sel ou son bout de… pigment pour ressortir les couleurs locales de son parti car nous sommes en démocratie quand même, il ne faut pas souvent l’oublier. Mais l’essentiel sera ce message mythique et républicain des… “républicains”.
Vous comprenez très bien que cette campagne électorale qui brille par son incivisme, est un bal des “républicains” pour ne pas dire un BAL DES HYPOCRITES.
En attendant que le RDPC et ELECAM sortent les résultats, dans ce ballet classique, les Camerounais ont en général déjà une idée précise des résultats. Mais, cette année, la saveur de ces résultats est un peu particulière car deux aspects de ces résultats sont scrutés avec beaucoup d’appréhensions. La pilule risque d’être amère:
En attendant aussi, on annonce aux Camerounais que la campagne électorale des républicains sera une bataille rude et le mot est faible car les “républicains” ont décidé d’interdire des réunions, de bloquer les partis, de déchirer des affiches des concurrents, de marcher sur les effigies des concurrents, etc… et cela ne fait que commencer, car on nous annonce en guise de renfort l’arrivée imminente de Niat Njifendji (himself) dans l’arène, pour porter l’estocade à son paroxysme. Bref, le bal des hypocrites a peu de risque d’entrer en ébullition.