Dimanche
31 mars 2013, un nouveau drame est survenu sur le pont du Wouri à
Douala, entraînant plusieurs pertes en vies humaines. Un véhicule de
transport public, type taxi de ville, a sombré aux premières heures de
la matinée de ce dimanche pascal avec corps et biens dans les eaux
froides du fleuve. Selon des sources diverses, le véhicule jaune chargé
de marchandises serait parti du marché Sandaga non loin du port de
Douala pour Bonabéri qu'il n'atteindra malheureusement point.
Ce nouveau drame sur le pont du Wouri vient s'ajouter à des accidents similaires qui ont, au fil des ans, causé la mort de plusieurs personnes. On se souvient de ce véhicule de marque Toyota pajero qui s'était précipité dans les eaux après que le chauffeur ait éventré les garde-fous branlants du pont. Bien avant ce malheur, un camion Militaire, en provenance de Buea dans la région du Sud-Ouest, avait aussi plongé dans le fleuve causant la mort de deux personnes. Et la liste n'est pas close. Ces différents drames qui endeuillent les familles auraient peut-être été évités si les garde-fous qui longent le pont des deux côtés de la voie avaient une quelconque solidité. Mais construits en matériaux légers, ces ouvrages cèdent à la moindre poussée des engins motorisés qui cherchent le salut sur leur protection après les maladresses des conducteurs.
Par ailleurs, certains endroits défoncés par des accidents précédents de cette petite muraille ferrée de protection ne sont pas réparés, ouvrant dangereusement des espaces béants par où s'engouffrent parfois les conducteurs qui ratent le contrôle de leur véhicule, Quelques rafistolages ont certes été effectués sur ces garde-fous, mais ils n'ont pas apporté jusqu'ici, le maximum de sécurité souhaité. Le drame de dimanche dernier vient souligner, s'il en était encore besoin, l'urgence de refaire tous les travaux de protection sur ce vieux pont qui croule lui-même sur le poids des ans. Il est à regretter que, plus de 60 ans après, la construction du pont sur le fleuve Wouri, aucun autre ouvrage de ce type n'ait vu le jour sur cette artère vitale pour les échanges entre la capitale économique et les autres régions du pays.
Certes, la construction d'un second pont est depuis longtemps envisagée et devrait même être concrétisée dans les prochaines semaines avec la pose de la première pierre par le Président de la République, mais demeure le fait que les choses traînent alors que la liste des accidents mortels sur le vieux pont ne fait que s'allonger. Aux dernières nouvelles, deux corps ont été repêchés des eaux par des hommes-grenouilles de la marine nationale, aidés par des pêcheurs riverains. La voiture accidentée a elle aussi été sortie des eaux dans la matinée de lundi 1er avril.