Douala :Une conférence de Célestin Djamen interrompue
Lundi, 13 Décembre 2010 08:06
La gendarmerie a dispersé journalistes et sympathisants de l’Union pour la Diaspora Active. Vendredi après midi.
La dizaine de journalistes et le conférencier, Célestin Djamen, s’acheminaient vers la fin de leur entretien quand, subitement, les lumières de la salle de conférence de ce restaurant, en plein cœur du quartier des affaires de Douala, se sont éteintes. Quelques instants après, une demi-douzaine de gendarmes, armés, font irruption. Ils demandent à tout le monde de quitter les lieux. La manifestation est interdite, disent-ils en brandissant une décision N° 277/D/C19/01/SP, signée de Jean Claude Etoa Mballa, sous-préfet de Douala 1er le jour même de la conférence, dont 10 décembre 2010, et portant interdiction d’une manifestation. Des jeunes de l’Union de la Diaspora Active (Uda) veulent résister, mais finissent par obtempérer. A l’extérieur, le sous préfet de Douala 1er explique que l’organisation de cette conférence n’a pas respecté la réglementation en vigueur. Jean Claude Etoa Mballa, présent lui aussi sur les lieux, vendredi soir, explique qu’il l’a stoppée mais « seulement, l’infraction est déjà consommée. Ca relève désormais du judiciaire. Et je tiens à dire qu’une réunion publique qui n’est pas déclarée quand elle se tient, celui qui l’organise court le risque des sanctions allant à 6 mois d’emprisonnement ferme, y compris pour celui qui y participe». Célestin Djamen, le conférencier, soutient qu’il a organisé une réunion privée dans le sens de la loi. Il affirme que : « Ce n’est pas une réunion publique, puisque publique veut dire que le public y a accès. Or, ceux qui n’ont pas reçu d’invitation ne pouvaient pas savoir qu’il y avait une réunion là-haut », dans la salle de conférence d’un restaurant d’Akwa, à Douala. La conférence a été dispersée et le matériel de plusieurs chaînes de télévision a été confisqué, des films de la manifestation, mais aussi une camera d’Equinoxe Télévision restituée tard, dans la nuit, par la légion de gendarmerie du Littoral. Célestin Djamen avait convié les journalistes pour les entretenir sur la suite de la plainte de l’Uda, une association des Camerounais de France, pour recel de détournement de fonds publics contre Paul Biya. Cette palinte a été jugée recevable. Le parquet de Paris a ouvert il y a une dizaine de jours, une enquête au sujet des biens de Paul Biya et ses proches en France. Une enquête préliminaire est ouverte sur les biens du président de la République du Cameroun. Le gouvernement par la voix du ministre de la Communication, avait dit son indignation devant cette démarche qui ternit, selon lui, l’image du président et du pays. |