Douala - Prolongement du Boulevard de la République: Les habitants de Bépanda en colère
Douala, 04 septembre 2013
© Hervé Villard Njiélé | La Nouvelle Expression
Ils ont prix d’assaut la communauté urbaine de Douala ce lundi 2 septembre 2013 pour signifier leur ras-le-bol et dénoncer avec énergie la fraude qui mine les indemnisations en cours dans ce quartier.
’’Nous sommes à Bépanda depuis 1971’’ ‘’On ne titre pas une maison habitée’’ ‘’800millions pour indemniser sept personnes’ où va le Cameroun.’’ ‘’Nous voulons l’indemnisation de tous ceux qui ont été recensés’’. Voilà quelques expressions qui figuraient sur les différentes pancartes brandies par les populations de Bépanda pendant le mouvement d’humeur qui a eu lieu ce lundi 2 septembre 2013 à la communauté urbaine de Douala. Rassemblées à l’esplanade de cette institution très tôt ce jour là, les habitants de Bépanda, plus d’une centaine environ, tenaient à manifester de manière publique leur colère et surtout, dénoncer avec véhémence la fraude qui entache le processus d’indemnisation des populations se trouvant sur le tracé du prolongement du boulevard de la république.
En effet, informer de ce que le paiement des indemnisations devait commencer ce lundi 2 septembre 2013 à la communauté urbaine de Douala, ils sont venus non seulement perturber ce processus, mais aussi rencontrer Fritz Ntone Ntone le délégué du gouvernement au près de la communauté urbaine de Douala pour dénoncer cette situation et lui expliquer le flou qui entoure cette affaire à gros sous. «Nous revendiquons l’indemnisation de toutes les populations de Bépanda situées sur le tracé de la route. Les recensements avaient déjà eu lieu. Nous venons pour qu’on nous indemnise comme ceux donc les noms figurent sur la liste des personnes à indemniser », explique Nangneu, un habitant de la zone à déguerpir. «Je suis à Bépanda depuis 1988. J’ai deux terrains dans la zone. Quand j’ai voulu faire les titres fonciers de mes deux terrains, on m’a fait comprendre au niveau de la mairie de Douala 5ème où je me suis rendu qu’on ne délivrait plus les titres fonciers dans la zone jusqu’à nouvel ordre. Sur la liste des personnes à indemniser j’étais le N° 209 mais maintenant je ne suis pas sur cette liste», ajoute Nangneu cet habitant de Bépanda tout courroucé.
Fraude
D’après les riverains de Bépanda très irrités, sur près de 406 personnes habitants la zone à déguerpir, seuls 7 d’entre eux percevront les indemnisations. Ce qui les choque d’avantage, c’est la présence du numéro du titre foncier de ces derniers sur le communiqué publié par la communauté urbaine, annonçant le paiement des indemnisations. Sur ce communiqué radio-presse placardé sur le mur des services du cadastre, en plus des numéros des titres fonciers le communiqué fait savoir que le paiement des indemnités commence le 2 septembre 2013.
Selon les riverains très irrités, les titres fonciers évoqués dans le communiqué de Fritz Ntone Ntone, sont des faux puisqu’ils ont été établis en 2012. Leurs propriétaires d’après eux ne sont pas connus des habitants à déguerpir. Pour démontrer le caractère frauduleux de ces documents, ils déclarent que le titre foncier N°13539 compte à lui seul 93 hectares. Ce qui est surréaliste. La situation courrouce d’avantage les populations de Bépanda qui crient à l’arnaque, à la fraude et à la corruption. «Mon feu père Dieudonné Tchuitchang habite à Bépanda Bonewonda depuis 1971. Je ne comprends pas pourquoi son nom ne figure pas sur la liste des indemnisations ?» S’interroge-Jean Pierre Siewe, comme Amina Ketsom Betseu propriétaire du titre foncier N°19090 qui ne figure pas sur la liste des personnes à indemniser.
Pour ces derniers prêt au sacrifice suprême pour défendre leurs intérêts, fruit de toute une vie, «il faut que la force revienne à la loi qui régie les propriétés et les indemnisations dans notre pays», déclarent-ils en chœur. Car les sept titres fonciers sont des titres récemment fait par «ces bandits qui veulent empocher l’argent des destinés aux indemnisations aux détriments des vraie propriétaires qui croulent dans la misère», affirme, André Nzakou, le président de l’association des habitants de Bépanda, très mécontent.
C’est l’arrivée de Fritz Ntone NTone, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala qui va mettre fin à ce mouvement d’humeur en s’entretenant avec les responsables de ce mouvement pour désamorcer la bombe.
Au courant de cet échange, il va promettre aux riverains de refaire un recensement question de contrôler l’état de paiement. «Le délégué nous a fait savoir qu’il faut que chacun de nous se fassent enregistrer pour que l’on puisse contrôler les états de paiements parce que le recensement n’est pas fini. On avait peur que ces ‘’voyous ‘’ne viennent prendre de l’argent ici puisqu’ils ont titré nos maisons. Mais, c’’est quand il va commencer à payer ces indemnisations que nous seront satisfaits», déclare Dieudonné Nzakou.