Ce
quartier de Douala III est envahi par des déchets industriels qui
polluent l'environnement et indisposent la population. Le constat est
d'une évidence étonnante. A l'entrée de la chefferie de Bilonguè I,
quartier situé dans la commune de Douala III, le cours d'eau (bassin de
goa) qui traverse ce quartier est d'une impureté catastrophique. La
couleur de l'eau est d'un noir répugnant. Les déchets plastiques,
produits chimiques et ordures de toute sorte se côtoient. Conséquence
directe des inondations. Sur la rive, certains riverains se sont
appropriés l'espace pour la commercialisation des drèches. Substance en
provenance des sociétés brassicoles qui dégage une odeur assez
dégoûtante. Tous ces mélanges produisent une odeur nauséabonde et
toxique et sont à l'origine de la prolifération des insectes, vecteurs
de multiples maladies. Egalement, la consommation des eaux et aliments
souillés, expose la population à de nombreuses maladies. Une source de
maladies hydriques, à l'instar du cholera qui a secoué la capitale
économique. «Nous vivons Mal ici à Bilonguè l, nous ne respirons pas
l'air pur. A partir de 22 heures, le quartier est invivable», assure
Chantal Djuidje, riveraine.
Cette image est d'ailleurs le cliché des quartiers de Douala. Qui témoigne au quotidien d'une insalubrité écœurante. Un calvaire auquel est assujetti la population du quartier Bilonguè I qui interpelle les entreprises brassicoles, agro-alimentaires et chimiques de remplir leur devoir de citoyenneté. En effet, ils se sont servis de «l'article 43 (1) de la loi n° 96112 du 5 août 1996 portant loi cadre relative à la gestion de l'environnement qui stipule que toutes personnes qui produit ou détient des déchets doit en assurer elle-même l'élimination ou le recyclage, ou faire éliminer ou recycler auprès des installations agrées par l'administration chargée des établissements classés après avis obligatoire de l'administration chargée de l'environnement» pour adresser leur doléance aux entreprises concernées. De ce fait, dans une lettre signée par Emmanuel Talla, le chef dudit quartier «ils exhortent ces entreprises à prendre des mesures fortes afin de réduire ces impacts négatifs qui nuisent à la santé de la population». Une doléance partagée par, Robert Lengya, chef de bloc 11/08, qui affirme: «la population vit mal à cause de ces déchets, nous interpellons les entreprises à venir nous sortir de cette situation».
A en croire Didier Yinkoua, Ecologiste, «ces déchets proviennent des eaux résiduelles des entreprises situées à Ndokoti». Ils ont des conséquences néfastes tant sur la biodiversité, que sur la santé. Pour ces raisons, insiste l'écologiste, il est urgent que la commune et les entreprises s'organisent pour recycler et détruire ces déchets pour le bien-être de la population.