Douala - Noyées de la piscine de Bangue: Etranges ballets du père autour des fillettes violées
DOUALA - 21 SEPT. 2012
© Edking | Le Messager
L’enquête est passée du commissariat du 12è arrondissement à Bonamoussadi au service des recherches et des enquêtes criminelles de la police judiciaires à Bonanjo-Douala.
Qui a violé les filles Epanya ? On pensait que c’étaient des noyées. L’autopsie est allée plus loin et le médecin légiste est formel. Il a détecté sur les corps des fillettes, «des manœuvres ano-rectales anciennes et récentes». Il s’agit de pénétrations ano-rectales anciennes et nouvelles qui ont laissé des séquelles. Pénétrations antiennes ? Dès ce moment, on peut se demander comment la mère des fillettes n’a pas pu détecter que ses enfants sont régulièrement sodomisées, alors que par nature, une maman s’intéresse à la toilette intime de ses filles et par conséquent, aurait pu déceler des anomalies telles que « des orifices anales incompatibles avec leur innocence». Bien que l’enquête soit passée du commissariat du 12è arrondissement à Bonamoussadi au service des recherches et des enquêtes criminelles de la police judiciaires à Bonanjo, en remontant la trace de cette scabreuse affaire de noyade puis de viol, on se rend compte d’étranges ballets autour des corps des enfants.
La vidéosurveillance montre des occupants de la maison qui tirent les enfants de la piscine une heure après le drame et tentent de les réanimer par des massages cardiaques. Pris de panique, le sieur Edjenguèle et un parent transportent les fillettes à l’hôpital Général où le décès est officiellement constaté. Selon Me Epanya, le père des enfants, «ces personnes ont été formellement identifiées et l’enquête dira de qui il s’agit. Et selon certaines indiscrétions, l’une de ses personnes a réussi la prouesse de partir hors du Cameroun. Quant à la deuxième personne qui a également essayé de partir du Cameroun, elle a été arrêtée par les éléments de la police judiciaire, le jour même où elle s’apprêtait à quitter le Cameroun. Elle est actuellement internée dans une chambre de sûreté à la police judiciaire». Selon nos sources, Edjenguèle a été libéré. Le père des enfants arrive à l’hôpital et après plusieurs péripéties, prend les corps…pour les ramener chez lui. Pourquoi chez lui et non à la morgue ? Selon Me Epanya a l’hôpital Général :« Nous embarquons par conséquent lesdites dépouilles dans le véhicule de mon chef de village et nous nous dirigeons préalablement vers la maison, sur les conseils de Monsieur Epanya Edimo, mon chef de famille qui s’était préalablement procuré une natte sur laquelle lesdites dépouilles devaient être étalées afin que leur mère qui était en pleurs les voie avant leur mise à la morgue».
Manœuvres
Y avait-il encore urgence ? « Curieuse démarche pour un avocat censé maîtriser la loi », note un juriste. Il s’agit d’un cas de mort suspecte. Donc la compétence « revient ipso facto au procureur de la République territorialement compétent ». Quelques heures après toutefois, les corps quittent la maison familiale pour la garnison : Cette même nuit, dit Me Epanya, « quand je formule le vœu de réaliser une autopsie des dépouilles de mes enfants, c’est parce qu’on me fit savoir qu’au moment où mes enfants ont été sorties de l’eau, elles respiraient encore. Deuxièmement, parce les ventres de mes enfants étaient plats, comme si elles n’avaient pas bu de l’eau ». Qu’est-ce qui explique alors le revirement de Me Epanya plus tard ? Le commissaire principal Ela du 12è arrondissement qui enquêtait sur les noyées est formel. Le 10 août, il saisit le légiste pour une autopsie. Le 12 août, Me Epanya appelle le procureur pour l’interruption de la procédure pour des raisons personnelles (sic). Le procureur exige une demande écrite à ce sujet. Malgré cette lettre manuscrite, la procédure suit son cours et aboutira à une découverte surprenante : «Manœuvres ano-rectales ». Sur insistance du commissaire principal Ela, une seconde autopsie est pratiquée. Plus précise, elle fait mentions, selon le Popoli, de « pénétrations ano-rectales anciennes » pour la petite Audrey, l’ainée des fillettes. Par contre, souligne Le Popoli, « sa petite sœur Paola (5 ans) présente des pénétrations ano-rectales anciennes et récentes ».
Me Epanya affirme que : «Dans la continuation de nos recherches c’est Monsieur Ekite Théodorin Martial qui dormait avec mes filles. Le premier jour, mes filles auraient dormi avec leur tante qui le matin les a lavées. Dans la nuit de lundi à mardi et de mardi à mercredi, mes filles auraient dormi avec Monsieur Ekite sur le même lit et c’est lui qui les a lavées. Face à tout cela, ce sont les suspicions sérieuses au vu de l’attitude de ce monsieur. Au vu de ses déclarations, au su des faits ». Les noyées ont passé juste deux ou trois jours chez leur tante. D’où viennent les pénétrations anciennes ? Autres questions : comment Me Epanya, avocat de son état, a-t-il pu procéder à la levée des corps selon la police, « de sa propre initiative, au mépris des dispositions légales en rapport avec ce genre de cas » ? Pourquoi cette précipitation ? L’enquête du Messager se poursuivra pour empêcher qu’une chape de silence ne recouvre les zones d’ombre de ce genre de crime qui commence à devenir récurrent sous nos cieux, où la pédophilie et l’inceste sont en passe de devenir une mode…
Edking
Viol domestique des enfants: il faut briser la loi du silence
Inceste, pédophilie ? Le diable a-t-il élu domicile au Cameroun ? Depuis un an, le cabinet Chrisbat conseil avec la contribution des ministères concernés est au chevet des enfants sexuellement violés au sein des familles au Cameroun. Pour le Minas, il est souhaitable de mettre sur pied une stratégie et une action de prise en charge sociale et psycho sociale, Pour le Mintour, la lutte contre le viol impliquant des enfants dans la perspective du trafic des enfants engageant des touristes est fortement renforcée, pour le Minjustice, il faut déverrouiller le verrou qui limite les possibilités de dénonciation du viol domestique.
Selon Monsieur Christian Batchegane, le directeur général de ChrisBat Conseil, « Il est difficile de rester impassible devant le tableau sombre d’un parent qui use et abuse sexuellement de sa fille ou de son fils ; or ce phénomène est devenu très courant dans notre société au grand malheur tragique d’innocentes et fragiles victimes. Le viol est considéré par le Code pénal camerounais comme un crime, passible d’une peine d’emprisonnement de cinq à dix ans. La sanction est commuée du simple au double et ce jusqu’à l’emprisonnement à vie, si le coupable est un parent de la victime …Il s’agit de lutter contre le viol domestique des enfants, à savoir, celui qui est perpétré par les parents sur leurs propres progénitures».
Cependant, de l’avis de certains réseaux et organismes en charge des enfants comme le Réseau international des enfants sexuellement abusés (Reidesa) ou encore le Réseau national des associations des tantines (Renata), ces peines ne sont presque jamais appliquées ; très peu de violeurs arrivent devant la barre, 7% selon les statistiques du Renata, avec par ailleurs à peine 5% d’entre eux condamnés. Le silence est encore plus assourdissant quand il s’agit d’un père qui abuse de sa fille ou de sa nièce ou alors carrément de son fils. Le viol domestique selon une récente étude menée par le Redesa croît de façon exponentielle et plusieurs victimes ont moins de 10 ans.
« Les cas de viols dits domestiques (à domicile, à la maison) sont de plus en plus récurrents dans notre société et le phénomène gagne en intensité au regard des préjudices multiformes que causent ces actes incestueux, immoraux et fortement mémoriaux. Ces conséquences sont généralement d’ordre psychologique et psychanalyste, physique et affectif, avec un impact négativant sur la personnalité, l’équilibre psychique et affectif, et même sur la pathologie en cas par exemple d’infection ou de polyinfection sanguine (et très souvent à Vih/Sida), sexuelle ou rectale…toutes choses qui ricochent sur le plan de l’évolution des infortunés sur le plan scolaire et de la vie dans le futur foyer conjugal ».
Les actants en présence dans le cadre du viol domestique sont souvent des cas, où un cousin beaucoup plus âgé, use de la naïveté ou de la fébrilité de sa cousine pour s’éconduire avec elle dans un doux égarement ; le cas du père qui abuse de sa fille est aussi très actuel, le fils sur sa mère, l’oncle sur la nièce et même le père sur le fils. Il faut ici souligner le non-consentement d’une des deux parties qui est amenée à s’avilir par la force physique, psychologique ou matérielle.
Les raisons évoquées portent entre autres sur les fantasmes et l’incontinence sexuels, sur la malédiction, sur le déséquilibre psychologique des bourreaux, les aléas culturels, l’ignorance, la promiscuité des vacances au village ou chez un parent en ville, la pauvreté, l’irresponsabilité parentale qui n’assure pas toujours la cohésion du tissu familial, sur la modernité, les coercitions pouvoiristes et mystico esotériques, la mondialisation ou l’’occidentalisation et son cortège de dérives, sur une attirance franche…brisant ainsi les cloisons de la sacrée sainte parenté.
«Cette pratique contrenature et contreculture dans notre société est perçue comme une vergogne, ce qui très souvent impose le règne du silence au vu et au su des faits »,note le Cabinet Chrisbat conseil qui vise à briser le silence, à dénoncer les parents violeurs, à assurer la prise en charge des victimes et à prévenir. On se rappelle que Le Docteur Petseko, animateur et personnalité ressource de l’émission “ Santé et vie ” sur Sweet Fm, accusé de viol et sodomie sur ses propres enfants par son épouse. a été écroué dans une cellule du tribunal de première instance (Tpi) de Yaoundé. Selon le certificat médico-légal, la fillette, deux ans, présentait « un écoulement vaginal jaunâtre. L’hymen est irrégulier. En conclusion, « elle a une vulgo-virginité sur probable traumatisme vulvaire ». Pour les deux garçons, on évoque “ un traumatisme anal sur déchirure des sphincters et traumatisme vulvaire ».
Edking
Viols des enfants: Les statistiques sont alarmantes
Selon le cabinet le Cabinet Chrisbat conseil qui s’est penché sur ce dossier, « en Europe comme au Cameroun et un peu partout dans le monde, le phénomène des abus sexuels domestiques ou intrafamiliaux est maintenant bien connu; il semble très fréquent, puisque d'après les différentes enquêtes, l’on peut retenir qu'une fille sur huit et un garçon sur dix sont victimes d'abus sexuels avant l'âge de 18 ans. Une fille sur 25 et un garçon sur 33 seraient victimes de viol ou d'inceste ».
Dans 85 % des cas, l'enfant connaît son agresseur (parent, ami de la famille, voisin) ; dans 40 % des cas, c'est le père ou celui qui joue ce rôle; 8 fois sur 10, les abus sont répétés. La grande majorité des abuseurs sont des hommes (97 %). Les enfants de tous âges sont concernés, garçon ou fille ; ils sont généralement âgés de 4 à 11 ans ; 22 % ont moins de 6 ans. Chez l'adolescent et plus spécialement l'adolescente, il faut penser à des comportements incestueux devant certains actes de délinquance (fugue, absentéisme scolaire) ou lors de tentatives de suicide, ou lors de certains troubles psychosomatiques.
Les enfants victimes de violences sexuelles intra-familiales présentent souvent un choc psychologique se traduisant par de l'anxiété, un état dépressif, des cauchemars, de l'insomnie qui nécessite une psychothérapie. Mais la durée de ces troubles et leur intensité dépendent essentiellement du comportement de l'entourage. Les incestes ont des effets plus sérieux et plus durables, surtout si l'inceste a commencé dès le jeune âge, se prolongeant sur plusieurs années, si l'agresseur est le père ou le beau-père, si l'ignominie est tenue secrète pendant une longue période. La victime d'un inceste est habituellement envahie par un sentiment de culpabilité et de honte qui conduit à un état dépressif et à un comportement d'autodestruction et, devenue adulte, elle présentera souvent de sérieux problèmes sexuels ».
La presse française rapporte le cas d’un couple accusé d'avoir violé leurs enfants, de 3, 4 et 6 ans, avec la complicité d'un ami. Les parents ont été incarcérés.
E.K.
© Edking | Le Messager
L’enquête est passée du commissariat du 12è arrondissement à Bonamoussadi au service des recherches et des enquêtes criminelles de la police judiciaires à Bonanjo-Douala.
Qui a violé les filles Epanya ? On pensait que c’étaient des noyées. L’autopsie est allée plus loin et le médecin légiste est formel. Il a détecté sur les corps des fillettes, «des manœuvres ano-rectales anciennes et récentes». Il s’agit de pénétrations ano-rectales anciennes et nouvelles qui ont laissé des séquelles. Pénétrations antiennes ? Dès ce moment, on peut se demander comment la mère des fillettes n’a pas pu détecter que ses enfants sont régulièrement sodomisées, alors que par nature, une maman s’intéresse à la toilette intime de ses filles et par conséquent, aurait pu déceler des anomalies telles que « des orifices anales incompatibles avec leur innocence». Bien que l’enquête soit passée du commissariat du 12è arrondissement à Bonamoussadi au service des recherches et des enquêtes criminelles de la police judiciaires à Bonanjo, en remontant la trace de cette scabreuse affaire de noyade puis de viol, on se rend compte d’étranges ballets autour des corps des enfants.
La vidéosurveillance montre des occupants de la maison qui tirent les enfants de la piscine une heure après le drame et tentent de les réanimer par des massages cardiaques. Pris de panique, le sieur Edjenguèle et un parent transportent les fillettes à l’hôpital Général où le décès est officiellement constaté. Selon Me Epanya, le père des enfants, «ces personnes ont été formellement identifiées et l’enquête dira de qui il s’agit. Et selon certaines indiscrétions, l’une de ses personnes a réussi la prouesse de partir hors du Cameroun. Quant à la deuxième personne qui a également essayé de partir du Cameroun, elle a été arrêtée par les éléments de la police judiciaire, le jour même où elle s’apprêtait à quitter le Cameroun. Elle est actuellement internée dans une chambre de sûreté à la police judiciaire». Selon nos sources, Edjenguèle a été libéré. Le père des enfants arrive à l’hôpital et après plusieurs péripéties, prend les corps…pour les ramener chez lui. Pourquoi chez lui et non à la morgue ? Selon Me Epanya a l’hôpital Général :« Nous embarquons par conséquent lesdites dépouilles dans le véhicule de mon chef de village et nous nous dirigeons préalablement vers la maison, sur les conseils de Monsieur Epanya Edimo, mon chef de famille qui s’était préalablement procuré une natte sur laquelle lesdites dépouilles devaient être étalées afin que leur mère qui était en pleurs les voie avant leur mise à la morgue».
Manœuvres
Y avait-il encore urgence ? « Curieuse démarche pour un avocat censé maîtriser la loi », note un juriste. Il s’agit d’un cas de mort suspecte. Donc la compétence « revient ipso facto au procureur de la République territorialement compétent ». Quelques heures après toutefois, les corps quittent la maison familiale pour la garnison : Cette même nuit, dit Me Epanya, « quand je formule le vœu de réaliser une autopsie des dépouilles de mes enfants, c’est parce qu’on me fit savoir qu’au moment où mes enfants ont été sorties de l’eau, elles respiraient encore. Deuxièmement, parce les ventres de mes enfants étaient plats, comme si elles n’avaient pas bu de l’eau ». Qu’est-ce qui explique alors le revirement de Me Epanya plus tard ? Le commissaire principal Ela du 12è arrondissement qui enquêtait sur les noyées est formel. Le 10 août, il saisit le légiste pour une autopsie. Le 12 août, Me Epanya appelle le procureur pour l’interruption de la procédure pour des raisons personnelles (sic). Le procureur exige une demande écrite à ce sujet. Malgré cette lettre manuscrite, la procédure suit son cours et aboutira à une découverte surprenante : «Manœuvres ano-rectales ». Sur insistance du commissaire principal Ela, une seconde autopsie est pratiquée. Plus précise, elle fait mentions, selon le Popoli, de « pénétrations ano-rectales anciennes » pour la petite Audrey, l’ainée des fillettes. Par contre, souligne Le Popoli, « sa petite sœur Paola (5 ans) présente des pénétrations ano-rectales anciennes et récentes ».
Me Epanya affirme que : «Dans la continuation de nos recherches c’est Monsieur Ekite Théodorin Martial qui dormait avec mes filles. Le premier jour, mes filles auraient dormi avec leur tante qui le matin les a lavées. Dans la nuit de lundi à mardi et de mardi à mercredi, mes filles auraient dormi avec Monsieur Ekite sur le même lit et c’est lui qui les a lavées. Face à tout cela, ce sont les suspicions sérieuses au vu de l’attitude de ce monsieur. Au vu de ses déclarations, au su des faits ». Les noyées ont passé juste deux ou trois jours chez leur tante. D’où viennent les pénétrations anciennes ? Autres questions : comment Me Epanya, avocat de son état, a-t-il pu procéder à la levée des corps selon la police, « de sa propre initiative, au mépris des dispositions légales en rapport avec ce genre de cas » ? Pourquoi cette précipitation ? L’enquête du Messager se poursuivra pour empêcher qu’une chape de silence ne recouvre les zones d’ombre de ce genre de crime qui commence à devenir récurrent sous nos cieux, où la pédophilie et l’inceste sont en passe de devenir une mode…
Edking
Viol domestique des enfants: il faut briser la loi du silence
Inceste, pédophilie ? Le diable a-t-il élu domicile au Cameroun ? Depuis un an, le cabinet Chrisbat conseil avec la contribution des ministères concernés est au chevet des enfants sexuellement violés au sein des familles au Cameroun. Pour le Minas, il est souhaitable de mettre sur pied une stratégie et une action de prise en charge sociale et psycho sociale, Pour le Mintour, la lutte contre le viol impliquant des enfants dans la perspective du trafic des enfants engageant des touristes est fortement renforcée, pour le Minjustice, il faut déverrouiller le verrou qui limite les possibilités de dénonciation du viol domestique.
Selon Monsieur Christian Batchegane, le directeur général de ChrisBat Conseil, « Il est difficile de rester impassible devant le tableau sombre d’un parent qui use et abuse sexuellement de sa fille ou de son fils ; or ce phénomène est devenu très courant dans notre société au grand malheur tragique d’innocentes et fragiles victimes. Le viol est considéré par le Code pénal camerounais comme un crime, passible d’une peine d’emprisonnement de cinq à dix ans. La sanction est commuée du simple au double et ce jusqu’à l’emprisonnement à vie, si le coupable est un parent de la victime …Il s’agit de lutter contre le viol domestique des enfants, à savoir, celui qui est perpétré par les parents sur leurs propres progénitures».
Cependant, de l’avis de certains réseaux et organismes en charge des enfants comme le Réseau international des enfants sexuellement abusés (Reidesa) ou encore le Réseau national des associations des tantines (Renata), ces peines ne sont presque jamais appliquées ; très peu de violeurs arrivent devant la barre, 7% selon les statistiques du Renata, avec par ailleurs à peine 5% d’entre eux condamnés. Le silence est encore plus assourdissant quand il s’agit d’un père qui abuse de sa fille ou de sa nièce ou alors carrément de son fils. Le viol domestique selon une récente étude menée par le Redesa croît de façon exponentielle et plusieurs victimes ont moins de 10 ans.
« Les cas de viols dits domestiques (à domicile, à la maison) sont de plus en plus récurrents dans notre société et le phénomène gagne en intensité au regard des préjudices multiformes que causent ces actes incestueux, immoraux et fortement mémoriaux. Ces conséquences sont généralement d’ordre psychologique et psychanalyste, physique et affectif, avec un impact négativant sur la personnalité, l’équilibre psychique et affectif, et même sur la pathologie en cas par exemple d’infection ou de polyinfection sanguine (et très souvent à Vih/Sida), sexuelle ou rectale…toutes choses qui ricochent sur le plan de l’évolution des infortunés sur le plan scolaire et de la vie dans le futur foyer conjugal ».
Les actants en présence dans le cadre du viol domestique sont souvent des cas, où un cousin beaucoup plus âgé, use de la naïveté ou de la fébrilité de sa cousine pour s’éconduire avec elle dans un doux égarement ; le cas du père qui abuse de sa fille est aussi très actuel, le fils sur sa mère, l’oncle sur la nièce et même le père sur le fils. Il faut ici souligner le non-consentement d’une des deux parties qui est amenée à s’avilir par la force physique, psychologique ou matérielle.
Les raisons évoquées portent entre autres sur les fantasmes et l’incontinence sexuels, sur la malédiction, sur le déséquilibre psychologique des bourreaux, les aléas culturels, l’ignorance, la promiscuité des vacances au village ou chez un parent en ville, la pauvreté, l’irresponsabilité parentale qui n’assure pas toujours la cohésion du tissu familial, sur la modernité, les coercitions pouvoiristes et mystico esotériques, la mondialisation ou l’’occidentalisation et son cortège de dérives, sur une attirance franche…brisant ainsi les cloisons de la sacrée sainte parenté.
«Cette pratique contrenature et contreculture dans notre société est perçue comme une vergogne, ce qui très souvent impose le règne du silence au vu et au su des faits »,note le Cabinet Chrisbat conseil qui vise à briser le silence, à dénoncer les parents violeurs, à assurer la prise en charge des victimes et à prévenir. On se rappelle que Le Docteur Petseko, animateur et personnalité ressource de l’émission “ Santé et vie ” sur Sweet Fm, accusé de viol et sodomie sur ses propres enfants par son épouse. a été écroué dans une cellule du tribunal de première instance (Tpi) de Yaoundé. Selon le certificat médico-légal, la fillette, deux ans, présentait « un écoulement vaginal jaunâtre. L’hymen est irrégulier. En conclusion, « elle a une vulgo-virginité sur probable traumatisme vulvaire ». Pour les deux garçons, on évoque “ un traumatisme anal sur déchirure des sphincters et traumatisme vulvaire ».
Edking
Viols des enfants: Les statistiques sont alarmantes
Selon le cabinet le Cabinet Chrisbat conseil qui s’est penché sur ce dossier, « en Europe comme au Cameroun et un peu partout dans le monde, le phénomène des abus sexuels domestiques ou intrafamiliaux est maintenant bien connu; il semble très fréquent, puisque d'après les différentes enquêtes, l’on peut retenir qu'une fille sur huit et un garçon sur dix sont victimes d'abus sexuels avant l'âge de 18 ans. Une fille sur 25 et un garçon sur 33 seraient victimes de viol ou d'inceste ».
Dans 85 % des cas, l'enfant connaît son agresseur (parent, ami de la famille, voisin) ; dans 40 % des cas, c'est le père ou celui qui joue ce rôle; 8 fois sur 10, les abus sont répétés. La grande majorité des abuseurs sont des hommes (97 %). Les enfants de tous âges sont concernés, garçon ou fille ; ils sont généralement âgés de 4 à 11 ans ; 22 % ont moins de 6 ans. Chez l'adolescent et plus spécialement l'adolescente, il faut penser à des comportements incestueux devant certains actes de délinquance (fugue, absentéisme scolaire) ou lors de tentatives de suicide, ou lors de certains troubles psychosomatiques.
Les enfants victimes de violences sexuelles intra-familiales présentent souvent un choc psychologique se traduisant par de l'anxiété, un état dépressif, des cauchemars, de l'insomnie qui nécessite une psychothérapie. Mais la durée de ces troubles et leur intensité dépendent essentiellement du comportement de l'entourage. Les incestes ont des effets plus sérieux et plus durables, surtout si l'inceste a commencé dès le jeune âge, se prolongeant sur plusieurs années, si l'agresseur est le père ou le beau-père, si l'ignominie est tenue secrète pendant une longue période. La victime d'un inceste est habituellement envahie par un sentiment de culpabilité et de honte qui conduit à un état dépressif et à un comportement d'autodestruction et, devenue adulte, elle présentera souvent de sérieux problèmes sexuels ».
La presse française rapporte le cas d’un couple accusé d'avoir violé leurs enfants, de 3, 4 et 6 ans, avec la complicité d'un ami. Les parents ont été incarcérés.
E.K.