L'affrontement a eu lieu vendredi dernier à la suite de l'installation d'un nouveau chef de la communauté musulmane haoussa. Vendredi 8 mars 2013, cinq personnes ont été grièvement blessées à la mosquée de Bonabéri, située au quartier Bésséké, dans l'arrondissement de Douala 4ème. D'après des témoignages, tout s'est déclenché à la suite de l'installation de Baba Amadou Yourouza, fils ainé de la famille Tanko, comme successeur de feu Amadou Tanko, au poste de chef de la communauté musulmane haoussa et assimilés de Bonabéri.
Ladite cérémonie s'est tenue à la mosquée centrale de New-Bell. Une délégation a accompagné le nouveau chef à la mosquée de Bonabéri, où devait avoir lieu à 14 heures, une prière de clôture suivie de l'allégeance au chef. Une démarche que les partisans de Camille Tanko, 6ème fils et cadet de la famille, n'ont pas appréciée.
Camille Tanko a rappelé à ses « frères » au micro, que la décision n°36/D/C19/04/SP du sous-préfet de Douala 4ème signée le 7 février 2013, interdit toute installation ou présentation d'un chef dit chef de la communauté haoussa (musulmans et assimilés) de Bonabéri sur toute l'étendue du territoire de l'arrondissement de Douala 4ème. Un affrontement a aussitôt éclaté entre les deux camps qui luttent pour la succession. Un groupe de gros bras s'est emparé du micro de Camille Tanko. Sa tête a été recouverte avec son vêtement. Il a reçu trois coups de poignard, notamment à la poitrine, au bras et à la main.
Dans cette affaire, les partisans de Baba Amadou Yourouza justifient qu'il doit sa légitimité au Conseil des chefs traditionnels musulmans du Littoral et du Sud-Ouest. Cette instance supérieure l'a désigné successeur du défunt Amadou Tanko, le 2 février 2013. « Le 13 février 2013, lors d'une élection organisée par le sous-préfet, tous les chefs de blocs ont voté Camille Tanko pour succéder au poste de chef du quartier Bésséké. Aussi à la mort de notre papa, l'ensemble des fils ont désigné Camille Tanko comme le successeur à la chefferie de la communauté musulmane haoussa et assimilés de Bonabéri.
Une association n'a pas à décider dans une affaire familiale. Ca fait un an et demi que ça dure. Plus les autorités ne font rien, plus le problème s'enflamme », se plaint Awaou Tanko, fille de Tanko.