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Le décor était pourtant planté à la morgue de l’hôpital Laquintinie de Douala vendredi, 18 mars dernier. Dès huit heures du matin, la famille et les proches de feu Paul Eric Kinguè Junior ont investi la morgue de l’hôpital Laquintinie. Entre calme et méditation et crie de détresse, familles, amis et proches attendaient la présence de Paul Eric Kinguè, père du défunt et ancien maire de l’arrondissement de Njombé Penja détenu à la prison de New Bell à Douala.
Jusqu’à 9 heures 30, heure à laquelle était prévue la mise en bière, l’ex maire n’avait pas encore reçu de l’administration pénitentiaire, l’autorisation de sortie pour aller inhumer son fils. Conséquence, «l’inhumation a été reportée. Jusqu’à ce qu’ils me permettent de voir mon fils une dernière fois et de lui rendre un dernier hommage. On ne peut pas me refuser cela. C’est mon unique fils et si je ne peux pas aller l’enterrer, (…) c’est inimaginable», informe Paul Eric Kinguè, meurtri.

Toute en larme, Anne Gisèle Kinguè, la mère du défunt est inconsolable. «Qu’on le laisse au moins aller enterrer son fils. C’est le seul bien qui nous restait. Nous avons tout perdu à travers sa mort. Nous ne demandons pas mieux», implore-t-elle. La population et toute la foule présente n’en reviennent pas. Autant que Me René Manfo, l’avocat de Paul Eric Kinguè. «C’est vrai que mon client est en prison. Mais, pour le moment, il bénéficie encore de la présomption d’innocence. Il est privé de liberté mais, il a au moins le droit à la dignité. Celle d’aller mettre en terre son fils. J’espère que l’administration pénitentiaire reviendra sur cette décision», indique l’avocat. Après l’annonce du report de la levée de corps, la foule s’est peu à peu dispersée. Paul Eric Kinguè Junior, fils unique de l’ex maire de Njombé Penja est décédé le 08 mars 2011 à l’hôpital Laquintinie de Douala des suites de «très» courte maladie. C’était le jour de son onzième anniversaire.

Blaise Djouokep