Dossier Albatros: D’autres révélations sur la mise à l’écart de Pascal Magnaguemabe

YAOUNDÉ - 30 Aout 2012
© Henri Onana Bandolo | L'Indépendant

Il a été accusé dans une note anonyme d'avoir dénaturé les faits avec la complicité du procureur de la République pour assurer à Jean Marie Atangana Mebara et à Ephraïm Inoni une "totale impunité". Par contre, d'après nos sources, les raisons du dessaisissement de Pascal Magnaguemabe sont ailleurs.

Il reste toujours un acteur majeur dans une affaire de détournement de deniers publics en coaction. C'est d'ailleurs son ordonnance de disjonction de la procédure qui a déclenché les hostilités. Dans cette ordonnance en effet, le magistrat Pascal Magnaguemabe indique qu'en dehors de Yves Michel Fotso, d'autres personnes sont susceptibles d'être poursuivies. «(...) les personnes mises en cause dans le détournement de la tranche de 27 000 000 $ Us avancés par la société nationale des hydrocarbures pour l'achat du Bbj2 présidentiel sont: Yves Michel Fotso, Marafa Hamidou Yaya, Ferdinand Gomez, Mazera, premier vice-président et directeur des projets de Gia International Inc, Russel L Meek de Gia International Inc Corporation, dame Sandjong Gisèle, Mamadou, Ying André, Ndonmo, Youmi Raymond, Tchana Hugues, Ngoumbo, Mandeng», précise l'ordonnance. Ils sont donc nombreux qui sont aujourd'hui cités à la barre, dans le cadre du dossier de l'acquisition d'un avion présidentiel. D'autres acteurs du dossier restent par contre inconnus, mais sont susceptibles d'être cités à la barre. L’on pense principalement à Edgard Alain Mebe Ngo’o. A ce sujet, des indiscrétions font état de ce qu’Yves Michel Fotso était l'un des hommes sur qui Edgard Mebe Ngo'o, alors directeur du cabinet civil s'appuyait dans les transactions financières.

Autre preuve, d'après Hubert Marie Otélé Essomba, c’est l'ancien délégué général à la Sûreté nationale qui avait orienté les enquêtes de l'affaire Albatros afin d'enfoncer Jean Marie Atangana Mebara et lui. D'ailleurs, lors de l'audience du 19 septembre 2011 au Tpi du Mfoundi, Hubert Marie Otélé Essomba n'est pas passé par 4 chemins pour soutenir que 3 personnalités (Mebe Ngo’o, Yves Michel Fotso et Marafa Hamidou Yaya) avaient tenu une réunion secrète au quartier Lac à Yaoundé pour décider de l'orientation à donner à l'enquête relative à l'acquisition de l'avion présidentiel. Plus précis, il dira qu'en tant que Délégué général à la sûreté nationale, Edgard Mebe Ngo'o s'est retrouvé très embarrassé, soit la police judiciaire qui était sous ses bottes devait se dessaisir du dossier de l'avion présidentiel, soit lui le Dgsn devait s'arranger avec ses collaborateurs pour dévoyer l'enquête. Voilà comment d'après Hubert Otélé Essomba, Edgard Mebe Ngo'o va opter pour la seconde alternative. Vrai ou faux? Difficile à dire. N'oublions pas également le contenu du Sms de Yves Michel Fotso à Edgard Alain Mebe Ngo'o dans lequel il avertit l'actuel Mindef: «Slt Edgard je t'envoie cet ultime message pour te demander de me remettre ce que tu me dois sinon je serai dans l'obligation de sortir de ma réserve; j’ai trop patienté, n'oublie par que je n'ai plus rien à perdre, alors fais gaffe».


Pontes du régime

C'est donc dans cette ambiance qu'une note anonyme est adressée en haut lieu en affirmant curieusement que le juge d'instruction voulait mettre hors de poursuites Jean Marie Atangana Mebara et Inoni Ephraïm «concernant les faits de détournement de deniers publics en coaction d'une somme de 657.511.470 FCFA». On comprend que tout est lié au cabinet Apm qui fait aujourd’hui jaser. Seulement, d'autres sources indiquent plutôt que le dossier de Magnaguemabe portait sur les autres acteurs éloignés et insoupçonnés de l'affaire de l'acquisition de l'avion présidentiel. En dehors du cas patent d'Egard Alain Mebe Ngo'o, on cite entre autres les noms de Laurent Esso, Remy Ze Meka. On pourrait évidemment comprendre pourquoi Pascal Magnaguemabe ne pouvait qu'être sur le viseur de toutes ces hautes personnalités. L'ancien vice-président du Tribunal Militaire de Yaoundé se serait d'ailleurs plaint en indiquant au chef de l'Etat que des pièces ont disparu de son dossier. Nous y reviendrons.



31/08/2012
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