Disparition: Lapiro de Mbanga quitte la scène
DOUALA - 17 MARS 2014
© B-P.D. | Le Messager
«Nous venons d’apprendre le décès de Lapiro de Mbanga. Il est décédé à 12 heures exactement. Il était dans le coma depuis des jours. Sa situation ne semblait guère s’améliorer jusqu’à ce qu’on nous appelle pour nous annoncer la nouvelle. C’est triste». Au bout du fil, une des cousines de l’artiste pleure à chaudes larmes. D’une voie grave, elle confirme la disparition de l’artiste, hier dimanche 16 mars 2014, aux Etats-Unis des suites d’un cancer, dit-elle. Joint par nos soins, l’artiste Tamné Pius se dit surpris. « Je vais aux nouvelles et puis je vous rappelle pour confirmation », affirme-t-il. Une trentaine de minutes après, l’auteur du titre à succès « tiens bon » est presqu’effondré. « Je suis allé aux nouvelles. Je vous confirme qu’il est décédé. C’est avec beaucoup de douleur que j’apprends cette triste nouvelle », dit-il. La messe, poursuit-il, est dite. Avant de saluer la mémoire du disparu : « c’est l’artiste qui a permis au monde entier de connaître la ville de Mbanga. Après l’étoile filante de la même ville. Il va nous manquer. C’était un artiste pluridimensionnel. Qu’on soit pour ou contre ses opinions, il a beaucoup travaillé pour la musique Camerounaise. Tant il était une personnalité singulière qui aimait ce qu’il faisait ».
Me Manfo René, conseil de l’artiste confirme l’information qui lui est parvenue par un proche depuis les Etats-Unis. Sur les réseaux sociaux, la nouvelle de la disparition de Lambo Sandjo Pierre Roger s’est répandue comme une trainée de poudre. Sur les causes de son décès, les avis divergent. « Il serait tantôt mort des suites d’un cancer, tantôt d’une infection pulmonaire ». Toutefois, une chose est constante : « il était plongé dans un coma depuis 4 jours.»
Libéré le 8 avril 2011, le célèbre artiste musicien camerounais s’est illustré par un attachement viscéral à la politique. Leader d’opinion incontesté, « Dinga Man » était, finalement, devenu un redoutable contradicteur du pouvoir.
Condamné à trois ans de prison ferme au lendemain des émeutes de février 2008 pour «complicité de pillage en bande, d’attroupement et d’obstruction sur la voie publique», il n'a cessé de clamer son innocence.
Né en 1957 à Mbanga, Lapiro fait son entrée dans la musique en 1978 avec l’album « Persévérance ». Avec une moyenne de 3 albums par an, son talent explose. Il produit ensuite «Nkon nu si, la terre, le monde» en 1979, «Pas argent no love», en 1985, et «No make erreur» en 1986. Très vite, ses textes laissent transparaître un esprit militant et combattant. «Je me suis senti investi d’une mission, j’ai finalement choisi, et je persiste là dedans. J’ai côtoyé les gens comme Fela, Jimmy cliff, j’ai aussi beaucoup lu, et déjà jeune, j’avais remarqué beaucoup d’inégalités sociales, qui pour moi sont des armes redoutables de division », se défend-il auprès de certains critiques d’art qui l’assimilent à un autodidacte.
En 1987, le fils du milliardaire, qui a grandi avec sa grand-mère, refait surface avec, dans ses escarcelles, l’album «Surface de réparation». Et 2 ans plus tard «Mimba we».
Au plus fort du débat sur la modification de l’article de la loi fondamentale portant limitation des mandats présidentiels, l’artiste s’ invite au débat et commet « Constitution constipée ». Il y dénonce l’intention de Paul Biya de vouloir s’éterniser au pouvoir. Il ose même en faire une interprétation devant les autorités invitées au spectacle offert par le comité d'organisation de l'ascension du Mont Cameroun à Buea.
© B-P.D. | Le Messager
«Nous venons d’apprendre le décès de Lapiro de Mbanga. Il est décédé à 12 heures exactement. Il était dans le coma depuis des jours. Sa situation ne semblait guère s’améliorer jusqu’à ce qu’on nous appelle pour nous annoncer la nouvelle. C’est triste». Au bout du fil, une des cousines de l’artiste pleure à chaudes larmes. D’une voie grave, elle confirme la disparition de l’artiste, hier dimanche 16 mars 2014, aux Etats-Unis des suites d’un cancer, dit-elle. Joint par nos soins, l’artiste Tamné Pius se dit surpris. « Je vais aux nouvelles et puis je vous rappelle pour confirmation », affirme-t-il. Une trentaine de minutes après, l’auteur du titre à succès « tiens bon » est presqu’effondré. « Je suis allé aux nouvelles. Je vous confirme qu’il est décédé. C’est avec beaucoup de douleur que j’apprends cette triste nouvelle », dit-il. La messe, poursuit-il, est dite. Avant de saluer la mémoire du disparu : « c’est l’artiste qui a permis au monde entier de connaître la ville de Mbanga. Après l’étoile filante de la même ville. Il va nous manquer. C’était un artiste pluridimensionnel. Qu’on soit pour ou contre ses opinions, il a beaucoup travaillé pour la musique Camerounaise. Tant il était une personnalité singulière qui aimait ce qu’il faisait ».
Me Manfo René, conseil de l’artiste confirme l’information qui lui est parvenue par un proche depuis les Etats-Unis. Sur les réseaux sociaux, la nouvelle de la disparition de Lambo Sandjo Pierre Roger s’est répandue comme une trainée de poudre. Sur les causes de son décès, les avis divergent. « Il serait tantôt mort des suites d’un cancer, tantôt d’une infection pulmonaire ». Toutefois, une chose est constante : « il était plongé dans un coma depuis 4 jours.»
Libéré le 8 avril 2011, le célèbre artiste musicien camerounais s’est illustré par un attachement viscéral à la politique. Leader d’opinion incontesté, « Dinga Man » était, finalement, devenu un redoutable contradicteur du pouvoir.
Condamné à trois ans de prison ferme au lendemain des émeutes de février 2008 pour «complicité de pillage en bande, d’attroupement et d’obstruction sur la voie publique», il n'a cessé de clamer son innocence.
Né en 1957 à Mbanga, Lapiro fait son entrée dans la musique en 1978 avec l’album « Persévérance ». Avec une moyenne de 3 albums par an, son talent explose. Il produit ensuite «Nkon nu si, la terre, le monde» en 1979, «Pas argent no love», en 1985, et «No make erreur» en 1986. Très vite, ses textes laissent transparaître un esprit militant et combattant. «Je me suis senti investi d’une mission, j’ai finalement choisi, et je persiste là dedans. J’ai côtoyé les gens comme Fela, Jimmy cliff, j’ai aussi beaucoup lu, et déjà jeune, j’avais remarqué beaucoup d’inégalités sociales, qui pour moi sont des armes redoutables de division », se défend-il auprès de certains critiques d’art qui l’assimilent à un autodidacte.
En 1987, le fils du milliardaire, qui a grandi avec sa grand-mère, refait surface avec, dans ses escarcelles, l’album «Surface de réparation». Et 2 ans plus tard «Mimba we».
Au plus fort du débat sur la modification de l’article de la loi fondamentale portant limitation des mandats présidentiels, l’artiste s’ invite au débat et commet « Constitution constipée ». Il y dénonce l’intention de Paul Biya de vouloir s’éterniser au pouvoir. Il ose même en faire une interprétation devant les autorités invitées au spectacle offert par le comité d'organisation de l'ascension du Mont Cameroun à Buea.