Discours de la Diaspora de France au Président de la République - 1/1/13 à Paris
PARIS - 02 FEV. 2013
© Serge Bakoa | Correspondance
"Monsieur le Président de la République, la dernière fois que vous êtes venus à notre rencontre, c’était le 29 octobre 2009, ici même à Paris. Si nous sommes encore venus si nombreux vous voir et, nous l’espérons, vous entendre cet après-midi d’un jour ouvrable, c’est d’abord pour vous féliciter et vous remercier.
© Serge Bakoa | Correspondance
"Monsieur le Président de la République, la dernière fois que vous êtes venus à notre rencontre, c’était le 29 octobre 2009, ici même à Paris. Si nous sommes encore venus si nombreux vous voir et, nous l’espérons, vous entendre cet après-midi d’un jour ouvrable, c’est d’abord pour vous féliciter et vous remercier.
Discours de
Bienvenue au Président de la République, S.E.M Paul Biya, à l’occasion
de la rencontre avec la diaspora (PARIS, 01 février 2013)
Excellence, Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs,
Les Camerounais de France et les Amis du Cameroun sont heureux de vous accueillir vous-même et notre Première Dame, Madame Chantal BIYA, à l’occasion de votre visite de travail en France. En réponse aux vœux que vous avez adressés au peuple camerounais le 31 décembre 2012, nous vous adressons à vous et votre famille nos meilleurs vœux de santé et de bonheur en ce début d’année 2013.
Monsieur le Président de la République, la dernière fois que vous êtes venus à notre rencontre, c’était le 29 octobre 2009, ici même à Paris. Si nous sommes encore venus si nombreux vous voir et, nous l’espérons, vous entendre cet après-midi d’un jour ouvrable, c’est d’abord pour vous féliciter et vous remercier.
Il y a trois ans vous nous aviez invités à mettre notre savoir et notre savoir-faire au service du Cameroun. Je dois reconnaître que depuis l’« Appel de Paris » comme nous avons baptisé votre discours du 29 octobre 2009, vous avez engagé des actions qui nous ont permis de concrétiser notre volonté maintes fois exprimée de participer au développement de notre pays.
Les Camerounais de France ont ainsi pris une part active au 1er forum Economique et Commercial avec la Diaspora qui s’est tenu sous votre très haut patronage du 11 au 13 août 2010 à Yaoundé. Vous leur avez donné ainsi qu’à leurs compatriotes venus du monde entier, le cadre et l’occasion pour élaborer, de concert avec le gouvernement, la forme, les mécanismes et les moyens que requiert l’investissement des Camerounais de l’extérieur. Une des attentes de ce forum qui était la distribution des produits camerounais à l’étranger est devenue une réalité. Le bobolo, le ndolé, le foufou, le namgon, le nqui, le clichi, le mitumba et bien d’autres produits de l’agriculture camerounaise sont désormais disponibles sur le marché français. Les Camerounais de France ont pris une part active aux Premières Universités d’été du GICAM organisées du 1er au 3 juillet 2012 à Douala par des interventions et formations au profit des entrepreneurs du Cameroun.
Tout récemment encore, le Forum de l’immobilier à l’attention de la diaspora camerounaise de France et d’Europe centrale, qui s’est tenu à Paris du 22 au 28 septembre 2012, a connu un franc-succès.
Excellence, Monsieur le Président de la République,
Les Camerounais de France vous félicitent et vous remercient, par ma modeste voix, pour avoir fait voter la loi du 13 juillet 2011 relative au vote des citoyens camerounais établis ou résidant à l’étranger. En application de cette loi, le scrutin présidentiel du 09 octobre 2011 a permis à des citoyens camerounais qui n’avaient jamais voté de leur vie de se sentir Camerounais à part entière, malgré leur éloignement du pays natal.
Il me plait justement, Excellence, de parler de ce vote et dire à quel point on a pu se méprendre sur les Camerounais de l’étranger, sur leurs opinions politiques et sur leur prétendue déconnexion de la réalité camerounaise. Vous avez été élu de manière éclatante, ici en France, dans un scrutin organisé dans la transparence. Les Camerounais de France vous avaient adressé des félicitations pour cette élection. Ils vous le disent aujourd’hui de vive voix: Félicitations Monsieur le Président !
En vous exprimant notre gratitude pour les promesses tenues concernant la participation politique et économique, les Camerounais de France souhaitent aussi vous présenter quelques doléances:
Sur le plan institutionnel, ils plaident à nouveau pour la double nationalité qui a, selon eux, plus d’avantages que d’inconvénients pour le Cameroun. Vos compatriotes souhaitent aussi, comme c’est le cas des diasporas d’autres pays, disposer des structures gouvernementales dédiées à leur gestion et à leurs préoccupations. A ce propos, ils estiment qu’ils devraient être représentés au Parlement et particulièrement au Sénat dont vous avez annoncé la mise en place prochaine.
Sur le plan économique et entrepreneurial, les Camerounais de France souhaitent que les démarches au Cameroun de création d’entreprises, de dédouanement des produits, d’obtention des exonérations fiscales et d’incitations à l’investissement, soient facilitées.
Ils plaident aussi pour la création de mécanismes de soutien financier pour leurs projets d’entreprise, et qu’ils puissent participer à l’exécution des marchés publics gagnés au Cameroun par toute société étrangère.
S’agissant de la jeunesse qui vous est chère ainsi qu’à votre Epouse, les étudiants camerounais qui sont près de 5000 en France se sentent pour leur part un peu abandonnés depuis la suspension des bourses universitaires ; ils demandent aussi à communier avec leurs frères du Cameroun à l’occasion des grands évènements qui les concernent tels que la Fête de la jeunesse du 11 février. Et face aux difficultés qu’ils rencontrent à trouver des stages en France, les jeunes de la diaspora demandent qu’un mécanisme de reconnaissance en France des stages qu’ils pourront effectuer au Cameroun soit mis en œuvre entre les Ministères compétents des deux pays.
Enfin, sans prétendre à l’exhaustivité, des questions non moins importantes telles que la promotion en France de nos traditions et cultures, la création d’un environnement favorable au retour des cerveaux, au retour des retraités, ou encore la reconnaissance en France du permis de conduire camerounais, font aussi partie de leurs doléances.
Mais je manquerai à mon devoir d’objectivité envers vous, Monsieur le Président de la République, si je me contente uniquement d’égrener ces doléances, sans évoquer nos insuffisances et parfois nos manquements. Sur le plan collectif, nous ne sommes pas encore parvenus, en France, à mettre en place une structure qui fédère les initiatives et énergies des Camerounais.
Le projet de création du Conseil Supérieur des Camerounais de France n’a pas encore abouti. Et sur le plan individuel nous manquons parfois de tempérance, nous menons parfois des actions et tenons des discours transgressifs au détriment de l’image et des intérêts supérieurs de notre pays.
Il m’appartient aussi de vous dire que le Cameroun, pays de paradoxes s’il en est, n’est pas assez connu en France, à la fois dans sa richesse, dans la liberté d’expression qui y règne, dans ses compétences et dans son statut de nation stable et « d’Afrique en miniature ».
Mais tout cela n’entame pas notre patriotisme. Nous voulons vous rassurer, Monsieur le Président de la République, que la diaspora respectueuse des institutions du Cameroun, de l’image de marque de notre pays notamment à l’étranger, de nos valeurs, du respect de l’Autre dans sa différence et ses opinions, la diaspora éprise de cette paix et cohésion sociale qui font l’attraction et l’admiration de notre pays, est majoritaire en France.
De plus, nous avons pris note du cap que vous avez fixé pour l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035, et très concrètement de certains programmes, objectifs et indicateurs à caractère international fixés dans la loi de finances pour l’exercice 2013, en l’occurrence: le nombre d’accords de coopération conclus et mis en œuvre, le nombre de participation du Cameroun aux conférences et foires internationales à caractère stratégique, le nombre de marchés extérieurs prospectés, le volume de financements extérieurs mobilisés, le nombre de docteurs, d’actifs et de produits technologiques dans les domaines prioritaires de l’Etat définis dans le Document Stratégique de Croissance et d’Emploi, le nombre de touristes internationaux visitant le Cameroun.
La diaspora faite de compétences et talents divers et imprégnée des cultures des pays d’accueil vous fait dire qu’elle est disponible pour apporter son concours dans ces domaines, de même que dans l’entreprise d’amélioration de la communication sur l’image du Cameroun, la représentation et défense de ses intérêts à l’étranger en général, et en France en particulier.
Nous pouvons d’ailleurs vous citer quelques exemples concrets: le GICAM est désormais représenté en France, ouvrant ainsi le chemin de la coopération entrepreneuriale avec ce pays à tous les autres organismes patronaux et entrepreneurs du Cameroun. L’accord de coopération qu’il a conclu en 2012 avec le Patronat Indien, et qui a été l’une des pierres importantes dans la désignation du Cameroun comme « Guest Country » lors du prochain Conclave Inde-Afrique de mars 2013 à New-Dehli, a été initié et négocié par la diaspora Camerounaise de France. L’apport de cette diaspora dans la Grande Réalisation qu’est Camair-co est quasi quotidien depuis le lancement de ce projet. Dans la mobilisation de financements extérieurs auprès d’institutions internationales comme la Banque Mondiale, la diaspora Camerounaise de France participe aussi à la défense d’intérêts stratégiques de notre pays.
Monsieur le Président de la République, vous avez devant vous un condensé d’une diaspora patriotique ouverte au monde et consciente de la valeur du Cameroun au milieu d’une Afrique tourmentée, mais aussi, des dangers qui nous guettent.
Les Camerounais de France veulent vous dire qu’ils ont une diaspora de progrès prête à vous accompagner pour que le Cameroun reste, comme vous en avez fait serment, un grand peuple et une grande Nation.
Je vous remercie de votre attention.
Serge Bakoa
Excellence, Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs,
Les Camerounais de France et les Amis du Cameroun sont heureux de vous accueillir vous-même et notre Première Dame, Madame Chantal BIYA, à l’occasion de votre visite de travail en France. En réponse aux vœux que vous avez adressés au peuple camerounais le 31 décembre 2012, nous vous adressons à vous et votre famille nos meilleurs vœux de santé et de bonheur en ce début d’année 2013.
Monsieur le Président de la République, la dernière fois que vous êtes venus à notre rencontre, c’était le 29 octobre 2009, ici même à Paris. Si nous sommes encore venus si nombreux vous voir et, nous l’espérons, vous entendre cet après-midi d’un jour ouvrable, c’est d’abord pour vous féliciter et vous remercier.
Il y a trois ans vous nous aviez invités à mettre notre savoir et notre savoir-faire au service du Cameroun. Je dois reconnaître que depuis l’« Appel de Paris » comme nous avons baptisé votre discours du 29 octobre 2009, vous avez engagé des actions qui nous ont permis de concrétiser notre volonté maintes fois exprimée de participer au développement de notre pays.
Les Camerounais de France ont ainsi pris une part active au 1er forum Economique et Commercial avec la Diaspora qui s’est tenu sous votre très haut patronage du 11 au 13 août 2010 à Yaoundé. Vous leur avez donné ainsi qu’à leurs compatriotes venus du monde entier, le cadre et l’occasion pour élaborer, de concert avec le gouvernement, la forme, les mécanismes et les moyens que requiert l’investissement des Camerounais de l’extérieur. Une des attentes de ce forum qui était la distribution des produits camerounais à l’étranger est devenue une réalité. Le bobolo, le ndolé, le foufou, le namgon, le nqui, le clichi, le mitumba et bien d’autres produits de l’agriculture camerounaise sont désormais disponibles sur le marché français. Les Camerounais de France ont pris une part active aux Premières Universités d’été du GICAM organisées du 1er au 3 juillet 2012 à Douala par des interventions et formations au profit des entrepreneurs du Cameroun.
Tout récemment encore, le Forum de l’immobilier à l’attention de la diaspora camerounaise de France et d’Europe centrale, qui s’est tenu à Paris du 22 au 28 septembre 2012, a connu un franc-succès.
Excellence, Monsieur le Président de la République,
Les Camerounais de France vous félicitent et vous remercient, par ma modeste voix, pour avoir fait voter la loi du 13 juillet 2011 relative au vote des citoyens camerounais établis ou résidant à l’étranger. En application de cette loi, le scrutin présidentiel du 09 octobre 2011 a permis à des citoyens camerounais qui n’avaient jamais voté de leur vie de se sentir Camerounais à part entière, malgré leur éloignement du pays natal.
Il me plait justement, Excellence, de parler de ce vote et dire à quel point on a pu se méprendre sur les Camerounais de l’étranger, sur leurs opinions politiques et sur leur prétendue déconnexion de la réalité camerounaise. Vous avez été élu de manière éclatante, ici en France, dans un scrutin organisé dans la transparence. Les Camerounais de France vous avaient adressé des félicitations pour cette élection. Ils vous le disent aujourd’hui de vive voix: Félicitations Monsieur le Président !
En vous exprimant notre gratitude pour les promesses tenues concernant la participation politique et économique, les Camerounais de France souhaitent aussi vous présenter quelques doléances:
Sur le plan institutionnel, ils plaident à nouveau pour la double nationalité qui a, selon eux, plus d’avantages que d’inconvénients pour le Cameroun. Vos compatriotes souhaitent aussi, comme c’est le cas des diasporas d’autres pays, disposer des structures gouvernementales dédiées à leur gestion et à leurs préoccupations. A ce propos, ils estiment qu’ils devraient être représentés au Parlement et particulièrement au Sénat dont vous avez annoncé la mise en place prochaine.
Sur le plan économique et entrepreneurial, les Camerounais de France souhaitent que les démarches au Cameroun de création d’entreprises, de dédouanement des produits, d’obtention des exonérations fiscales et d’incitations à l’investissement, soient facilitées.
Ils plaident aussi pour la création de mécanismes de soutien financier pour leurs projets d’entreprise, et qu’ils puissent participer à l’exécution des marchés publics gagnés au Cameroun par toute société étrangère.
S’agissant de la jeunesse qui vous est chère ainsi qu’à votre Epouse, les étudiants camerounais qui sont près de 5000 en France se sentent pour leur part un peu abandonnés depuis la suspension des bourses universitaires ; ils demandent aussi à communier avec leurs frères du Cameroun à l’occasion des grands évènements qui les concernent tels que la Fête de la jeunesse du 11 février. Et face aux difficultés qu’ils rencontrent à trouver des stages en France, les jeunes de la diaspora demandent qu’un mécanisme de reconnaissance en France des stages qu’ils pourront effectuer au Cameroun soit mis en œuvre entre les Ministères compétents des deux pays.
Enfin, sans prétendre à l’exhaustivité, des questions non moins importantes telles que la promotion en France de nos traditions et cultures, la création d’un environnement favorable au retour des cerveaux, au retour des retraités, ou encore la reconnaissance en France du permis de conduire camerounais, font aussi partie de leurs doléances.
Mais je manquerai à mon devoir d’objectivité envers vous, Monsieur le Président de la République, si je me contente uniquement d’égrener ces doléances, sans évoquer nos insuffisances et parfois nos manquements. Sur le plan collectif, nous ne sommes pas encore parvenus, en France, à mettre en place une structure qui fédère les initiatives et énergies des Camerounais.
Le projet de création du Conseil Supérieur des Camerounais de France n’a pas encore abouti. Et sur le plan individuel nous manquons parfois de tempérance, nous menons parfois des actions et tenons des discours transgressifs au détriment de l’image et des intérêts supérieurs de notre pays.
Il m’appartient aussi de vous dire que le Cameroun, pays de paradoxes s’il en est, n’est pas assez connu en France, à la fois dans sa richesse, dans la liberté d’expression qui y règne, dans ses compétences et dans son statut de nation stable et « d’Afrique en miniature ».
Mais tout cela n’entame pas notre patriotisme. Nous voulons vous rassurer, Monsieur le Président de la République, que la diaspora respectueuse des institutions du Cameroun, de l’image de marque de notre pays notamment à l’étranger, de nos valeurs, du respect de l’Autre dans sa différence et ses opinions, la diaspora éprise de cette paix et cohésion sociale qui font l’attraction et l’admiration de notre pays, est majoritaire en France.
De plus, nous avons pris note du cap que vous avez fixé pour l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035, et très concrètement de certains programmes, objectifs et indicateurs à caractère international fixés dans la loi de finances pour l’exercice 2013, en l’occurrence: le nombre d’accords de coopération conclus et mis en œuvre, le nombre de participation du Cameroun aux conférences et foires internationales à caractère stratégique, le nombre de marchés extérieurs prospectés, le volume de financements extérieurs mobilisés, le nombre de docteurs, d’actifs et de produits technologiques dans les domaines prioritaires de l’Etat définis dans le Document Stratégique de Croissance et d’Emploi, le nombre de touristes internationaux visitant le Cameroun.
La diaspora faite de compétences et talents divers et imprégnée des cultures des pays d’accueil vous fait dire qu’elle est disponible pour apporter son concours dans ces domaines, de même que dans l’entreprise d’amélioration de la communication sur l’image du Cameroun, la représentation et défense de ses intérêts à l’étranger en général, et en France en particulier.
Nous pouvons d’ailleurs vous citer quelques exemples concrets: le GICAM est désormais représenté en France, ouvrant ainsi le chemin de la coopération entrepreneuriale avec ce pays à tous les autres organismes patronaux et entrepreneurs du Cameroun. L’accord de coopération qu’il a conclu en 2012 avec le Patronat Indien, et qui a été l’une des pierres importantes dans la désignation du Cameroun comme « Guest Country » lors du prochain Conclave Inde-Afrique de mars 2013 à New-Dehli, a été initié et négocié par la diaspora Camerounaise de France. L’apport de cette diaspora dans la Grande Réalisation qu’est Camair-co est quasi quotidien depuis le lancement de ce projet. Dans la mobilisation de financements extérieurs auprès d’institutions internationales comme la Banque Mondiale, la diaspora Camerounaise de France participe aussi à la défense d’intérêts stratégiques de notre pays.
Monsieur le Président de la République, vous avez devant vous un condensé d’une diaspora patriotique ouverte au monde et consciente de la valeur du Cameroun au milieu d’une Afrique tourmentée, mais aussi, des dangers qui nous guettent.
Les Camerounais de France veulent vous dire qu’ils ont une diaspora de progrès prête à vous accompagner pour que le Cameroun reste, comme vous en avez fait serment, un grand peuple et une grande Nation.
Je vous remercie de votre attention.
Serge Bakoa