Comment
les cadres et agents des services de la Direction régionale du Centre I
vendent ces factures et narguent les opérateurs économiques.Le jeudi 21
novembre 2013 en mi-journée, Madame madeleine Mache sort du bureau des
impôts n°5 de Mvog-Ada à Yaoundé en colère. Monsieur Minkou, de la
division des impôts à Mvog-Ada, vient de lui faire savoir qu’un agent du
Pool II de la Direction régionale des Impôts du Centre I lui a révélé
qu’il refuse de traiter son dossier parce qu’’il y a eu des éclats de
voix. Pardon ? A quel moment, et où ? interroge la dame. C’est ce qu’il
m’a dit, rétorque monsieur Minkou en lui rendant la chemise contenant
ledit dossier. Cette opératrice économique a été recommandée à monsieur
Mvondo par Minkou qui lui aussi l’a reçu pour satisfaire la demande d’un
collègue dont elle est la parente. Une fois dans le bureau de monsieur
Mvondo, il a demandé à ce qu’elle appelle un des agents de la cellule
spéciale d’enregistrement des marchés, pool 3 bénéficiaire de ce
paiement. A cette heure là une seule dame est dans le service, elle tire
la quittance d’une pille d’autres portant un papillon sur lequel est
marqué "retard", qui sont contenues dans plusieurs chemises.
Les deux femmes se sont rendues ensemble chez monsieur Mvondo qui assure
à ce moment là la coordination par intérim des Pool 2 et 3, en
l’absence du chef. «Vous avez effectué votre paiement très tard, plus
d’un mois après la dated’émission», lui a-t-il dit en feuilletant son
dossier. Puis il rend les papiers à sa collaboratrice en lui conseillant
d’aller avec le contribuable vois ça au pool 3. Mais l’employée
réclame au moins la moitié du montant total, sans quoi elle mettrait les
données dans la machine et dans ce cas, le prestataire devra payer les
48.000 FCFA de pénalités requises. Mais dame Mache n’a que 10.000 FCFA
sur elle, et son interlocutrice a décliné l’offre. Monsieur Minkou est
intervenu pour demander à son collègue de prendre ce dont disposait la
cliente, une enveloppe de 10.000 FCFA, qui a été refusée en fin de
compte. Le pool 3 avait émit l’ordre de paiement des frais
d’enregistrement pour le marché du Ministère de la Santé Publique
attribué à cette dame le 09 septembre, l’argent a été versé par Afriland
First Bank dans les caisses de l’Etat le 8 octobre, c’est à-dire 29
jours après.C’est-à-dire dans les délais impartis d’un mois établis
règlementaire comme on peut le lire sur les documents. Mais monsieur
Mvondo a lu autre chose, le paiement des frais d’enregistrement a été
fait plus d’un mois après, selon ses dires, le 9 octobre alors que
l’ordre a été émis le 05 septembre. La procédure normale est la
suivante, la quittance est délivrée une semaine après le dépôt du reçu
du versement desdits frais dans une banque de la place. Madame Mache a
été informée par téléphone le mercredi 13 novembre 2013 par une dame du
pool 3 qui l’informait de ce qu’«il y a un problème sur son dossier».
Elle devait s’y rendre rapidement, avait martelé l’agent au téléphone.
Le lendemain, son directeur commercial y était allé, et là il avait
appris que le paiement des impôts n’avait pas été fait dans les délais,
et qu’il y avait des pénalités de 100% à payer pour que la quittance lui
soit remise. Mais il ne disposait pas de cette somme sur lui, mais de
seulement 15.000 FCFA. Mais monsieur Mvondo voulait le double, sinon
rien, a-t-il ajouté.
C’est la raison pour laquelle madeleine Mache est allée elle-même sur place pour négocier cette transaction le jeudi 21 novembre. A en croire les agents des impôts qui ont suivit la scène, cet argent qu’ils revendiquent va dans quelle caisse puisque la quittance est déjà émise ? «Ils ont émis l’ordre de paiement, vous avez payé, ils ont accepté le reçu de la banque, ils ont traité le dossier, que veulent-ils encore», ont-ils questionné. Des éclats soulevés par monsieur Mvondo, il n’en est rien, puisque cette chef d'entreprise parlait toute seule en descendant les escaliers après l’échec de sa concertation avec l’agent du pool 3. J’«ai trop de problèmes économiques disait-elle, vous allez seulement manger ce dossier puisque je n’en ai pas plus», susurrait-elle en marchant. C’est à ce niveau que monsieur Mvondo, qui lui remontant dans son bureau l’a entendu parler. Il peut témoigner de ce que ces propos ne lui étaient pas adressés puisque leur rencontre à cet endroit là était fortuite.
Dame Mache est retournée ensuite dans son bureau pour lui demander à
quel moment elle a levé le ton, «en tout cas, si quelqu’un lève le ton
dans mon bureau, je le fais évacuer», a-t-il lancé à son contribuable en
pianotant sur son clavier. Là vous m’insultez, a dit la dame en
s’éloignant, pour aller au pool 3 poser la même question à l’autre
agent. C’est Monsieur Mvondo qui m’a dit que vous avez a parlé dans les
escaliers, a-t-elle déclaré en levant les deux bras les paumes bien
ouvertes. Cette même dame lui révélera qu’ils ont tenté de l’appeler à
plusieurs reprises durant des semaines sans succès, jusqu’à ce mercredi
13 novembre, plus d’un mois plus loin il faut le relever, lorsque le
miracle s’est produit, et qu’ils ont enfin pu lui parler de son
problème.