Diplomatie: Pourquoi Paul Biya tarde à reconnaître le pouvoir de Tunisie
Le Messager
Près de trois mois après la déchéance de Ben Ali en Tunisie, le gouvernement de Paul Biya boude et traîne le pas à reconnaître la victoire de la révolution populaire et l’actuel pouvoir intérimaire en Tunisie.
Le fait paraît banal et même anodin pour le commun des mortels ; mais pour les sémiologues dont l’activité est de lire entre les signes et les gestes, le comportement que Paul Biya et son gouvernement affichent à l’adresse de la victorieuse révolution populaire qui a chassé le président Zine El Abidine Ali de la magistrature suprême en Tunisie est lourde de signification. Au cours de la réception donnée par le chef de la mission diplomatique de la Tunisie au Cameroun lundi dernier, il y avait plus d’Arabes, de représentants des chancelleries étrangères que du monde diplomatique camerounais. On aurait dit que les membres du gouvernement de Paul Biya (qui ont pour la majorité reçu un ticket d’invitation), se seraient passés le mot, pour briller par une “ curieuse ” absence. A peine trois ministres camerounais, ont répondu présent: Adoum Gargoum (du monde islamique), l’omniprésent Grégoire Owona, ou encore le ministre Louis-Paul Motazé.
Dans un contexte où, pour beaucoup, c’était l’occasion de voir, d’écouter, de percer l’énigme tunisien après les 23 années de règne de Zine El Abidine Ali, “ le Cameroun joue avec lui-même. Son indifférence à l’endroit du pouvoir intérimaire en Tunisie est maladroite. Encore que la diplomatie est essentiellement faite de faux-fuyants et de sournoiserie. Le Cameroun ne perd rien en le faisant, même si dans les arcanes du pouvoir on rame à contre-courant ”, explique un haut cadre du Minrex, sous anonymat. A ce jour, le gouvernement camerounais, n’a pas clairement indiqué sa position par rapport à la révolution populaire en Tunisie qui a accouché d’un pouvoir intérimaire. Aucun effet d’annonce, aucune lettre de félicitation... Indifférence totale.
Le gouvernement
Ceux qui croyaient que le Cameroun de Paul Biya allait, grâce aux bons soins du ministre des Relations extérieures ou du ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République , pondre un communiqué comme à l’accoutumée pour saluer et être solidaire de la commémoration des 55 bougies de l’indépendance tunisienne ont dû déchanter. Laurent Esso, Henri Eyébé Ayissi et les autorités camerounaises que Abderrazak Landoulsi a remerciés, sont restés silencieux, raides comme la justice. Et pourtant, à ce jour, la diplomatie tunisienne au Cameroun a organisé plusieurs visites des membres du gouvernement camerounais en Tunisie. Sur le plan économique, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana (absent lui aussi à la cérémonie), a eu le vent en poupe, réussissant par l’entremise de la chancellerie tunisienne l’organisation de deux sessions de commissions mixtes Tunisie-Cameroun et trois forums d’hommes d’affaires tunisiens et camerounais.
En effet, dimanche 20 mars dernier, la Tunisie était en fête, à la faveur de la commémoration de son indépendance acquise de haute lutte le 20 mars 1956. Au Cameroun, la célébration des 55 bougies de la Tunisie libre et indépendante a été décalée de 24 heures. C’est ainsi que lundi 21 mars, le chef de mission diplomatique et chargé d’affaires de la Tunisie à Yaoundé a organisé une réception dans les locaux de l’ambassade.
Pour Abderrazak Landoulsi qui a succédé à Riadh Essid, à ce poste le 31 août de l’année 2010, l’occasion était idoine pour rassurer les Camerounais et toutes les chancelleries des pays étrangers accrédités au pays de Paul Biya, de la bonne santé économique, sociale et politique, mais surtout du regain d’énergie de son pays après la révolution populaire du 14 janvier 2011. “ Je vous présente mes vifs remerciements d'être parmi nous ce soir, pour commémorer ensemble la fête de l'indépendance de la Tunisie. Cette occasion revêt cette année un sens particulier. Elle est le premier événement national célébré après la révolution glorieuse du 14 janvier 2011 qui constitue un prolongement de la lutte du peuple tunisien pour son indépendance. En ce jour historique, nos pensées vont aux âmes des martyres qui ont payé de leurs vies l'émancipation de la Tunisie ”, souligne Abderrazak Landoulsi.
Près de trois mois après la déchéance de Ben Ali en Tunisie, le gouvernement de Paul Biya boude et traîne le pas à reconnaître la victoire de la révolution populaire et l’actuel pouvoir intérimaire en Tunisie.
Le fait paraît banal et même anodin pour le commun des mortels ; mais pour les sémiologues dont l’activité est de lire entre les signes et les gestes, le comportement que Paul Biya et son gouvernement affichent à l’adresse de la victorieuse révolution populaire qui a chassé le président Zine El Abidine Ali de la magistrature suprême en Tunisie est lourde de signification. Au cours de la réception donnée par le chef de la mission diplomatique de la Tunisie au Cameroun lundi dernier, il y avait plus d’Arabes, de représentants des chancelleries étrangères que du monde diplomatique camerounais. On aurait dit que les membres du gouvernement de Paul Biya (qui ont pour la majorité reçu un ticket d’invitation), se seraient passés le mot, pour briller par une “ curieuse ” absence. A peine trois ministres camerounais, ont répondu présent: Adoum Gargoum (du monde islamique), l’omniprésent Grégoire Owona, ou encore le ministre Louis-Paul Motazé.
Dans un contexte où, pour beaucoup, c’était l’occasion de voir, d’écouter, de percer l’énigme tunisien après les 23 années de règne de Zine El Abidine Ali, “ le Cameroun joue avec lui-même. Son indifférence à l’endroit du pouvoir intérimaire en Tunisie est maladroite. Encore que la diplomatie est essentiellement faite de faux-fuyants et de sournoiserie. Le Cameroun ne perd rien en le faisant, même si dans les arcanes du pouvoir on rame à contre-courant ”, explique un haut cadre du Minrex, sous anonymat. A ce jour, le gouvernement camerounais, n’a pas clairement indiqué sa position par rapport à la révolution populaire en Tunisie qui a accouché d’un pouvoir intérimaire. Aucun effet d’annonce, aucune lettre de félicitation... Indifférence totale.
Le gouvernement
Ceux qui croyaient que le Cameroun de Paul Biya allait, grâce aux bons soins du ministre des Relations extérieures ou du ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République , pondre un communiqué comme à l’accoutumée pour saluer et être solidaire de la commémoration des 55 bougies de l’indépendance tunisienne ont dû déchanter. Laurent Esso, Henri Eyébé Ayissi et les autorités camerounaises que Abderrazak Landoulsi a remerciés, sont restés silencieux, raides comme la justice. Et pourtant, à ce jour, la diplomatie tunisienne au Cameroun a organisé plusieurs visites des membres du gouvernement camerounais en Tunisie. Sur le plan économique, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana (absent lui aussi à la cérémonie), a eu le vent en poupe, réussissant par l’entremise de la chancellerie tunisienne l’organisation de deux sessions de commissions mixtes Tunisie-Cameroun et trois forums d’hommes d’affaires tunisiens et camerounais.
En effet, dimanche 20 mars dernier, la Tunisie était en fête, à la faveur de la commémoration de son indépendance acquise de haute lutte le 20 mars 1956. Au Cameroun, la célébration des 55 bougies de la Tunisie libre et indépendante a été décalée de 24 heures. C’est ainsi que lundi 21 mars, le chef de mission diplomatique et chargé d’affaires de la Tunisie à Yaoundé a organisé une réception dans les locaux de l’ambassade.
Pour Abderrazak Landoulsi qui a succédé à Riadh Essid, à ce poste le 31 août de l’année 2010, l’occasion était idoine pour rassurer les Camerounais et toutes les chancelleries des pays étrangers accrédités au pays de Paul Biya, de la bonne santé économique, sociale et politique, mais surtout du regain d’énergie de son pays après la révolution populaire du 14 janvier 2011. “ Je vous présente mes vifs remerciements d'être parmi nous ce soir, pour commémorer ensemble la fête de l'indépendance de la Tunisie. Cette occasion revêt cette année un sens particulier. Elle est le premier événement national célébré après la révolution glorieuse du 14 janvier 2011 qui constitue un prolongement de la lutte du peuple tunisien pour son indépendance. En ce jour historique, nos pensées vont aux âmes des martyres qui ont payé de leurs vies l'émancipation de la Tunisie ”, souligne Abderrazak Landoulsi.