La CUY et les autochtones du quartier ne s’accordent pas sur les indemnisations.
Après des mois d'affrontements à distance au sujet du dédommagement des autochtones des berges du canal du Mfoundi, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé et la grande famille Mvog Atangana Mballa ont enfin tenu des assises. La rencontre, initiée par Gilbert Tsimi Evouna, s’est déroulée mercredi après-midi dans la salle des Actes de l’Hôtel de ville de Yaoundé. Venus nombreux, les Mvog Atangana Mballa pensaient comme l’a affirmé Joseph Bibi, l’un des porte-parole de ce groupement, qu’ils rentreraient avec le sourire aux lèvres.
Espérant que le premier magistrat municipal allait sûrement revoir à la hausse le prix du mètre carré de terrain qui les divise. Seulement, mercredi, explique Joseph Bibi, « le délégué a évité le sujet pour nous parler de restructuration du quartier.» Et c’est pratiquement en queue de poissons que les deux parties se sont séparées.
Rencontré hier à son domicile sis au quartier Mvan à Yaoundé, Joseph Bibi n’a pas caché la déception du clan vis-à-vis des actions de la municipalité. Car indique-t-il, quand ils s’opposaient à l’exhumation des corps de la famille de feu Gallus Essomba en décembre dernier, la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), leur avait proposé 68 millions de F pour les 10.000 mètres carrés de terrain concernés par ces travaux et huit millions pour les sept maisons détruites.
Joint au téléphone, Gilbert Tsimi Evouna lui reste très clair. « Je n’achète pas le terrain. C’est une opération d’ordre publique que je mène. Et tout ce que je fais, c’est pour embellir la ville de Yaoundé.» Et au sujet de la rencontre de mercredi, a ajouté le magistrat municipal, « il ne s’agissait pas d’une réunion de marchandage. Je les ai conviés pour les informer des actions qui seront entreprises dans les prochains jours dans leur quartier».
Selon le délégué du gouvernement auprès de la CUY, le quartier Mvog Atangana Mballa va être restructuré dans quelques semaines : routes en terre bitumées et éclairage public installé. Projet durant lequel, a martelé Gilbert Tsimi Evouna, « nous allons tout faire pour que les populations ne soient pas déplacées ».